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Ministre d’Etat chargé du Plan et du Développement: « Notre objectif, c’est zéro éléphant blanc »

Publié le mercredi 6 mai 2020  |  La Nation
Abdoulaye
© Autre presse par DR
Abdoulaye BIO TCHANÉ - Ministre d’État chargé du Plan et du Développement
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Après quatre ans de gouvernance, Abdoulaye Bio Tchané, ministre du Plan et du Développement, passe en revue les actions majeures engagées par son département en matière de planification du développement.


Dans le gouvernement, vous vous occupez, entre autres, de la planification qui passe par l’élaboration des documents de politique de développement. En quatre ans, combien en avez-vous élaborés ?

Abdoulaye Bio Tchané : Pour faire le bilan, il faut repartir à la base. Cette base est ce principe réaffirmé par le président Patrice Talon qui dit « qu’il n’y a pas de vent favorable à celui qui ne sait où il va ». Cela veut dire en termes économiques, la planification. Dès les premiers jours du quinquennat, nous avons convenu avec le chef de l’Etat de revenir à la planification prospective, stratégique et opérationnelle.
En termes de prospective, il fallait ramener notre pays au fondamental avec la question: où voulons-nous nous retrouver dans quelques années ? C’est pourquoi quand vous dites aujourd’hui, le temps des moissons, cela tombe très bien.

Monsieur le ministre d’Etat, ce n’est rien de nouveau. On faisait toujours de la prospective dans ce pays. Qu’est-ce qui a changé ?

On a arrêté de planifier à un moment donné et on a perdu du temps. Donc, nous revenons progressivement à la planification avec la vision
Alafia 2025 que vous connaissez très bien.
La planification stratégique, c’est de dire où nous voulons voir notre pays dans quelques années. C’est ainsi que nous avons élaboré le Plan national de développement (Pnd) et, enfin, la planification opérationnelle en élaborant le document que tous les Béninois connaissent bien qui est le Programme d’action du gouvernement 2016-2021. Là où c’est intéressant, c’est que vous pouvez mesurer à partir de ce document, là où nous en sommes aujourd’hui et vous rendre compte que les résultats que nous avons ne viennent pas du hasard. Ils ont été planifiés.

On comprend que le Pag, c’est la vedette des programmes de développement élaborés par le gouvernement. Il y a un autre document que vous avez élaboré, le Pc2d. Parlez-nous-en…

Le Pc2d, c’est un peu à l’image du Programme d’action du gouvernement, l’opérationnalisation quotidienne du Plan national de développement, les actions concrètes pour réaliser le Pnd. C’est cela le Pc2d qui est davantage arrimé au Programme d’action du gouvernement.

Revenons au Programme d’action du gouvernement qui représente plus de 9 000 milliards de francs Cfa. Où en sommes-nous concrètement sur le terrain de la mobilisation des ressources ?

Je suis heureux, sur ce plan, de vous rendre compte et de rendre compte à nos concitoyens que nous sommes largement avancés. C’est plus de 9000 milliards F Cfa. C’est aussi que nous attendions seulement de l’Etat
32 %. Aujourd’hui, nous avons déjà mobilisé au niveau de l’Etat plus de 5 500 milliards francs Cfa, à fin décembre 2019. D’abord, par nos propres efforts en rationalisant davantage notre budget pour dégager un peu plus d’épargne. Nous avons pris des mesures de rationalisation des dépenses ; nous avons épargné et cette épargne a contribué à la réalisation du Pag.

Cette épargne dont vous parlez a nécessité beaucoup de sacrifices pour le contribuable béninois. Cela veut dire que le citoyen béninois a contribué à financer le Pag !

Je pense que nous tous, nous y avons participé, l’administration et les citoyens. Je vous donne un exemple. L’ancien ministère qui était chargé de la Planification avant moi avait des conseillers, des chargés de mission, une kyrielle d’autres personnes rattachées au cabinet du ministre. Nous avons supprimé tout cela. Aujourd’hui, chaque ministre a droit à au plus cinq conseillers. Il y a aussi un certain nombre de primes qui ont été rationalisées, surtout celles qui n’avaient pas de base légale. Tout cela a permis de donner un peu plus d’allant à notre budget et de dégager cette marge d’épargne.
Le deuxième point, c’est le travail important que nous faisons avec nos partenaires bilatéraux et multilatéraux qui ont contribué pour à peu près, aujourd’hui, à la moitié des
5 500 milliards F Cfa dont j’ai parlé.
Et enfin, nous avons emprunté sur le marché international pour compléter ces ressources dont nous avons besoin pour le Programme d’action du gouvernement.
Voilà un peu d’où viennent les ressources que nous avons pu mobiliser à ce jour. Et parallèlement, nous sommes en train de travailler avec plusieurs acteurs du secteur privé pour compléter les ressources déjà mobilisées.

Doit-on en déduire que la mobilisation n’est pas encore complète ?

La mobilisation n’est pas encore complète. Mais nous sommes largement en avance sur nos prévisions de mobilisation des ressources. Si vous prenez les 5 500 milliards F Cfa, c’est largement au-dessus de ce que nous étions censés mobiliser pour la part de l’Etat pour les cinq années parce que chemin faisant, il y a plusieurs secteurs que nous avons affectés à l’Etat plutôt qu’au privé. En même temps, nous avançons dans la mobilisation des ressources au profit du secteur privé.

Dans quels secteurs ces 5 500 milliards F Cfa ont-ils été investis?

Pour beaucoup, les ressources sont déjà investies dans les secteurs que nous voyons tous sans faire le lien.
Prenez le domaine de l’électricité. Nous y avons investi 10 % des ressources déjà mobilisées. Vous voyez les résultats. En 2016, quand nous sommes arrivés, il y avait des délestages un peu partout. Il n’y en a plus. Il y a quelques coupures relativement courtes. Nous avons des projets pour élargir les programmes d’électricité à nos compatriotes. En même temps que cette énergie est disponible, nous devons faire l’effort substantiel pour qu’il y ait plus de ménages et d’entreprises qui aient accès à cette électricité.
Dans le domaine de l’eau potable, nous avons aussi investi 10 %, dans un programme important que nous avons engagé en 2016 pour que tous nos compatriotes, dans tous les quartiers de ville et les villages, disposent de l’eau potable. Ce programme est en cours. Là aussi, on a des résultats dans plusieurs villes : Dassa-Zoumé,
Savalou, Abomey… Ce sont les ressources du Programme d’action du gouvernement.
Dans l’agriculture, nous avons investi beaucoup pour que notre programme agricole soit un peu plus musclé, qu’il y ait davantage de diversification. Nous avons pris des décisions pour qu’il y ait des filières phares et que celles-ci reçoivent plus de ressources : maïs, anacarde, ananas et riz.


Le Bénin est très actif sur le marché financier. Quelle est la part des emprunts obligataires dans les ressources mobilisées ?

Pour être transparent, je vais vous donner les chiffres et vous dire où nous en sommes. Sur les 5 500 milliards F Cfa dont j’ai parlé, à peine 30 % représentent de la dette, c’est-à-dire les ressources que nous avons mobilisées sur le marché régional et international. Cela nous met à un niveau de dette largement soutenable. Nous avons convenu parmi les pays à l’intérieur de l’Uemoa que notre endettement ne devrait pas dépasser 70 % du Pib. Aujourd’hui, quand vous regardez les pays riches et les pays émergents, vous voyez le niveau d’endettement où ils se situent par rapport à leur Pib. Nous sommes aujourd’hui largement en dessous de 50 % d’endettement au Bénin.
Notre dette n’est pas critique. Elle n’est pas alarmante. Au sein de l’Uemoa, nous sommes parmi les pays les moins endettés. En tant que banquier, je ne peux pas vous conseiller de ne pas vous endetter. Je vous dirai que si vous avez une opportunité, et si vous avez quelqu’un qui a confiance en vous, vous allez vous endetter si vous avez un projet économique viable. Quand nous nous endettons pour investir dans l’électricité comme nous l’avons fait, nous créons des opportunités aux Pme et aux artisans. Le tout n’est pas de vouloir s’endetter mais c’est d’avoir aussi des interlocuteurs qui vous font confiance parce que vous avez des politiques économiques saines. C’est le cas actuellement dans notre pays.

Monsieur le ministre, il y a également un regain d’intérêt du gouvernement pour les Ong internationales installées au Bénin. Pourquoi ?

C’est très important. Nous avons différentes Ong qui travaillent dans notre pays. Par an, ce sont des budgets qui dépassent 10 milliards de francs Cfa. En arrivant au gouvernement, nous nous sommes intéressés de près au travail qu’elles font. Nous nous sommes rendu compte, au gouvernement et au ministère du Plan, que ces organisations étaient en train de dépenser non seulement des sommes importantes mais dans des secteurs qui complètent l’action du gouvernement. Beaucoup sont dans l’éducation, la santé et surtout dans le secteur de l’eau potable. Dans chaque secteur, il faut voir les organisations qui peuvent compléter notre action. On peut mieux les orienter. Quand vous savez ce qu’elles font, vous pouvez les orienter dans telle direction ou dans telle autre. Aujourd’hui, nous les avons toutes identifiées et savons les différents secteurs où elles interviennent. Nous savons là où elles peuvent nous aider, nous voulons leur permettre d’être plus efficaces.

Autre sujet, le gouvernement a lancé une kyrielle de projets. On s’est dit qu’on va assister à une forêt d’éléphants blancs. Ce n’est pas le cas. Plusieurs chantiers se poursuivent, d’autres sont achevés. Quel est le secret du gouvernement ?

Le secret est simple. D’abord, les secteurs d’investissements massifs sont toujours accompagnés de réformes. C’est important de le souligner. Quelles que soient les sommes que nous investissons, si nous continuons à nous comporter comme il y a 4 ou 5 ans, nous n’aurons aucun résultat.
C’est la conclusion à laquelle on est arrivé très vite. C’est pour cela qu’il y a des réformes importantes. L’eau et l’électricité avec des réformes, l’éducation, la santé… En même temps, le chef de l’Etat a veillé à un aspect très important : le suivi. Notre objectif, c’est zéro éléphant blanc parce que nous avons une structure de suivi des projets qui est relativement efficace.
A partir de la présidence, nous avons déjà ce qu’on appelle les Unités présidentielles de suivi qui sont chargées de suivre les réformes et les investissements du gouvernement. Ensuite, nous avons un Comité national de suivi des projets prioritaires présidé par moi-même et qui rend compte au gouvernement tous les trimestres des projets et programmes. Il s’y ajoute qu’au ministère du Plan, il y a une direction qui s’assure quotidiennement de la mise en œuvre des projets et des investissements publics, en allant sur le terrain. C’est d’ailleurs ce système de suivi rapproché qui a été mis en œuvre dès que le Pag a été arrêté. Car le tout n’est pas de concevoir et de mettre en œuvre des projets, il est important d’en faire le suivi le plus rapproché possible, pour rendre compte des difficultés lorsqu’il y en a et favoriser l’évolution des projets. Donc, c’est la clé du succès.
Je vais ajouter deux choses. Nous avons mis en place, dans le cadre de ce suivi rapproché, un système pour les projets financés par les partenaires multilatéraux de développement. Tous les trimestres, il y a une revue des projets mis en œuvre par la Banque mondiale, la Bad, la Bid et l’Agence française de développement. Enfin, l’année dernière, le gouvernement a adopté un décret qui réorganise le suivi des projets.
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Votre département ministériel s’occupe aussi du suivi et de la coordination des Objectifs de développement durable (Odd). Où en sommes-nous dans l’atteinte des Odd ?

Nous avons planifié les Odd en tenant compte de ce que nous voulions pour notre pays. Nous les avons planifiés aussi en tenant compte de deux grands agendas. Il y a l’agenda international des Odd qui a fixé un certain nombre d’objectifs et d’engagements en 2030. Le deuxième rendez-vous, c’est l’agenda 2063 de l’Union africaine. Celui sur lequel nous travaillons quotidiennement, c’est 2030 des Odd. Sur cet agenda, nous avons parcouru un chemin très important. Nous avons défini, dès 2016, à l’intérieur de cet agenda global qui poursuit plus de 160 objectifs, des objectifs qui sont prioritaires pour le Bénin.
Nous en avons arrêté 49. Ces 49 objectifs font l’objet de manière permanente d’un suivi.
Premièrement, nous avons pu faire avec les Nations Unies une évaluation de nos résultats en 2017, puis en 2018, en soumettant notre pays à ce que nous appelons les évaluations volontaires. Les Nations Unies demandent tous les ans à une cinquantaine de pays de se soumettre à un examen volontaire de ce qu’ils ont fait dans le domaine des Odd et d’obtenir les critiques et les observations des autres. En 2017 et en 2018, nous l’avons fait et nous avons passé de manière satisfaisante ce test.

Voulez-vous dire que le Bénin est un bon exemple en matière des Odd ?

Je peux le dire, le Bénin est un bon exemple en matière des Odd. Deuxièmement, nous avons fait un exercice avec le Fonds monétaire international avec un autre pays africain, sachant que sur le plan international, cinq pays ont été choisis pour faire cet exercice. C’est l’exercice d’évaluation du coût des Odd. Si nous voulons atteindre les 160 objectifs, combien cela nous coûterait-il ? C’est un exercice qui est très rarement fait parce que tout le monde veut atteindre les objectifs mais on ne se demande pas si nous aurons les ressources pour y parvenir. Nous avons fait cet exercice avec quatre pays dans le monde dont le Rwanda en Afrique.
Notre évaluation rapprochée à celle du Fmi est rigoureusement la même. Cela veut dire que nous savons dans le domaine de l’agriculture que nous avons privilégié, dans le secteur des infrastructures, dans les domaines de l’électrification, de la santé, de l’éducation, combien il nous faut pour atteindre nos objectifs. En ce moment, nous pouvons nous adresser à nos partenaires, notamment la Banque mondiale, dites-nous comment nous allons faire pour y arriver. D’ici quelques semaines, quelques mois, nous allons nous asseoir autour d’une table ronde, comme nous l’avons fait pour d’autres secteurs, pour demander les efforts additionnels que la communauté internationale est prête à faire pour accompagner le Bénin dans la mise en œuvre des Odd. Pour montrer que le Bénin est en avance sur cet agenda, nous avons convenu avec la Suisse, de nous soumettre à un autre exercice que nous avons appelé le P20, qui est de dire ce que nous faisons pour les 20 % de nos populations les plus déshéritées. Nous sommes avec la Suisse, les deux seuls pays qui se sont soumis à cet exercice. En juillet prochain, nous allons soumettre encore le Bénin à cet exercice.

Monsieur le ministre d’Etat, il y a eu beaucoup d’autres performances pour le Bénin. Il y a eu cette bonne nouvelle où le Bénin a vu son Indice de développement humain s’améliorer. Qu’en dites-vous ?

C’est heureux. Il faut le saluer. Il faut même le célébrer. C’est une bonne nouvelle mais une bonne nouvelle qui n’est pas accidentelle. Elle est le résultat des différentes politiques que nous avons menées. Elle traduit les efforts que nous avons déployés ; ce sont les résultats que nous avons dans des domaines précis. Nous faisons des efforts sur la croissance économique, en 2015, elle tournait autour de 2 %. Cette année, s’il n’y avait pas la pandémie du coronavirus, nous envisagions 7 %.

Comment le gouvernement a-t-il accueilli ces bonnes nouvelles ?

Nous les avons accueillies avec beaucoup de plaisir mais aussi avec beaucoup de résolutions pour l’avenir. Cela traduit la bonne direction des politiques que nous menons. Cela valide les choix que nous avons faits en matière de politiques macroéconomiques. Cela valide aussi les programmes sociaux que nous exécutons dans les secteurs importants comme l’éducation, la santé et d’autres actions sociales pour atténuer la pauvreté.
Le président de la République l’a annoncé. L’année 2020 sera celle du capital humain dans notre pays. Nous allons renforcer les résultats que nous avons eus dans ce domaine l’année dernière.

On va parler maintenant du rebasage des comptes nationaux, l’une des actions majeures de votre ministère. De quoi s’agit-il ?

Les comptes nationaux, c’est-à-dire la mesure du Produit intérieur brut est un exercice constant que nous faisons au ministère du Plan avec notre institut de statistique, l’Insae. On choisit comme dans tous les pays du monde une année de base. Et vous mesurez les résultats que vous avez tous les ans. Ce qu’il faut faire, c’est de faire en sorte que cette année de base ne soit pas éloignée. Quand on devient assez éloigné, on essaie de la rapprocher le plus possible. C’est la première raison. Nous avons pris comme année de base désormais 2015.
La deuxième raison, c’est qu’il faut mesurer par rapport aux standards internationaux qui ont changé. Et la troisième raison, c’est que la structure de l’économie change régulièrement. Pour notre économie par exemple, elle est très informelle, mais elle se formalise de plus en plus.
Pour ces trois raisons, nous avons décidé de faire l’année dernière ce rebasage qui a abouti au constat que notre Pib est 37 % plus élevé que nous ne le pensions. Cette donnée a des implications énormes pour tout ce que nous faisons, notamment au niveau macroéconomique. Par exemple, notre endettement est beaucoup plus préoccupant que vous le dites. Le rebasage a aussi montré le niveau de taxation de notre pays qui n’est pas si haut. Nous avons des recettes aujourd’hui qui sont autour de 10% de notre Pib. On n’est pas les plus performants dans ce domaine. Mais je vous l’accorde. Il ne faut pas toujours taxer les mêmes. Il faut diversifier la base de taxation.
Ce travail de rebasage montre aussi que nous avons besoin d’élever le niveau de notre institut de statistique.


Justement, il est question d’opérer des réformes au niveau de l’Insae…

L’objectif est de faire de cet institut l’un des plus performants du continent. Je veux pouvoir le comparer à ce qui se fait dans les pays émergents du monde.
Nous avons dit « qu’il n’y a pas de vent favorable à celui qui ne sait où il va ». Et pour savoir où on va, il faut savoir mesurer. Les Américains disent que si vous savez mesurer quelque chose, c’est que vous savez la faire. Pour pouvoir bénéficier de statistiques connues, fiables et vérifiées, il faut avoir un bon institut qui nous donne des chiffres incontestés. Nous voulons savoir, avec plus de précisions, le nombre d’enfants que font les Béninois, comment rendre notre agriculture plus performante.

On va évoluer et parler du projet Bénin-Taxi. Avez-vous l’impression que les Béninois ont adopté le projet ?

Ce n’est pas une impression, c’est une certitude. J’ai suivi ce projet depuis son début. Au départ, c’étaient des doutes. Et nous avons vu progressivement l’opinion changer sur le projet et sur son intérêt. Au début, les populations s’interrogeaient sur son utilité dans la mobilité à Cotonou et dans notre pays. S’y ajoute que c’est un projet créateur d’emplois. Trois cents jeunes hommes et femmes travaillent directement sur le projet ; ce sont les artisans. Nous avons beaucoup d’autres personnes qui font les travaux autour des véhicules. C’est à peu près mille emplois qui ont été créés autour de ce projet. Ce sont des choses concrètes et des emplois durables.

Monsieur le ministre d’Etat, peut-on pour autant dire que le projet Bénin- Taxi est une réussite ?

C’est une réussite ne serait-ce que de nous assurer que tous les voyageurs qui arrivent dans notre pays, tous les Béninois de la diaspora, tous nos compatriotes qui veulent se déplacer peuvent recourir à ces taxis. A côté de Bénin-Taxi, nous avons également favorisé les conditions à d’autres compagnies de taxis du secteur privé qui veulent le faire. C’est tout un mouvement. Je peux dire sans me tromper que c’est un succès aujourd’hui.

Monsieur le ministre d’Etat, qu’envisagez-vous pour la suite ?

Je note que l’action du gouvernement donne déjà des résultats. Les populations voient dans leurs quartiers de ville le programme d’asphaltage. Les populations voient des routes partout. J’étais moi-même à Sinendé, il y a quelques semaines, pour le lancement de la route Sinendé-Guessou Sud. Je peux témoigner de ce que les populations disaient ce jour-là. Je peux témoigner aussi des milliards qui sont versés aux producteurs de coton tous les ans. Ce n’est pas un triomphalisme du gouvernement mais une expression des résultats visibles.

Qu’est-ce qui va fondamentalement changer d’ici avril 2021 ?

Ce qui va changer, c’est une plus grande visibilité des actions du gouvernement qui vont se poursuivre. Il y a des investissements importants qui seront faits. Je vous ai parlé tout à l’heure du capital humain. Il y a également une réforme qui concerne l’éducation et qui va changer le visage de notre pays et faire en sorte que les gens aillent vers une formation professionnelle qu’une formation générale. C’est une transformation fondamentale. Ces changements vont se poursuivre. J’ai cité quelques villes et villages qui ont eu accès à l’eau potable, il y en aura beaucoup d’autres d’ici à là. Nous avons déjà mobilisé beaucoup de ressources disponibles pour ce genre de travaux. Les grands chantiers vont se poursuivre ainsi que les réformes qui les accompagnent.

Monsieur le ministre d’Etat, nous sommes à la fin de cette émission. Que diriez-vous pour conclure ?

Je veux saluer la résilience qui a fait que beaucoup ont supporté les réformes dont ils doutaient de l’efficacité. Mais nous voyons que ces réformes et ces efforts massifs commencent à avoir des résultats visibles sur les populations. Les résultats comme ceux de l’Idh montrent que nous avons des résultats au profit des populations. Nous devons poursuivre et garder le cap pour que ces résultats se renforcent. C’est l’engagement que le président Patrice Talon a pris. Et nous y travaillons tous les jours.



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