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Le Matinal N° 4241 du 4/12/2013

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Nouvel actionnariat de la Sodeco:Les cotonculteurs rejettent l’offre de Yayi
Publié le mercredi 4 decembre 2013   |  Le Matinal


Le
© Autre presse par DR
Le chef de l’Etat Beninois, Yayi Boni.


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Le comportement du Président de la République dans la gestion du dossier relatif à la Société de développement du coton (Sodeco) n’a pas plus aux producteurs. Ils viennent de refuser leur participation à l’actionnariat de cette société, tel que voulu par le Chef de l’Etat et son gouvernement. C’est l’information qui nous a été donnée par le président de l’Union nationale des cotonculteurs du Bénin.

« Yayi se fout des producteurs à la base » ! C’est en ces termes exprimant la désolation que Bani Gouda, président de l’Union nationale des cotonculteurs du Bénin s’est prononcé sur le dossier coton a répondu à notre question. Joint au téléphone, ce grand producteur qui a l’habitude de partager ses expériences avec les autres pays de la sous-région a déploré la manière dont le gouvernement gère le dossier coton.

« Dans les pays que nous parcourons chaque fois, le gouvernement reste toujours à l’écart du coton et on lui rend compte », a-t-il indiqué. Pour lui, lorsque le pouvoir se mêle à la production cotonnière, c’est l’échec qui vient au rendez-vous, car les producteurs ne se sentent plus concernés directement et se découragent. Pour ce qui est de la Sodeco, notre interlocuteur dit n’avoir rien contre la décision du gouvernement. Seulement, a-t-il précisé, les producteurs ne sont pas prêts à prendre part à cet actionnariat, tel que c’est défini. Les paysans estiment qu’ils n’ont été associés à rien et que le gouvernement ne peut pas rester au Palais pour décider du sort des pauvres producteurs qui souffrent au soleil.

« Tout se passe comme si les organisations des cotonculteurs sont placées sous la tutelle des maires », indique-t-il pour déplorer le fait qu’on réunisse régulièrement les élus locaux au Palais pour débattre des questions liées à l’agriculture, oubliant que les vrais acteurs existent et sont bien organisés. D’après ses réprobations, tant que Yayi Boni et son gouvernement ne vont pas reconnaître la valeur des paysans et les associer convenablement aux décisions liées à l’agriculture, rien ne marchera ; car, justifie-t-il, les ministres, députés et élus locaux n’ont aucun rôle à y jouer.

Personne ne paiera les 25 mille F Cfa à Yayi

A la question de savoir comment vont-ils prendre part à l’actionnariat de la Sodéco, le Président Gouda répond qu’à leur niveau, ils sont bien organisés et se connaissent. Mais, tout ignorant, le gouvernement demande à chaque producteur de cotiser la somme de 25 mille francs Cfa pour constituer le montant nécessaire à la contribution de la Sodéco.

Le gouvernement veut donc que ces cotisations soient faites dans les délais requis pour acheter la part des actions qui reviennent aux producteurs de coton dans le capital de cette société. Face à cette proposition, aucun agriculteur n’est d’accord, selon nos informations. Ces cotonculteurs estiment qu’ils étaient mieux concernés lorsque l’Association interprofessionnelle du coton (Aic) existait. C’est la seule instance qui les reconnaissait valablement et leur permettait de prendre part aux instances de décisions. La suspension de l’accord-cadre avec cette institution signifie simplement que le gouvernement ne veut plus associer les paysans aux bonnes décisions relatives à l’agriculture.

Dans quel pays peut-on faire le bonheur d’une corporation sans associer ses responsables ? Ce n’est que sous Yayi Boni. Sinon, dans les autres pays africains où la production cotonnière marche, l’Aic est reconnue et gère tout du début jusqu’à la fin. Même au Burkina Faso tout près, l’Aic est aux commandes. Au Mali, l’Etat est à pied d’œuvre pour signer un accord-cadre avec l’Aic ; en Côte d’Ivoire, c’est toujours la même organisation. Aucun gouvernement de ce monde ne cultive le coton, lui-même, si ce n’est pas sous ce régime. De toutes les façons, les vrais paysans sont mécontents et sont prêts à tout pour reprendre cette filière en main.

Menace sur le transport du coton

Après les égreneurs, Yayi et ses ministres devront faire face aux transporteurs. Seulement que cette fois-ci, la bataille sera très rude, car, d’après nos recoupements, ces transporteurs ne sont plus prêts à faire le même sacrifice que l’année dernière. La campagne de cette année souffrira tant que le gouvernement ne va pas s’acquitter des 2,5 milliards F Cfa à eux dus pour le compte de la campagne écoulée. C’est un reliquat important qui devra servir à la maintenance des camions et au paiement des conducteurs.

Certains restent devoir encore à des stations-service, des frais de carburant, selon la même source. Face à cela, aucun camion ne va s’engager cette fois-ci. Une situation qui vient compromettre encore le gouvernement qui a pourtant dit que la campagne écoulée a permis de faire des économies au Bénin. Où sont passés ces milliards d’économie réalisée sur le coton alors qu’on traine encore des dettes liées à cette campagne ? Du mensonge.

Les cultures vivrières en souffrance

Les nouvelles ne sont pas bonnes pour le Bénin. En tout cas, d’après les informations reçues auprès des ‘’gros agriculteurs du nord’’, la production des cultures vivrières a baissé cette année. Les agissements du gouvernement ont fait oublier au ministère de l’Agriculture, les délais nécessaires pour la fourniture des intrants. Tout le monde est resté collé au coton qui, visiblement va encore décevoir.

Nous vous tiendrons informer des chiffres approximatifs. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que dès février prochain, les prix du maïs et d’autres cultures vivrières vont connaître une grande spéculation. La production de cette année serait en baisse par rapport aux années antérieures. C’est ce qui justifie la lenteur dans le fonctionnement des boutiques témoins sur tout le territoire. Elles ne sont plus bien approvisionnées car, les paysans, vu le faible taux de rendement ne seront pas prêts pour vendre leurs produits. La conséquence est que juste après les fêtes de fin d’année, beaucoup de produits vivriers verront leur prix grimper.

Félicien Fangnon

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