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Taux de participation aux élections: 51% de Béninois silencieux, qu’en dit la Rupture ?

Publié le vendredi 29 mai 2020  |  Matin libre
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© aCotonou.com par DR
Démarrage effectif du vote ce dimanche 17 mai : Patrice Talon a voté à l’Epp Charles Guillot de Zongo
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Les élections communales et municipales du 17 mai 2020 ont enregistré 49, 14% de taux de participation. 51% de Béninois inscrits sur la liste électorale ont préféré rester chez eux. Il y a un an, lors des Législatives de 2019, le taux était plus criard. Seulement 27,12% d’électeurs sont allés exprimer leur vote. Cela fait deux élections sous la Rupture marquées par un taux de boycott sensible.

Auparavant au Bénin, les élections étaient des moments de fête nationale. Le jour du scrutin, très tôt, les populations envahissaient les lieux de vote, heureux d’exprimer leurs suffrages pour ou contre la gestion faite de l’administration territoriale ou de l’Etat. Aujourd’hui, de plus en plus, on s’éloigne de cette réalité. Aux Législatives de 2019, l’exclusion de l’Opposition a sensiblement agi sur le taux de participation. Jamais sous le renouveau démocratique, une élection n’avait enregistré un taux aussi bas de 27,12%. Les violences qui ont éclaté dans plusieurs localités du pays sont asymptomatiques de la colère des populations exclues du vote. Un an après ces Législatives non inclusives, les Béninois sont encore appelés aux urnes le 17 mai dernier pour élire les conseillers communaux et municipaux de la 4e mandature de la décentralisation. Une élection intervenue en pleine crise sanitaire de Covid-19. Mais ici, les conditions de participation des partis politiques ont été revues pour permettre à plus de listes de compétir. A l’arrivée, la Céna s’en sort avec un taux de participation de 49, 14%, largement au-dessus des 27% d’il y a un an. La participation au scrutin des partis Prd, Udbn et Fcbe a contribué à cela. Aussi, contrairement aux Législatives, les Partis siamois Up et Br se sont lancés dans une campagne de recrutement de leaders politiques qui, lors des Législatives, s’étaient rangés derrière l’Opposition. L’Argent a aussi circulé. Les porte-à-porte ont fait leur œuvre. Tout ceci a milité en faveur de ce taux de participation, malgré la peur liée à la crise sanitaire du Coronavirus.

Opposition ou désamour de vote?

Malgré ce taux de participation élevé par rapport aux Législatives, le taux de boycott demeure assez important. 51% d’électeurs, plus de la moitié, ne sont pas sortis accomplir leur devoir civique. Cela doit interpeller. Après les Législatives, le pouvoir a tenté de mettre le taux élevé de boycott sur le compte de l’Opposition qui aurait vendu la peur afin de contraindre les électeurs à rester chez eux. Aujourd’hui, comment le gouvernement de la Rupture justifie ces 51% de Béninois qui ne se sont pas sentis concernés par le vote ? La peur de Covid-19 ne saurait être un prétexte dans la mesure où la participation a grimpé comparativement aux Législatives où la pandémie n’existait pas. Certes, il y a certainement des Béninois qui ne sont pas sortis par peur de contracter la maladie. Mais le nombre doit être très minime. Dans le même temps, il y en a qui sont allés au vote juste pour pourvoir rentrer avec un masque. Ils sont peut-être parmi ceux qui ont voté nul. La majeure partie des électeurs qui se sont abstenus, soit ils se retrouvent dans le rang de l’Opposition, soit dans le rang de ceux qui, depuis les Législatives non inclusives de 2019, développent un désamour pour la chose politique. Dans les endroits où le boycott a été criard lors de ces communales, on pouvait entendre des commentaires du genre : « le chef de l’Etat doit se remettre en cause ».

De 73% à 51% en deux élections sous la Rupture, le taux d’abstentions reste élevé. Mais jusque-là, la Rupture ne fait aucune analyse objective de ce désamour qui s’installe progressivement entre la population et les dirigeants. Tout se passe comme si, même à 10% de taux de participation, il n’y a pas matière à s’inquiéter. Tout se passe comme si l’essentiel est qu’il ait élection et que le pouvoir continue de dérouler son programme d’action.
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