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Demande d’extradition de Talon et Bocco : La Cour d’appel de Paris dit Non ! (300.000 Euros d’honoraire aux avocats de Yayi)
Publié le jeudi 5 decembre 2013   |  La Presse du Jour


Conférence
© aCotonou.com par DR
Conférence de presse des avocats du Président Boni Yayi dans le cadre de l’affaire de tentative d’empoisonnement
Lundi 27 Mai 2013, Palais des Congrès de Cotonou : Les avocats du Président Boni Yayi se prononcent sur l’état d’avancement du dossier relatif aux tentatives d’empoisonnement et de coup d’Etat contre le Chef de l’Etat Photo : Maître Rafiou Paraïzo


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Le rejet hier, mercredi 4 décembre 2013, par la Cour d’appel de Paris de la demande d’extradition vers le Bénin de Patrice Talon et d’Olivier Bocco, est un énorme coup de massue asséné par la bande à Boni Yayi. Mais le Garde des sceaux, en réaction au verdict, entretient encore un brin d’espoir. Peut-être poursuivre quand même les accusés.

Les dossiers tentatives d’empoisonnement du chef de l’Etat et d’atteinte à la sûreté de l’Etat s’effritent tout doucement. Le verdict hier, mercredi 4 décembre 2013, de la Cour d’appel de Paris, rejetant la demande d’extradition vers le Bénin de Patrice Talon et Olivier Bocco, vient donner un coup de grâce aux plaignants que sont le président de la République et ses avocats. Un vrai désaveu. En effet, l’avis défavorable à la demande d’extradition rendu par la Cour d’appel de Paris était très attendu dans le camp des accusés. L’absence, hier au Tribunal de Grande instance de Paris, de l’avocat de Yayi et de son collaborateur, Christian Charrière-Bournazel, laissait déjà entrevoir une victoire du camp adverse. Yayi et les siens se doutaient du verdict.

D’autant plus que le parquet général de Paris avait déjà émis un avis défavorable à cette demande à cause d’un « dossier incomplet », manquant d’informations sérieuses sur les faits, avec le risque d’une justice partiale au Bénin.

La Cour d’appel de Paris a donc suivi, hier, l’avis du parquet général. Les magistrats de la Cour d’appel de Paris ont basé leur décision sur une incompatibilité, une anomalie juridique absolue entre cette demande d’extradition et le non-lieu en faveur de Patrice Talon, prononcé par un juge d’instruction béninois aujourd’hui en fuite. La défense de Talon et de Bocco a dénoncé une demande émaillée de contradictions, d’approximations, de documents parcellaires, corroborée de caractère politique. D’où le rejet de la demande. Un rejet qui sonne comme un énième revers que prend la partie plaignante dans ces dossiers. Tout est d’abord parti des non-lieux rendus par le juge Angelo Houssou, le 17 mai 2013. Non-lieux confirmés par la Cour d’appel de Cotonou le 1er juillet 2013. La Cour suprême est désormais saisie du dossier. Sa décision est vivement attendue.

Maintenant, on se demande comment les plaignants pourront encore rebondir dans ces affaires. Comme on peut le comprendre dans la déclaration du Garde des sceaux hier, Boni Yayi et ses avocats pourront décider de poursuivre Talon et Bocco en terre française, du moment où le dossier n’a pas été examiné sur le fond. Mais pour l’heure, c’est un vrai fiasco qui aura certainement coûté beaucoup au contribuable béninois. On parle de la colossale somme d’environ 300.000 Euros dépensée pour payer les avocats de Boni Yayi. En termes de Cfa, cela équivaut à environ 150 millions.

Jean*Marie Sèdolo

Réactions après le verdict

Me Joseph Djogbénou, Avocat de Patrice Talon

La chambre d’instruction a refusé d’accorder un avis favorable. Je voudrais vous dire que lorsque l’avis est défavorable, il est décisif. Il n’est pas consultatif. C’est-à-dire que le gouvernement français ne pourra en aucune manière prendre une décision d’extradition. Je voudrais ajouter que cet avis défavorable peut faire l’objet d’un pourvoi en cassation, mais la seule personne habilitée à former éventuellement un pourvoi en cassation, c’est le procureur général.

Et vous avez déjà les observations du procureur général dans ce dossier. Donc, je peux conclure que le dossier en ce qui concerne l’extradition est définitivement bouclé. Le délai du pourvoi est de 5 jours et à la suite de ce délai, les mesures de restriction de la liberté, le contrôle judiciaire seront levés. Et les pièces d’identité ou les documents de voyage, ainsi que la caution seront remis. Ce à quoi il faut penser, ce n’est ni à Talon, ni aux personnes ici mises en cause, il faut penser au Bénin. De mon point de vue, ce n’est pas la victoire d’un groupe sur un autre, d’une personne sur une autre. Celui qui a perdu dans cette affaire et qui perdra encore, si on n’y prend garde, c’est le Bénin. Et le 04 décembre, une date d’accession à la qualité d’Etat de notre pays. Il faut alors penser au Bénin.

Patrice Talon, le mis en cause

« Le droit a été dit. Je suis satisfait. Mais une pensée pour mon pays, pour mes concitoyens. Je crois que la démocratie sera sauvée. J’apporterai ma pierre à cela, comme j’ai commencé à le faire depuis bientôt un an et demi, deux ans. J’en paye un prix fort, mais je suis heureux de payer ce prix. Je retiens que la démocratie est encore très fragile en Afrique et il faut se battre tous pour cela, quoique cela coûte. Je remercie la justice française et celle de chez moi, également, car il y a eu beaucoup d’actes de courage. Un juge (Angelo Houssou) en a fait les frais et j’ai une pensée pour lui.

Me Rufino d’Almeida, Avocat de Patrice Talon

Les avocats de la partie béninoise ne se sont pas présentés en audience. On peut raisonnablement penser qu’ils s’attendaient quelque peu à l’issue que nous connaissons aujourd’hui et qu’ils n’ont peut-être pas voulu affronter la presse. Vous savez, dans de telles circonstances, on a toujours une petite idée de la décision que rendra la juridiction. Vous avez bien vu que du côté de M. Talon et de Boko, c’était plutôt une décontraction. Alors que de l’autre côté, les avocats de l’Etat béninois ne se sont même pas présentés.

Me William Bourdon, Avocat de la défense
En France, l’affaire Talon est terminée. L’avocat général a demandé un avis défavorable. Nous aussi, la Cour nous a suivis pour ce qui est de la procédure française. C’est le clap de fin qui a été rendu.

Valentin Djènontin réagit

« Le peule béninois et son gouvernement viennent d’apprendre par la voie des médias que la Cour d’appel de Paris a rendu un arrêt portant rejet de la demande d’extradition des sieurs Patrice Talon et Olivier Bocco poursuivis au Bénin dans les affaires de tentative d’empoisonnement et tentative de coup d’Etat. Le Gouvernement attend que ladite décision lui soit notifiée officiellement pour tirer les conclusions qui s’imposent et envisager la suite à donner à cette procédure. Toutefois, il convient de souligner que la justice française n’a pas été saisie pour établir la culpabilité ou non des mis en cause dans les affaires tentative d’empoisonnement et tentative de coup d’Etat.

Cet arrêt ne préjuge donc en rien de l’issue des procédures en cours auprès des juridictions béninoises. Cependant, l’Etat béninois espère que les sieurs Patrice Talon et Olivier Bocco, qui demeurent des citoyens béninois à part entière, se rendront un jour disponibles afin d’aider la justice de leur pays dans la recherche et la manifestation de la vérité. Le gouvernement tient à rappeler à l’opinion publique nationale et internationale que le Bénin est et demeure un Etat de droit qui garantit à toutes et à tous l’exercice et la jouissance de leurs droits fondamentaux. Le seul guide de toute action publique dans ce dossier et d’autres reste et demeure l’intérêt supérieur de la Nation, la stabilité, la paix et la préservation de nos acquis démocratiques. Œuvrons donc tous pour la paix, la solidarité et l’unité nationale, pour le développement harmonieux de notre pays. »

Communiqué de presse de l’Union fat la Nation
Opposons nous à la régression nationale, battons pour restaurer notre dignité
L’Union fait la Nation (UN) constate qu’un dernier camouflet vient d’être infligé à Yayi Boni et à ses affidés. Ils n’ont reculé devant rien pour renforcer le ridicule dont ils couvrent quotidiennement le Bénin et ses citoyens, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.

La décision de la Cour d’Appel de Paris, en date du 4 Décembre 2013, 55 ans jour pour jour, après la proclamation de la « République du Dahomey » vient nous rappeler que le Bénin, notre pays n’a pas le droit de reculer. Nous n’avons pas le droit de laisser notre pays régresser. Nous n’avons pas le droit de trahir toutes ces femmes et tous ces hommes qui se sont sacrifiés pour que nous ayons une République, mais aussi un Etat de Droit et une Démocratie.

Nous n’avons pas le droit de ramener les générations montantes au règne de l’obscurantisme, des complots fabriqués de toutes pièces, de la volonté de puissance d’un seul homme au détriment de notre pays et des intérêts bien compris de notre peuple.

L’UN se félicite d’en avoir appelé à la vigilance et à la foi en l’Etat de droit, au moment où un tintamarre de marches et de prières commandées et payées, les compassions généreusement exprimées, des scènes anachroniques d’allégeance flattaient l’égo d’un personnage qui a montré, sous toutes ses formes, sa capacité exceptionnelle à la manipulation des foules, des faits, de la vérité, des principes démocratiques élémentaires et des institutions.

L’UN félicite ses militants et tous les béninois qui ne se sont pas laissé distraire par un Président de la République, dont le mode de gestion se ramène essentiellement à la fabrication des faux problèmes alors qu’il abandonne sans solutions réelles, les vrais problèmes de notre pays et de son Peuple.

La Décision de la Cour d’Appel de Paris vient confirmer la décision du Juge Houssou et celui de la Cour d’Appel de Cotonou. L’UN exprime ses salutations patriotiques aux magistrats et à tous les animateurs du système judiciaire pour leurs multiples combats afin de restaurer et sauvegarder l’indépendance de la justice et son fonctionnement au service de notre Peuple et de sa démocratie.

La leçon principale qu’il convient de tirer des décisions de nos juridictions et de la Cour d’Appel de Paris, c’est que « ça suffit !». L’UN constate avec tous les citoyens honnêtes que Yayi Boni ne jouit plus d’aucune crédibilité et qu’il répand ce discrédit sur le pays. L’UN constate que notre pays est dirigé par le mensonge et la propension du gouvernement et de son Chef à nous distraire de la misère ambiante, du chômage lancinant des jeunes, de la mévente sur nos marchés, de la chute vertigineuse du pouvoir d’achat des travailleurs, par l’exacerbation des tensions et des conflits sociaux, par une perte totale de confiance entre dirigeants et dirigés.

Le culte de la personnalité de Yayi Boni et sa tendance à tout ramener à son « égo » largement amplifié a détruit au sein du gouvernement et de l’administration, toute audace à réfléchir, tout sens de responsabilité face aux tâches nationales, l’inhibition de toute initiative créatrice des cadres dirigeants et la stagnation dans tous les domaines de la vie nationale. Dans ces conditions, l’Union fait la Nation :

- Exige de Yayi Boni de mettre fin à son égocentrisme nuisible à tout point de vue au pays et l’enjoint, s’il a encore quelque sens de la patrie et quelque reconnaissance à ce peuple qui lui a tout donné et lui en a donné plus qu’il ne mérite, d’accepter enfin, un dialogue national avec l’opposition et les forces sociales et morales saines de notre pays, afin qu’ensemble nous sortions du bourbier dans lequel il a plongé notre pays ;

- En appelle à un sursaut continu et déterminé de toutes les forces politiques et sociales patriotes, pour empêcher Yayi Boni de continuer à nous couvrir de honte et à le contraindre à respecter son serment ou à démissionner.

L’enjeu aujourd’hui, c’est notre pays, sa crédibilité, la sécurité de ses citoyens, la sécurité juridique et judiciaire pour tous, y compris la sécurité des affaires, les conditions pour qu’il y ait du travail pour les jeunes, les conditions pour que reculent la pauvreté et l’extrême pauvreté. Yayi Boni a échoué sur tous ces plans. Enfants du Bénin debout !

Pour l’Union fait la Nation,

Coordinateur Général
Lazare Séhouéto

Réactions de quelques Béninois
Pascal Todjinou, Sg/Cgtb : « Yayi doit savoir qu’il n’a pas le titre foncier à la tête du Bénin »
« Le rejet de la demande d’extradition de Patrice Talon par la Cour d’appel de Paris est un camouflet pour Yayi. C’est une très grande honte pour la Nation béninoise. La seule chose qui reste est que le Chef de l’Etat tienne compte de ce verdict de la Cour d’appel de Paris. Et qu’il sache désormais qu’il n’a pas de titre foncier à la tête du Bénin ».

Paul Essè Iko, Sg/Cstb : « La leçon à tirer de cet verdict, c’est que Yayi doit partir »
« Le Président Yayi Boni échouera toujours tant qu’il s’agit d’affronter le peuple. Je puis dire que le peuple a le devoir d’avoir espoir de continuer le combat pour la liberté. Il s’agit de reconquérir la liberté sous Yayi qui empêche les marches et toutes formes d’expression ne l’acclamant pas. Monsieur Talon est la énième victime du Gouvernement non seulement autocratique mais monarchiste de Yayi. Le Président Yayi veut instaurer une monarchie, peut-être dirait-il une monarchie Républicaine. Mais cela n’engage que lui, cette trouvaille. Notre Président veut vivre et régner seul en maître sur la terre des Houégbadjavi, d’Akaba, de Bio Guéra, etc.

Ce n’est pas de Talon seul qu’il s’agit ici, mais du peuple béninois ; parce que les exactions de Yayi non seulement se prolongent mais deviennent cyniques comme aux heures du PRPB sous Kérékou. Nous devons condamner et déplorer que des étudiants soient arrêtés nuitamment dans leurs cabines. Treize étudiants ont été licenciés parce qu’ils ont résisté aux dauphins de Yayi. Les bruits de bottes, les matraquages dans les centres universitaires prouvent qu’il ne s’agit pas seulement de Patrice Talon, de Angelo Houssou. Lorsque le «bois vert » brûle, qu’en sera-t-il du « bois sec». Nous autres, nous sommes des «bois secs».

Je veux dire une chose, les gouvernements répressifs, les gouvernements autocratiques du genre du régime de musolimie, ne tolèrent pas la culture, c’est-à-dire l’intelligence. Ce genre de régime ne tolère pas la contradiction, l’intelligence et le doute ; et c’est eux-seuls qui existent. Yayi ne veut pas avoir des opérateurs économiques à la bourgeoisie nationale. Ajavon est persécuté. On veut jeter Talon dans les geôles. Le Juge Angelo Houssou aussi. Sous Yayi, il y a plus de la répression de citoyens. Lorsque nous ouvrirons les yeux, si on ne sait pas faire, il sera trop tard. Le capital est en souffrance dans le pays. Et c’est pour cela que nous constatons l’échec partout. Comment peut-on aller au développement économique sans énergie.

La répression de Yayi est contre les travailleurs et le peuple ; ce n’est uniquement pas uniquement Ajavon, Talon et consorts.

La leçon à tirer de ce verdict, c’est que Yayi doit partir. Un président qui est incapable d’organiser les élections à bonne date, il faut qu’il parte. Ce capitaine Yayi, on doit lui arracher le gouvernail. Sinon le bateau Bénin sur la mer se noie et se dirige vers les roules au lieu de les contourner pour qu’on arrive à la rive. Il urge qu’on arrache le gouvernail à ce capitaine. Nous souhaitons que dans le pays, la bourgeoisie nationale se développe ; sans quoi il n’y a pas de travailleur. Il est temps qu’on cesse d’imposer les étrangers au détriment des nationaux ».

René Hossè, Carreleur : «Je ne veux pas de l’extradition de Talon vers le Bénin. Car avec le pouvoir en place, il n’aura pas la paix. Mais c’est sa faute s’il a tous ces problèmes et qu’il fuit depuis que cette affaire a débuté. Puisque c’est lui qui a amené Yayi au pouvoir».

Pierre Houndémindji, Chef Carreleur : «Je ne suis pas pour son extradition. Et c’est normal à mon avis. Car s’il revient ici, c’est fini pour lui. C’est une affaire politique entre deux anciens amis. Et nous ne savons pas d’où est venue cette affaire d’empoisonnement».

Blaise Alla, Agent de sécurité maritime : «Je ne veux pas de l’extradition de Talon vers le Bénin ; en ce sens que je suis sûr que s’il vient au Bénin, Yayi va l’envoyer en prison. Mais sincèrement, je souhaite qu’à la fin de cette histoire, Yayi et Talon se retrouvent à deux et discutent. Il faut qu’il y ait une entente entre eux pour que la paix revienne dans notre pays ; comme à l’époque où Adrien Houngbédji avait fui et, malgré la peur de mourir ou d’être emprisonné, avait accepté de rencontrer Kérékou et tout était finalement rentré dans l’ordre. C’est comme çà que les choses doivent se passer dans un pays qui est vraiment en démocratie».

Yannick Mfoumou, un jeune camerounais résidant au Bénin : «A mon avis, il s’agit d’un problème auquel les jeunes ne devraient pas s’intéresser.

C’est comme une perte de temps. Car quand Yayi et Talon étaient des amis, dansaient, riaient, mangeaient et buvaient ensemble, on n’en savait rien. Mais le jour où ils ont eu une petite histoire, ils ont voulu mettre toute la population au courant. Je pense que la jeunesse doit les laisser s’occuper de leur histoire. Car le souci majeur de la jeunesse d’Afrique et du Bénin en particulier, c’est comment évoluer. Donc que les jeunes les laissent régler leur affaire entre eux».

Rigobert Adimi (Zémidjan) : «J’ai toujours espéré qu’il en soit ainsi. Disons que c’est la conséquence de l’injustice. C’est bien fait pour ceux-là qui ont enclenché une chasse à cet homme.

Lucien Montcho : Les Français ne sont pas bêtes. Ils savent bien que cette affaire d’empoisonnement était montée pour détruire Talon. C’est exprès qu’ils ont fait tourner en rond le gouvernement béninois en lui demandant des preuves. Et voilà que le droit a été dit !»

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