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Covid-19 et recherche scientifique : Les piques de Brice Sinsin aux dirigeants africains

Publié le lundi 8 juin 2020  |  Fraternité
Brice
© Autre presse par DR
Brice Sinsin, recteur de l’Uac
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Sur la télévision Canal 3, ce dimanche, l’écologue Brice Sinsin lance des flèches aux dirigeants africains. Il s’en prend à eux pour la forte dépendance du continent vis-à-vis des autres continents en matière de santé. Sa plus grande déception, c’est le fait que les savoirs endogènes soient banalisés et que ceux qui tentent de les promouvoir sont combattus, du fait de ce qu’il appelle « le système ». « Le système de développement dans lequel on nous a projetés ne permet pas de valoriser nos solutions africaines », dénonce-t-il avant de se justifier. « Les noirs au sud du Sahara sont les seuls à confier leur santé à l’Occident et de plus en plus à l’Homme d’Asie. Les Européens ont évolué en accumulant leurs connaissances, en passant d’une étape à une autre. Les chinois ont maintenu mordicus la médecine traditionnelle. J’y ai visité un laboratoire mais j’en suis sorti comme si je sortais de chez nos guérisseurs traditionnels. Quand il y avait l’Artemisia pour soigner la malaria par les chinois, les Européens ont critiqué. Mais aujourd’hui, combien de molécules ne sont pas extraits de cette plante », fustige l’Ecologue.
Et si déjà au 17e siècle, avec les connaissances endogènes la variole a été vaincue au Dahomey, il y a un fort potentiel qui pouvait être valorisé si les chercheurs y travaillaient plus tôt. L’Ancien Recteur de l’Université d’Abomey-Calavi s’en prend aux systèmes de formation pour garder et valoriser les recettes.

« Finissons avec l’import-export »
Au-delà du fait de dénoncer le système, le Professeur Brice Sinsin, dénonce un manque de confiance sur le continent qui favorise la forte dépendance de l’Occident. Ce qui explique que des solutions trouvées dans le cadre de la Covid-19 n’aient pas eu échos auprès des dirigeants sur le continent. « Quand quelqu’un trouve une solution, même si c’est grossier, qui jamais s’est porté pour dire du courage ? Il faut aller se battre tout le temps à l’étranger pour venir difficilement s’affirmer chez soi. Il faut les encourager comme le Président Malgache a eu à le faire (…). Ce qui manque à la société africaine, c’est la confiance réciproque et le patriotisme », martèle Brice Sinsin.
A ceux qui avancent les questions de normes, le Directeur du Laboratoire d’Ecologie Appliquée met plutôt l’accent sur l’importance du témoignage et l’observation clinique. « Nous avons été paresseux à un moment donné. Prenons par exemple la pharmacie. Voilà des gens qui ont été formés à connaître les maladies et leurs remèdes. Mais combien de pharmacies se disent ‘’finissons avec l’import l’export et retournons à la base pour questionner nos plantes’’ ? Revoir la méthodologie la plus élaborée possible pour être sûr qu’une recette est recommandable et vendue. Si vous ne formez pas vos pharmaciens à cette école, à cette philosophie, vous allez simplement leurs enseigner des molécules déjà étudiées, connues, validées, avec le conditionnement qui suit. Quand ils vont ouvrir leurs officines, ce sera l’Import-Export », se plaint l’ancien Recteur de l’Uac pour qui les africains ne connaissent « que la dénonciation, parce qu’on nous a enseigné un langage pour se détruire alors que les autres utilisent le même langage pour la construction ». Puis, dans un contexte où les groupes pharmaceutiques influencent les laboratoires de recherche, le chercheur appelle l’Afrique à se faire confiance.
L’ancien Recteur de l’Uac n’a pas occulté la problématique de la formation dans les universités publiques. Et au sujet de l’adaptation au contexte de la Covid-19 par le e-learning, Brice Sinsin prend la défense des étudiants, surtout que très peu d’entre eux ont d’ordinateurs et se regroupent pour suivre les cours.

Fulbert ADJIMEHOSSOU
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