Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



La Presse du Jour N° 2027 du 5/12/2013

Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Politique

Débat à l’Assemblée nationale sur la centrale thermique de Maria Gléta : Halte au gaspillage des ressources, ont crié les députés
Publié le vendredi 6 decembre 2013   |  La Presse du Jour


Assemblée
© aCotonou.com par DR
Assemblée nationale de côte d’ivoire : séance solennelle d`ouverture de la 1ere session ordinaire 2013
Mercredi 24 avril 2013. Abidjan. Plateau, palais de l`assemblée nationale. Le président de l’assemblée nationale de côte d’ivoire, Guillaume Soro a présidé la première session ordinaire de l’année 2013.


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Le projet de construction de la centrale de production de l’énergie électrique à base du gaz à Maria Gléta a démarré en 2007. La centrale a été réceptionnée en 2012 ; mais c’est à la veille du débat sur la question à l’Assemblée nationale que la centrale est mise en service, c’est-à-dire le mercredi 4 décembre 2013. Ce sont 45 milliards engloutis par le gouvernement Yayi pour l’installer. Seulement, le Parlement envisage de mettre sur pied une commission d’enquête et d’information pour mieux apprécier les résultats.
Le ministre Barthelemy Kassa a planché hier, jeudi 5 décembre 2013, devant les députés pour exposer les tenants et les aboutissants liés à la centrale thermique de Maria Gléta, sans oublier l’explosion intervenue entre-temps. Pour le gouvernement, l’explosion a eu lieu le 7 janvier 2013 lors d’un démarrage des essais de mise en service et de réception provisoire de 8 unités de production de la centrale électrique. Elle est survenue au démarrage hydraulique de la turbine de l’unité de la centrale. Avant la fin de l’année, la Sbee pourrait effectivement mettre en marche les différentes unités dès que la formation des cadres sera terminée. Compte tenu du coût relativement élevé d’exploitation au combustible liquide JetA1, le fonctionnement de la centrale sera d’abord limité à quatre heures par jour pour combler le déficit aux heures de pointe, en attendant la résolution du problème d’approvisionnement.
D’un gouffre financier à une bombe à retardement
Les députés, toutes tendances confondues, ont fait des révélations accablantes sur ce projet de turbine à gaz de Maria Gléta. Pour un projet de 37 milliards, le gouvernement est passé à 45 milliards sans qu’on ne trouve le bout du tunnel. « Nous sommes dans l’improvisation totale. Le gouvernement dit-on responsable me dit à moi Houndété qu’il a construit une centrale à gaz mais n’a pas prévu la canalisation du gaz. C’est possible ? C’est compréhensible ? C’est pourquoi j’ai posé la question de savoir les caractéristiques. Et pour le chemin du gaz, il faut dépenser 2,2 milliards pour la canalisation du gaz. », a fait remarquer le député Eric Houndété. L’énergie produite par la CEB est vendue à 58 f cfa ; et la Sbee, avec toutes les charges, revend ça 107 à 110 f cfa en moyenne. Mais le gouvernement produit l’énergie avec le jet au bas prix de 275 f cfa voire 320f cfa. Au regard de ce constat, les députés se demandent si le gouvernement a fait l’étude de rentabilité avant de se lancer dans les options prises. Par ailleurs, les députés ont montré que le combustible Jet A1 qui a servi pour aux essais fait 1,8 milliard. En somme, ils redoutent une catastrophe industrielle à Maria Gléta. C’est pour toutes ces raisons que les parlementaires demandent une commission parlementaire d’enquête et d’information.
Les interventions des députés hier à l’hémicycle
Eric Houndété
Sur ce seul projet, c’est 45 milliards ; je souhaite qu’on ne badine pas. Il s’agit d’une question de choix. Au moment où on se précipitait pour faire la centrale de Maria Gléta, nous avions des problèmes. Et on nous promis de faire une centrale qui doit augmenter notre capacité de production d’énergie. On ne voulait pas une centrale qui va répondre aux pannes que nous avions ; mais une centrale qui va nous permettre d’avoir une meilleure couverture énergique en termes de quantité. Le choix qui est fait, selon le ministre, c’est 4 heures par jour aux heures de pointe. C’est pour secourir les populations aux heures de crise. Pourquoi cette précipitation ? C’est une centrale non opérationnelle attendue depuis 2007 qui a, par enchantement, commencé par travailler hier, mercredi 04 décembre 2013, parce que la question est programmée pour ce jour au Parlement. Au moment où on réalisait ce projet, je ne trahis aucun secret en disant que celui qu’on appelle constructeur n’est en fait qu’un monteur parce que nulle part je n’ai trouvé dans les documents celui qui a construit les turbines. J’ai reçu une montagne de documents. J’ai fouillé mais je n’ai pas vu le nom du fabricant des turbines. Il parait que c’est la deuxième guerre mondiale qui a permis d’avoir les turbines. Il parait que le monteur a prévenu au moment où on lui proposait d’aller chercher les turbines à tel ou tel endroit ; il a prévenu que l’alternateur n’était pas neuf. Et par conséquent, tous problèmes qui interviendraient ne l’engageraient pas. Cela nous amène à la question de responsabilité. Et pourtant…Dans le dossier, il y a d’abord un avenant de 1,7 milliard du bureau de contrôle. Pourquoi un avenant s’il n’y pas eu un problème. Quand le ministre a parlé de l’assurance, chacun de nous savait que les assureurs internationaux ne pouvaient pas accepter. Ils ont refusé et on a négocié avec les assureurs nationaux. Mais à quel prix ? Je n’en sais rien. Mais ils couvrent l’incendie, bain de machine et responsabilité physique, etc. Mais ce n’est pas une assurance tout risque parce que quand il y aura bris de machine, l’assureur pourra vous dire le bris de machine intervenu est dû à la malfaçon. Nous sommes dans l’improvisation totale. Le gouvernement dit-on responsable me dit à moi Houndété qu’il a construit une centrale à gaz mais n’a pas prévu la canalisation du gaz. C’est possible ? C’est compréhensible ? C’est pourquoi j’ai posé la question de savoir les caractéristiques. Et pour le gaz, il faut dépenser 2,2 milliards pour sa canalisation. La question de la centrale de Maria Gléta appelle à clarifier, entre autres, les implications institutionnelles, la rentabilité et la durabilité du projet. Au plan institutionnel, permettez-moi de constater que nous avons un accord avec la CEB. Etait-il possible qu’on se lève un jour pour dire que nous construisons une centrale sans la tutelle de la CEB. Nous sommes distributeurs et la CEB fabricant/fournisseur. Nous n’avons pas les techniciens en la matière. Mais nous avons déjà construit une turbine en 1998 ; c’était avec le financement de la Boad et sous la supervision de la CEB. Puisqu’on n’a pas réglé le problème de gaz, alors on fait l’option du combustible Jet A1, un carburant très cher. Pourquoi depuis janvier que la centrale est prête, on n’a pu la mettre en marche jusqu’hier, mercredi 04 décembre 2013 ? A part l’explosion de janvier 2013, qu’est-ce qui explique que la centrale n’ait pas été construite depuis 2007 alors que le délai de construction est de 18 mois. C’est la norme partout. Sur les questions techniques j’ai quelques morceaux choisis en la matière et qui posent les problèmes de respect des textes.Pourquoi il n’y pas eu d’appel d’offres pour un montant aussi élevé. Comment a-t-on sélectionné l’entreprise ? Cette entreprise est-elle qualifiée. Quelles sont les références de l’entreprise. Pour le volet financier, accepterez-vous que sur une opération du genre, que les frais financiers s’élèvent à 3,146 milliards de francs cfa du crédit documentaire ? Les entreprises qui contractent avec nous sont payées par les banques nationales et le trésor public. Comment peut-on comprendre qu’on ait payé à l’ingénieur conseil comme contrat de base 1,4 milliard et comme avenant 1,8 milliard environ ? Qu’en est-il des impôts ? Aucune trace d’impôt payé par l’entreprise qui a fait les travaux. Ajoutons alors aux 45 milliards la Tva que l’Etat n’a pas perçue. Les choix hasardeux du gouvernement nous amènent à constater que : le combustible pour les essais a coûté 1 milliard. En sommes, pourquoi on a fait appel à un financement aussi dur et contraignant alors que c’est un projet d’investissement public ? Comment l’expliquer ? Dans de cas pareils, on fait appel à des fonds de développement. L’unité de la centrale s’est désintégrée. Donc, il n’y a plus une centrale de 80 mégawatt, mais plutôt de 70 mégawatts… L’avarie de la pièce devrait intervenir au-delà de 32 000 heures de marche de la centrale au combustible gazeux, autour de 25 000 heures au combustible liquide. On note la précocité de l’usure de cette pièce maîtresse sans que les turbines n’aient véritablement été mises en service, tant que la remise potentielle n’ait été systématiquement remplacée comme recommandée par les normes sur la marge de tolérance sur l’accouplement turbines, puissances, réducteurs de vitesse… Savez-vous que nous achetons l’énergie produite par la CEB à 58 f cfa ? Et que la Sbee, avec toutes les charges, la revend 107 à 110 f cfa en moyenne ? C’est ça la réalité. Mais le gouvernement sait très bien que l’énergie qu’il produit avec le Jet A1 coûte au bas prix 275f cfa voire 320f cfa. C’est pourquoi je demande si on a fait l’étude de rentabilité de ce projet avant de s’y engager ? La CEB qui devrait prendre à son compte cette centrale a refusé. Le gouvernement vient nous dire que la SBEE va prendre ça en charge. Elle ne sait pas faire ça. On nous dit que des gens sont allés en formation… Je pris le seigneur qu’il nous protège contre une catastrophe. Je ne voudrais pas être un oiseau de mauvais augure.
… Le Jet A1 qui a servi pour les essais fait 1,8 milliard. Combien il faut pour faire fonctionner la centrale, un éléphant blanc… ? Le chef de l’Etat dans son discours sur l’Etat de la nation le 28 décembre 2012 disait ceci : « la centrale de 80 mégawatts de Maria Gléta deviendra opérationnel très prochainement. Il sera transformé en une centrale à cycle combinée ; ce qui permettra d’augmenter sa capacité à 110 Mégawatts ». Je vous en supplie, dites lui de ne pas faire ça. Les dégâts actuels suffisent.
Nicaise Fagnon
Vous avez l’habitude de faire des déclarations tapageuses alors que pour parler de la turbine ici vous baissez la voix. .. Ce sont des réacteurs des avions de la 2ème guerre mondiale que vous avez acquis. Nous avons frôlé la catastrophe en janvier. Aussi, nous sommes dans un gouffre financier. Nous ne maîtrisons pas les coûts du projet. C’est dangereux. On ne peut pas partir d’un projet de 37 milliards à 45 milliards sans savoir là où nous allons. Une énergie produite avec Jet A1, c’est trois fois plus cher que le montant de l’énergie conventionnelle. Qui va consommer ça ? Il faut une commission d’enquête parlementaire pour voir les causes de l’échec. Il faut que nous aidions le gouvernement. Au nom du réseau des parlementaires contre la pauvreté, je dis halte au gaspillage des ressources.
El hadj Azizou
Je suis très heureux d’être Béninois. Je ne voudrais pas être ingrat pour les efforts du gouvernement. Même les pays qui nous fournissent l’énergie souffrent du délestage. Soulé Sabi Moussa. Il n’y pas de localité qui ne veuille pas avoir de l’énergie pour se développer ou se distraire. Même quand on est contre le lièvre, il faut reconnaitre sa vitesse. C’est parce que la pénurie est difficile à gérer que la presse est forte.
Lucien Houngnibo
Je voudrais encourager le gouvernement à faire fonctionner la centrale les soirs pendant les 4 heures pour fournir l’énergie. Il faut reconnaitre que le gouvernement a fait beaucoup d’efforts.
Yoto Justin Sabi
Les clarifications apportées m’ont satisfait… une explosion de la centrale va être une catastrophe. Je voudrais que vous y veilliez personnellement car votre échec est mon échec.
André Okounlola
Si c’est le ministre Kassa qui avait monté ce projet, nous n’aurions pas constaté les errements actuels… c’est pour réduire la chaleur d’aujourd’hui à l’hémicycle que la centrale a démarré hier. Il ne faut pas que l’énergie traverse certains villages pour attendre d’autres sans que ces derniers n’y aient accès ; tous les Béninois ont besoin de l’énergie.
Thomas Ahinnou
Que le projet passe de 37 milliards à 45 milliards, cela laisse transparaître que nous ne nous asseyons à mieux réfléchir. Qu’est-ce qui ne va pas dans le pays pour qu’on aille chercher des moteurs d’avion de la deuxième guerre mondiale ?
Gabriel Tchokodo
Je vous estime beaucoup, monsieur le ministre ; mais parfois vous en dites trop. Nous sommes en face d’un éléphant blanc, une pacotille, une bombe à retardement. Je plains les populations riveraines. Quatre ans plus tard, après le lancement du projet, c’est seulement la veille de votre séance d’aujourd’hui que la centrale est mise en marche.
Zéphirin Kindjanhoundé
Je me dois de faire des éclairages. La fameuse mise en service dont le ministre a parlé tout à l’heure, ce sont trois turbines qui ont démarré hier sur les 8 turbines au total. L’essai a duré 2h45mn. Les tensiomètres ont montré que les 30 mégawatts du départ ont chuté à 5 mégawatts au lieu de 30 mégawatts après 2h45mn. Le PV de mise en service n’est pas signé. Certains proches du ministre Barthelemy Kassa ont refusé de signer le PV. Je mets le ministre Kassa au défi de me donner la preuve contraire que le pv de mise en service est validé.
Honorable Gbènameto
Nous sommes dans une impasse non maîtrisable. Nous n’avons pas la maîtrise de la technicité interne ni externe. Je crois qu’il faut arrêter. Notre énergie n’est pas compétitive. Nous n’avons pas de turbine à Maria Gléta. C’est une conclusion à tirer. Les avenants sur certaines composantes du projet sont trop.
Raphaël Akotègnon
Il faut que nous commettions des expertises pour vérifier si les turbines sont des machines neuves ou d’occasion. La CEB a refusé d’intégrer cette centrale dans son dispositif afin d’éviter que l’énergie revienne très chère aux Béninois. Il faut une commission d’enquête et d’information pour approfondir le contrôle de l’action du gouvernement.

Propos recueillis par Tobi P Ahlonsou

 Commentaires