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Affaire de tentative d’empoisonnement de Yayi Boni: la France refuse d’envoyer Talon à l’abattoir
Publié le vendredi 6 decembre 2013   |  Le Pays


Le
© Autre presse par DR
Le chef de l’Etat Beninois, Yayi Boni.


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La Cour d’appel de Paris a statué hier, 4 décembre, sur la demande d’extradition du richissime homme d’affaires béninois, Patrice Talon, accusé de tentative d’empoisonnement du président Boni Yayi.Comme il fallait s’y attendre, elle a émis un avis défavorable. C’est une douche froide pour le pouvoir béninois qui attendait de pied ferme l’homme d’affaires pour en découdre avec lui.Sauf tremblement de terre, la France, grand pays défenseur des droits de l’Homme, ne pouvait envoyer un prévenu, pour une affaire aussi floue, à l’abattoir.Le fait que le juge Angelo Houssou, qui a prononcé un non-lieu dans cette affaire, a fui son pays pour se refugier aux Etats-Unis, suite, dit-il, à des pressions du pouvoir, est suffisamment édifiant

En tout cas, elle aurait créé un précédent dangereux. Autrement dit, elle aurait tué l’espoir de tous ceux qui cherchent à fuir la dictature, la mal gouvernance et l’injustice en Afrique, en s’exilant en Occident. En vérité, la qualité de la justice en Afrique ne permet pas à l’Hexagone, dans une affaire aussi grave, de livrer un accusé aux autorités qui le réclament. Et celle de Patrice Talon en particulier, a prouvé à la face du monde, que la justice sous nos tropiques est loin d’être indépendante. Le fait que le juge Angelo Houssou, qui a prononcé un non-lieu dans cette affaire, a fui son pays pour se refugier aux Etats-Unis, suite, dit-il, à des pressions du pouvoir, est suffisamment édifiant. Les mouvements de protestation du corps judiciaire béninois consécutifs à la nomination de certains magistrats à de hauts postes dans l’appareil judiciaire, en disent également long sur la moralité de la justice béninoise, accusée par ses propres animateurs de corrompue.

Il y a fort à parier que si la France avait accepté de livrer Patrice Talon à la justice béninoise, il lui serait difficile de bénéficier d’un procès équitable

Du reste, le cas de l’Espagne en est un exemple. Ce pays avait pris, il y a quelques années, le risque d’extrader un refugié politique, Severo Moto Nsa en Guinée Equatoriale à la demande des autorités de ce pays. La suite, on la connaît. En tout cas, si la France avait accédé à la requête des autorités béninoises, Patrice Talon aurait eu moins de chance d’échapper au rouleau compresseur du pouvoir de Boni Yayi. Il n’aurait eu que le sort d’attendre que l’épée de Damoclès de la justice de son pays s’abatte sur lui. Et de toute évidence, il y a fort à parier que si la France avait accepté de livrer Patrice Talon à la justice béninoise, il lui serait difficile de bénéficier d’un procès équitable. Le pouvoir de Boni Yayi doit maintenant prendre son mal en patience ou dans le cas contraire, juger l’homme d’affaires par contumace si tant est qu’il tienne à lui infliger une peine. En attendant, Patrice Talon peut se la couler douce en France. Et, tant qu’il ne mettra pas les pieds au Bénin, il n’aura rien à craindre de ce pays dont la démocratie vient de perdre du coup son triple A qui, pendant plus d’une decennie, faisait des envieux dans la sous-région.

Dabadi ZOUMBARA

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