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La page des Communales tournée: Cap sur l’énigmatique ” parrainage”

Publié le vendredi 12 juin 2020  |  Matin libre
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© aCotonou.com par Didier ASSOGBA
Les forces politiques de l’opposition ont décidé de se constituer une liste unique pour affronter les législatives d’Avril 2019
Cotonou le 16 janvier 2019. Les forces politiques de l’opposition ont décidé de se constituer une liste unique pour affronter les législatives d’Avril 2019
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Après l’élection des conseillers et l’installation officielle des conseils communaux au Bénin, la page des Communales et municipales de 2020 est ainsi tournée. Le prochain enjeu politique qui va davantage attirer les projecteurs vers le pays de Patrice Talon, c’est bien l’élection présidentielle de 2021. Et pour cause…



Dans quelques 9 mois, le chef de l’État, Patrice Talon aura bouclé son quinquennat constitutionnel à la tête du Bénin. Pour lui qui a sollicité et prêté serment sur un mandat unique, sauf reniement de la parole donnée, il pourra passer le témoin à son successeur, qu’il soit son dauphin ou non le 6 avril. Mais pour y arriver, la route paraît longue, parsemée d’embûches et énigmatique pour nombre de Béninois. Que ça soit au pays ou à l’extérieur, l’on ne cesse d’exprimer ses inquiétudes et d’alerter sur le danger qui guette le Bénin, pays d’alternance démocratique et de paix depuis 1990, si le virage de 2021 était mal négocié. Dans les différentes réactions qui pleuvent au quotidien, l’on pointe du doigt les textes électoraux confectionnés puis revus par le Parlement monocolore entièrement acquis à la cause du pouvoir Talon. Au niveau du Code électoral qualifié de ” Code d’exclusion ” et de ” Code crisogène ”, il est pointé du doigt la disposition sur ” le parrainage ” pour tout candidat à la présidentielle de 2021. En fait, cette candidature doit être d’abord cautionnée par le parrainage de députés à l’Assemblée nationale et/ou de maires. Soit un minimum de 10% de l’ensemble des députés et maires. Ce qui donne (83députés + 77 maires) fois 10 sur 100= 16 signatures (Article 132 alinéa 8 de la loi n°2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral en République du Bénin). Une première au Bénin, même si l’on tente de le justifier par le fait que le parrainage existe en France, au Sénégal, etc. Or, à l’état actuel du paysage politique au Bénin, l’ « opposition » n’a que la portion congrue dans les instances décisionnelles. Tenez, au Parlement à la suite des Législatives exclusives ayant fait plusieurs morts, des dégâts matériels énormes et des arrestations, l’ « opposition » qui n’a pas pu participer au scrutin, n’a aucun député sur les 83 que compte l’institution. Pour les Communales, les Fcbe, seul parti qui devrait incarner cette opposition sur les 5 au total ayant été autorisés à prendre part à ces élections, a connu une grande crise de dissension. Le président d’honneur, Yayi Boni, prédécesseur de Patrice Talon au pouvoir, a dû démissionner la veille des Communales parce qu’il s’est vu trahi par ses collaborateurs. Il a même traité le reste du parti cauris de troisième bloc ou parti du pouvoir en place. À l’arrivée, les Fcbe n’ont moissonné que 7 mairies sur les 77 que compte le pays. L’évidence ici est que si les choses restaient telles, et si l’on admet que Fcbe est un parti d’opposition comme le revendiquent ses nouveaux dirigeants, il est, a priori, difficile voire impossible qu’un candidat de cette opposition candidate soit contre Patrice Talon lui-même, soit contre un quelconque de ses dauphins. Tout est verrouillé. Et ce serait compliqué d’avoir la signature de 16 maires et/ou 16 députés quand on ne parle pas le même langage que la majorité au pouvoir. D’où l’exclusion avec ses corollaires que dénoncent certaines voix qui s’élèvent chaque jour.

Revoir cette affaire de parrainage

Raser ou maintenir cette disposition avant la prochaine convocation du corps électoral pour la présidentielle, au plus tard en décembre 2020? La question préoccupe beaucoup au sein de l’opinion. Et il y a à peine une semaine, à la faveur de la séance de concertation que le président Talon a initiée au profit des partis politiques sur la loi interprétative complétant le Code électoral pour le compte des Communales, le président du parti Mpl, Sabi Sira Korogoné a fait savoir qu’il a posé le problème. Le chef de l’État a semblé lui dire que ce sujet n’était pas à l’ordre du jour et qu’une autre rencontre pourrait être suscitée pour en discuter. La brèche est donc légèrement ouverte à ce niveau. Mais le hic est qu’il y a comme un revirement ou un contraste quand on écoute des proches de Patrice Talon par rapport à cette assurance que lui-même a semblé donner au président du Mouvement populaire de libération. En effet, répondant au constitutionnaliste béninois, Joël Aivo sur Rfi, le 29 octobre 2019 sur le sujet, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Alain Orounla avait clairement dit que le parrainage n’est pas une invention béninoise. Pour lui donc, « ces craintes sont les velléités de gens qui ne veulent pas accorder le crédit de la bonne foi ou qui veulent rester dans la rébellion permanente ou dans la contestation permanente ». Au cours d’une récente sortie médiatique sur les Communales et le vote de la loi interprétative par les députés, il a profité pour se prononcer sur le risque d’exclusion agité ici et là avec l’option du système de parrainage importé au Bénin. Dans son propos, il fait savoir que même si Patrice Talon devrait être candidat à l’élection présidentielle de 2021, cela ne voudra pas dire qu’il sera parrainé par tous les députés et maires de sa majorité. Ainsi, Alain Orounla pense que tout peut arriver en fonction des configurations politiques à venir. Selon lui, les autres candidats challengers peuvent bel et bien trouver leur compte au sein des autres élus. Le ministre soutient d’ailleurs qu’aucune consigne ne sera donnée aux élus en droit de parrainer. « En plus, rien n’est perpétuel en politique. Si la demande des partis politiques de l’Opposition sur cette question est méthodique, persistante et surtout convaincante, le Chef de l’Etat appréciera s’il faut revoir les choses ou non », a laissé entendre Alain Orounla. Encore un bémol ou une ouverture, n’est-ce pas ? Sincérité ou parole de politicien ? Bien malin qui pourra le dire à l’étape actuelle. Cependant un autre son de cloche proTalon a été servi sur Canal 3 dimanche 7 juin 2020. En effet, invité du ” Grand format ” sur la télévision privée béninoise, le député Abdoulaye Gounou a été catégorique, ferme. Il dit ne pas comprendre qu’on demande de revoir la disposition sur le parrainage alors qu’on ne l’a même pas encore expérimentée. Il se dégage donc de cet avis du parlementaire que le parrainage doit être d’abord appliqué pour que si éventuellement ça posait problème, le législateur reparte à nouveau à l’hémicycle pour concocter rapidement quelque chose comme ça a été récemment le cas avec la loi dite interprétative. Pourquoi pas. Mais en attendant, on peut constater des versions fluctuantes au sein de la Mouvance sur le sujet. Quand on sait qu’en Afrique et ailleurs, des chefs d’État écoutent plus certains caciques et thuriféraires dans leur entourage, n’y a-t-il pas lieu de commencer à s’interroger sur la flexibilité du régime de la Rupture ou du Nouveau départ à raser du Code électoral, cette disposition sur le parrainage des candidatures pour la présidentielle de 2021 au Bénin ?

Worou BORO

Ce que dit exactement l’Article 132 du code électoral au Bénin

Article 132 : Nul ne peut être candidat aux fonctions de président de la République ou de vice-président de la République s’il :

– n’est de nationalité béninoise de naissance ou acquise depuis au moins dix ans ;

– n’est de bonne moralité et d’une grande probité ;

– ne jouit de tous ses droits civils et politiques ;

– n’est âgé d’au moins 40 ans révolus et au plus 70 ans révolus à la date d’entrée en fonction ;

– a été élu deux (02) fois président de la République et a exercé comme tel deux mandats ;

– n’est présent en République du Bénin lors du dépôt de sa candidature ;

– ne jouit d’un état complet de bien-être physique et mental dûment constaté par un collège de trois (03) médecins assermentés désignés par la Cour constitutionnelle ;

– n’est dûment parrainé par un nombre de députés et/ou de maires correspondant à au moins 10% de l’ensemble des députés et des maires
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