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Coïncidence ou allergie: ”Election”, un évènement souvent à polémiques sous la Rupture

Publié le vendredi 19 juin 2020  |  Matin libre
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© Présidence par DR
Réponses du Bénin au coronavirus - Entretien avec le Président de la République
Dimancha 29 Mars 2020. La télévision nationale ORTB s`est entretenu avec le Président de la République Patrice Talon.
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Depuis avril 2016, le Bénin a connu une nouvelle alternance au sommet de l’Etat, en remplacement de Boni Yayi par Patrice Talon. Bientôt cinq ans que ce dernier occupe le fauteuil présidentiel, tout acte ayant trait à une élection quelconque et dont l’Etat à une responsabilité même la plus petite qu’elle soit, a toujours été un évènement controversé voire à polémiques. Au point où l’on se demande si le pouvoir en place est allergique aux joutes ou si ces pratiques relèvent juste de simples coïncidences.



Le Bénin avec Patrice Talon comme Président de la république, c’est déjà beaucoup de réformes en quatre ans. Des réformes unanimes aux plus critiquées, le pouvoir de la Rupture ne démord presque pas dans ses plannings. Même si à la fin, chacun arrive à se faire une explication en fonction de ses convictions politiques quant à la plupart de ces réformes et décisions du Chef de l’Etat et son gouvernement, un mystère demeure. Et, il concerne particulièrement tout acte électif sous la tutelle de l’Etat et de ses institutions. En effet, depuis l’arrivée de l’actuel locataire de la Marina au pouvoir, les élections, quel que soit le niveau où elles interviennent pourvu qu’elles aient un lien avec l’autorité publique, sont devenues beaucoup plus blafardes, fades et suspectes ; que sous les régimes précédents. Car, à défaut d’être exclusives, elles finissent toujours par des désistements sans raisons, d’un camp au profit de l’autre. Pis, au cas où ces schémas ne se présentent pas, c’est alors les textes et lois qui sont phagocytés et arrangés, pour aboutir non plus à des batailles électorales saines, mais plutôt à des nominations fardées. Et le dénominateur commun à toutes ces pratiques, c’est qu’elles profitent toujours au système en place.

Pour preuve…

En mars 2019, les élections législatives sont considérées comme exclusives car, elles n’ont pas, malgré les dénonciations, connu la participation de l’Opposition. Avec un record du faible taux de participation, les 83 députés du Parlement, tous des soutiens du pouvoir, furent déclarés élus et installés. Seulement, dans l’opinion, ils sont vus comme des ” députés nommés”. Au niveau des Décanats de l’Université d’Abomey-Calavi, la façon dont certains Doyens élus de Facultés ont été renversés alors qu’ils n’étaient pas complétement en fin de mandat, est encore vivace. Et ceci, en violation d’un principe d’élection pourtant acquis depuis les années 80, dans l’enseignement supérieur public au Bénin. Pour remplacer ces Doyens et autres responsables élus de Facultés, ce sont d’autres désignés par le pouvoir qui y règnent désormais en maitre. Au niveau de la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (Ccib), alors que les opérateurs économiques et patrons d’entreprises s’attendaient à un renouvellement immédiat de l’institution consulaire sur la base des textes jusque-là en vigueur et toilettés seulement sous Yayi Boni, prédécesseur de Patrice Talon, ils ont été malheureusement ou heureusement pris dans une autre étreinte. Car, le gouvernement de la Rupture va réviser à nouveau les textes en arguant que la Ccib va être dynamisée et adaptée aux évolutions du temps. Ce qui a fait intervenir un administrateur provisoire pour la gestion transitoire de l’institution, sur une période d’un peu plus d’un an. Cela, avant l’élection et l’installation d’une nouvelle assemblée consulaire que d’aucuns qualifient d’ailleurs d’élus proches du pouvoir et favorisés par des” textes taillés sur mesure” entre temps. Le Conseil national de l’éducation (Cne), n’a pas aussi échappé à cette pratique. Sinon, de la proposition faite au départ par des experts, c’était que le président du Cne doit être élu par ses pairs. Mais cette idée a été vite enterrée par des hommes forts du pouvoir. Et c’est ainsi que cette Cne, version Patrice Talon, a vu son président, nommé par la Rupture.

L’expérience la plus récente est celle des élections municipales et Communales du 17 mai 2020. Alors que les conseillers ont été élus dans les urnes par les populations, l’on s’attendait à l’élection des membres des exécutifs communaux et municipaux. Sur les 77 communes, à peine la vingtaine a vécu cette expérience démocratique avant que les députés ne décident subitement, à travers une loi complétive et interprétative votée en procédure d’urgence, d’une autre forme en plein processus, d’installation de ces exécutifs. Ce faisant, au lieu d’une élection, la soixantaine de mairies restante se verra designer ses maires, adjoints au maire et chefs d’arrondissement. En somme, c’est un cocktail de faits probants et successifs qui illustrent ces pratiques flottantes, avec ce pouvoir. Ce qui de ce fait amène à se demander si ces faits relèvent d’une simple coïncidence ou si la Rupture est allergique au mot ” élection”.
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