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Réaction de Me Jacques Migan sur l’indépendance: «Le Bénin est réellement sur orbite depuis 2016»

Publié le mercredi 5 aout 2020  |  L`événement Précis
Jacques
© aCotonou.com par DR
Jacques Migan, ancien Bâtonnier et membre du bureau politique du BR
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A l’occasion de la célébration des 60 ans d’indépendance du Bénin, l’ancien Bâtonnier Jacques Migan a décrypté le développement du pays au micro de Kingo TV. Scrutant la gouvernance des régimes qui se sont succédé à la tête du pays depuis 1960, il a affirmé que le régime de la Rupture est celui qui a véritablement mis le Bénin sur la voie du développement.

Lire l’intégralité de son intervention

« Je voudrais dire que de 1960 à ce jour, mon pays a connu quelques époques importantes : (1960-1972) C’est la période où il y a eu des coups d’état. C’est la période où les politiques se battaient pour eux et non pour le développement. (1972-1990) La période révolutionnaire est la période que certains appellent la période dictatoriale. Est-ce que l’on peut dire que cette période a permis au Bénin de se lever, de se révéler, de se développer? Est-ce qu’on peut dire que pendant cette période, les Béninois ont été heureux ? Je crois qu’il faudrait comprendre une chose puisque tout à l’heure je disais que dans la première période qu’il y avait instabilité. Mais de cette deuxième période, il y a eu la stabilité. Puisqu’ils sont restés aux responsabilités de 1972 à 1990. Mais pourquoi ça n’a pas fonctionné ? Tout simplement parce qu’il y avait ce qu’on appelait « la pensée unique ». Il n’y avait pas la démocratie, il n’y avait pas les moyens pour accompagner le développement. Et ce que j’entends par moyens, c’est surtout les moyens économiques. C’était le « comptons sur nous-mêmes » alors que tout le monde sait qu’un pays, pour qu’il puisse compter sur lui-même, il faudrait qu’il ait les moyens de sa politique. Avions-nous à cette époque les moyens de notre politique pour que nous puissions dire « comptons sur nous-mêmes » ? Ça a été un échec. C’était la pensée des intellectuels, la pensée où on écartait les autres, puisque j’ai dit tout à l’heure que c’est la période de la pensée unique. Ce qui a conduit à la troisième période que j’appelle la période du renouveau démocratique (1991-2016). Avec l’avènement de la démocratie, l’avènement du multipartisme et d’autres personnes qui ne sont plus dans la politique d’instabilité puisqu’il n’y a plus de coups d’état, qui ne sont plus dans la pensée unique. Mais c’était la période où il y a eu une l’alternance. Mais je voudrais que cette période du renouveau démocratique, nous la divisons en deux : de 1991 à 2016. Je préfère qu’on l’appelle la période du renouveau démocratique inachevé. Parce que pendant cette période de 1991 à 2016, nous avons connu successivement trois régimes où l’alternance démocratique a fonctionné de 1991 à 1996. Ce qui veut dire que nous sommes dans un Etat de droit. Mais pourquoi peut-on dire alors qu’il y a eu échec pendant cette période ? Tout simplement parce qu’il y a eu le régionalisme qui tue le développement. Le régionalisme ne permet pas le développement. C’est une autre forme de rejet des autres. Ce qui a créé le changement que nous avions connu en 1996 avec l’arrivée d’un autre qui a pris les rênes du pouvoir de 1996 à 2006. Mais celui qui est arrivé pour deux mandats, est-ce qu’il a contribué au développement du pays ? Oui et non. Il a contribué, comme les uns et les autres ont contribué, mais ça a été aussi un échec. Il y avait la volonté puisqu’en cette période, il y a ce que nous appelons le Programme d’Actions du Gouvernement (PAG) 1 de 1996 à 2001 et le Programme d’actions du gouvernement 2 de 2001 à 2006. Mais pourquoi ça n’a pas fonctionné ? Tout simplement parce qu’on n’avait pas les hommes qu’il faut aux postes qu’il faut. On n’avait pas les moyens qu’il faut pour accompagner le PAG. Il n’y avait pas eu les réformes qu’il fallait. Les réformes sont très tôt renvoyées aux calendes grecques. Et c’était aussi le régionalisme. On privilégiait beaucoup plus ceux de son monde, ceux de sa région. Ça peut être ceux du septentrion comme ça peut être ceux du méridional ou ceux de l’est ou de l’ouest. Chacun privilégie sa région au détriment de la nation. C’était l’intérêt personnel qui primait sur l’intérêt général. Il y a eu la volonté mais ceux qui devraient conduire cette volonté ont tout fait pour que le pays ne se développe pas. Et un régime dans ce renouveau démocratique, dans cette période de 1991 à 2016, on a connu un régime brouillon, un régime où on ne concevait pas avant de faire. On improvisait. Je ne dis pas qu’on n’a pas réalisé parce que les gens disent : mais pourtant on a construit ceci et cela. Mais pour construire, il faut que les choses se passent dans l’ordre et non dans le désordre. C’est pour ça que je parlais de brouillon. C’était le populisme, le régionalisme à outrance, le népotisme. C’était la période où c’était l’intérêt personnel qui primait réellement sur l’intérêt général. C’est la période où on a favorisé réellement les détournements, l’impunité, la période du refus de développer. Il y a eu des actions qui ont été menées mais les actions salutaires n’ont pas été menées. Voilà la troisième période. Nous pourrions maintenant parler de la quatrième période mais avant de parler de cette quatrième, il y a un élément important. Au cours de ce régime que j’ai appelé le régime brouillon, c’est le slogan « ça va changer ». On nous parlait du changement. Mais le changement était juste un slogan. Ce n’est pas un idéal ni un objectif à atteindre. L’objectif à atteindre, c’était soi-même et le moi. La quatrième période qui part de 2016 à ce jour. Oui on peut avec certitude, avec force dire que le régime actuel qui a commencé en 2016 a réellement compris l’enjeu. C’est servir de tous les problèmes que nous avions connus depuis 1960 à 2016 pour prôner la rupture. Et c’est là où je dis que cette rupture n’est pas un slogan c’est un Idéal. Et cet idéal est en train de se réaliser aujourd’hui dans tous les secteurs. Ce qui autorise à dire que le Bénin est réellement sur orbite. Prenons le premier secteur qui nous préoccupe tous : l’agriculture. C’est pour la première fois depuis que le Bénin est indépendant, que l’on puisse dire que le Bénin est le premier de la sous-région dans tel domaine qu’on appelle la production du coton. 714 000 tonnes ont été réalisés. Du jamais vu parce qu’il y à ce qu’on appelle un programme. Il y a ce qu’on appelle l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Il y a ce qu’on appelle les moyens qu’il faut et la vision qu’il faut. Le second secteur c’est l’économie. Pour la première fois depuis que le Bénin a accédé à la magistrature internationale, le Bénin a accédé au revenu intermédiaire. Ce qui démontre que notre pouvoir d’achat n’est plus au niveau faible. Aujourd’hui, toujours dans cette construction du Bénin, vous comme moi, quelles que soient nos origines, nos enfants peuvent dire : je peux aussi passer un concours et accéder à tel poste. Je peux aussi dire qu’avec ma compétence, je n’ai plus besoin d’une relation pour accéder à ce poste. Aujourd’hui l’impunité n’existe plus. Vous détournez vous n’êtes plus punis et je vous donne un exemple. Depuis 2016, pour la première fois mon pays à procéder à un assainissement de son économie, de ses finances. Et ce que notre pays à réussir à obtenir dans cet assainissement, c’est plus de 200 milliards FCFA qui entraient allégrement dans les poches des uns et des autres. Aujourd’hui cet argent reste dans les poches des Béninois pour construire le Bénin. Ça permet la construction et le développement du Bénin. Ça enrichie le Bénin à travers ce que nous vivons aujourd’hui et qu’est l’asphaltage, la construction des marchés, ce qu’on donne aux enfants au titre de la cantine. L’accès aux soins aux plus pauvres et aux pauvres, c’est aussi à partir de cet argent. L’argent du contribuable béninois qui servait à certains à construire leurs maisons personnelles. Aujourd’hui, c’est fini. Comme l’a dit quelqu’un, la démocratie béninoise n’a pas de problème. Le problème de la démocratie c’est ceux qui pensent qu’il y a problème et qui sont très mal organisés et qui ne pensent qu’à eux. Aujourd’hui, vous ne pouvez plus parler de régionalisme. Vous êtes du nord, du sud, de l’est ou de l’ouest, vous avez votre place si vous êtes compétent pour accompagner le pays. Nous ne sommes pas dans ce qu’on vit à gauche ou à droite autour de nous : le népotisme. C’est pour la première fois que le Bénin, dans sa révélation, montre qu’on peut aussi réussir quand on le veut.»

Propos transcrits par Edwige TOTIN
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