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Le député UP Valère TCHOBO, invité de «Sous l’arbre à Palabre» à l’Evènement Précis: «En 2021, Talon doit pérenniser ses acquis»

Publié le lundi 10 aout 2020  |  L`événement Précis
Valère
© aCotonou.com par DR
Valère Tchobo, député béninois
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Membre fondateur du parti Union Progressiste (UP), Député à l’Assemblée Nationale, 8ème législature, l’Honorable Valère Tchobo, était l’invité dans la rubrique Sous l’arbre à palabre du quotidien L’Evénement Précis du jeudi 16 juillet 2O20. Acteur politique très avisé, l’homme n’a pas caché sa proximité avec l’ancien Président Boni Yayi pendant qu’il était encore au pouvoir et sa participation actuelle en tant que Député de la 8ème législature, qui travaille à accompagner les réformes du gouvernement de la Rupture que dirige le Président Patrice Talon. Fervent chrétien, l’élu de Savalou a abordé plusieurs questions de l’actualité en l’occurrence la modification des lois électorales par les députés, les réformes politiques opérées sous le régime du Président Patrice Talon afin de renforcer les partis politiques et la question du parrainage. L’élu de la 9è circonscription électorale a exhorté le peuple béninois à accompagner le Chef de l’Etat Patrice Talon dans ses actions afin qu’il rempile pour pérenniser l’œuvre qu’il a entamée.

Et si on en parlait

Durant les dernières élections communales, l’UP a fait fort en enlevant 40 mairies. Quelles sont, selon vous, les clés de cette performance ?
C’est évident que l’UP ait fait fort avec le nombre de maires et de sièges. Au départ, l’UP a plus d’élus que les autres partis qui existent au Bénin. Et quand on parle d’élus, on parle de la population à la base. C’est vrai que nous avons une base en tant qu’élus et si vous êtes plus nombreux que les autres en termes d’élus, c’est évident que vous preniez la tête. C’est parti depuis le début. Quand on a créé les deux partis, UP et BR, vous aurez constaté que l’UP dépasse le BR en termes d’élus et de cadres.

Comment assurez-vous l’après victoire ?
Vous aurez constaté à travers les informations, le pragmatisme qu’il y a au sein de l’UP. A ce niveau, il y a de la matière. Depuis qu’on a pris cette direction, les maires ont été formés, que ce soit à Grand Popo, à Bénin Royal Hôtel et si ce n’était pas le contexte sanitaire lié au Covid-19, les membres du Bureau politique se seraient déjà rencontrés pour échanger sur l’organisation et autres points. C’est pour vous dire qu’il y a de la matière et que ça bouge au sein de l’UP.

On a constaté lors des communales que plusieurs candidats ont bataillé pour le même fauteuil, au sein de la même commune. Comment expliquez-vous cela ?
Partout où il y a le pouvoir, il y a de la rivalité et des ambitions. Un homme qui n’a pas d’ambition doit avoir un problème au niveau de son âme. Ces rivalités ne surprennent pas. Là où il y a le pouvoir, il y a aussi des intérêts. Il est vrai que ça a titillé un peu, mais les pendules ont été remis à l’heure.

Comment cela s’est-il passé à Savalou ?
Vous avez constaté que l’UP n’a pas fait long feu à Savalou, ni à Bantè ou les velléités de l’ancien système sont encore présentes. A Savalou, il faut remarquer que nous nous sommes éliminés nous-mêmes à cause de la mésentente. Il faut le souligner. Là où il n’y a pas l’harmonie, il ne faut pas s’attendre à un succès. Mais, il faut noter que l’UP a été en tête en termes de suffrages exprimés. On avait 15 400 voix pendant que le BR qui a le maire aujourd’hui, a 14 000 voix. Ce qui veut dire que nous dépassons de 1 000 voix le parti qui a le maire. En réalité, il nous a manqué plus de cohésion et d’entente. C’est ça qui a fait que la loi que nous même nous avons votée, nous a rattrapés. Si ce n’était pas cette loi, c’est l’UP qui serait en tête.

Aujourd’hui la loi est mauvaise ?
Aucune loi n’est mauvaise. C’est Montesquieu qui a dit qu’il n’y a rien de plus puissant qu’une République où l’on observe les lois, non par crainte mais par passion. Donc on ne peut pas dire qu’une loi est mauvaise. Mais peut-être que des choses sont à revoir. Vous savez que nous avons des prérogatives de relecture, de révision des lois. Ça peut arriver.

Qui dirige l’UP pour que le parti fasse ces performances ?
Au sein de l’UP, il y a des hommes. Un parti qui est plus organisé et plus structuré que l’UP aujourd’hui, ça n’existe pas. Ça peut venir demain. Bruno Amoussou est le président de ce parti. Il n’y a pas de polémique à cela. Le reste, vous allez voir Abraham Zinzindohoué, Sacca Lafia, Mathurin Coffi Nago et Idji Kolawolé. Ils accompagnent en tant que sommités du parti, mais il y a un président qui est Bruno Amoussou.

Quelle appréciation avez-vous de la 8è législature installée il y a un peu plus d’un an ?
Puisque j’y appartiens, je ne peux pas vous dire le contraire que la fierté que j’ai aujourd’hui d’appartenir à cette législature.

Plus que les autres ?
Absolument !

Quelle différence y a-t-il entre l’actuelle législature et les précédentes ?
Evidemment que vous devez constater que ça s’accompagne avec des réformes salutaires. Et pas sans nous les élus du peuple. Il n’y a pas de réforme de loi où on ne légifère pas dessus à l’Assemblée nationale. Donc aujourd’hui, nous sommes en harmonie avec toutes ces réformes de loi qui ont été votées. Je peux vous dire que c’est une fierté pour moi d’appartenir à cette législature.

D’aucuns estiment que cette législature n’assure pas le contrôle de l’action gouvernementale. Qu’en dites-vous ?
C’est leurs opinions. Et nous sommes en démocratie. On ne peut pas refuser à quelqu’un de dire ses opinions, parce que c’est la liberté d’expression et on leur concède ça. Mais en réalité, ça n’a jamais été ça, puisque nous avons aujourd’hui un Président de la République qui sait échanger, qui sait dialoguer et qui n’a jamais cessé d’appeler les différents partis qui le soutiennent à la table de négociations. Et vous devez constater aussi que quand il prend une direction où il constate que les députés estiment que cette direction n’est pas évidente, il rebrousse chemin. C’est un être humain le Président de la République. L’essentiel, c’est que la sagesse le guide et que Dieu l’accompagne.

Qu’est-ce qui s’est passé pour qu’il y ait eu un tourbillon autour de la révision du Règlement Intérieur de l’Assemblée nationale ?
C’est de ça qu’il est question. Si on était vraiment à la solde de quelqu’un, ça ne se passerait pas comme ça, parce que c’est des débats houleux à l’Assemblée nationale. Et nous arrivons à accorder les violons si les choses sont corrigées. Pour la première fois, le Président de l’Assemblée a dû suspendre les travaux, parce qu’on ne s’accordait pas. Et on s’est retrouvé. On a échangé, chacun a donné son opinion et puis à la fin, on s’est compris. C’est pour cela que vous avez constaté que la loi a été votée facilement.

Mais avec 41 procurations, ce n’est pas trop ?
Ça a été toujours comme ça. Vous n’allez jamais voir tous les 83 députés présents à l’Assemblée nationale. Même avec la révision de la Constitution, les 83 députés n’étaient pas présents. Il y a toujours eu de procuration. C’est des pratiques parlementaires. Vous ne verrez jamais les 83 députés présents à l’Assemblée. C’est rare.

Désormais, c’est les partis qui forment les groupes parlementaires. Qu’est-ce qui explique cette disposition ?
Les partis ne forment pas les groupes parlementaires. Il faut nuancer. C’est les députés qui forment les groupes parlementaires, mais ils sont issus d’un parti politique. Et dans le pays aujourd’hui, il y a des réformes et comme on le dit, dans les grandes démocraties, les partis ont des règles. Il y a le Règlement Intérieur qu’il faut respecter. On ne peut plus se lever et faire ce qu’on veut. Ça c’est du passé et c’est révolu. C’est ça qui a fait un peu de polémique et finalement on s’est compris.

Avant chaque député était libre de quitter un groupe pour rejoindre un autre, mais pourquoi subitement on dit que c’est de la pagaille ?
Le monde tourne et il tournera toujours. On ne peut pas l’arrêter. Aujourd’hui, c’est les réformes. Il y a des réformes salutaires, que ça soit juridiques, sociétales etc. Ces réformes-là, nous amènent aujourd’hui à valoriser les partis politiques parce qu’ils ne sont plus des partis émiettés. Alors que précédemment, on avait jusqu’à 200 partis politiques. Mais l’arène politique a été assainie par les réformes. Avec ça, on ne peut plus continuer de faire la pagaille qu’on faisait auparavant. Aujourd’hui, les instances ont décidé qu’on encadre un peu les choses. Ce qui est normal. C’est vrai qu’on a nos points de vue. Si ça ne va pas, on peut le dire, mais avec la sagesse, puisque nous appartenons désormais à un parti politique. Sinon, s’il est loisible à chacun de faire la pagaille, de dire ce qu’il veut, de sortir quand il veut, là ce n’est plus la démocratie. Parce que la démocratie n’est pas l’anarchie.

Après 30 ans de démocratie, ça ne vous gêne pas de participer à une législature où il n’y a que deux partis qui soutiennent tous le Chef de l’Etat ?
Aucune gêne, parce que j’y participe, j’y adhère et en tant que responsable de l’éthique, je pose un acte, je dois pouvoir réfléchir et analyser un peu. Nous avons opté pour la chose et ça s’est accompagné. Ce n’est pas qu’on s’est levé du jour au lendemain pour créer un parti, non. Ça émane des lois de la République et une loi, vous savez, comme on le dit vulgairement, nul n’est censé ignorer la loi et je viens de dire qu’une République où les lois ne sont pas respectée, cette République est vouée à l’échec. Donc, moi j’ai toujours conseillé aux amis, aux proches, de respecter les lois. La question est de savoir où étaient les gens quand les lois ont été votées. C’est ça ce qui arrive puisque les gens disent « Non, ça ne se passera pas comme ça ». Et vont aller contre, alors que c’est au vu et au su de tout le monde que ces lois ont été votées et aujourd’hui, on ne peut que respecter la loi car la loi a été faite pour être respectée. La loi, c’est comme un fétiche et quand vous faites votre fétiche et que vous commencez par uriner là-dessus, c’est que ça pose un problème.

La question du parrainage, ça ne vous dit rien ou bien pensez-vous que dans le contexte actuel, un élu peut parrainer le candidat de son choix ?
Ça, je vais toujours revenir sur la loi car pour moi, nous devons respecter les lois de la République. Les lois que nous même nous votons, nous ne pouvons que les respecter. Tant que la loi n’est pas abrogée, on la respecte. Pour moi, laissons le temps au temps mais déjà, en tant que député, je peux vous dire que les uns et les autres doivent chercher à respecter les lois de la République, parce que ça n’arrive pas qu’aux autres. Ceux qui sont là aujourd’hui vont quitter un jour et si vous avez déjà porté un frein aux lois qui ont été votées, c’est que ça va vous rattraper puisqu’on ne vote pas les lois pour le présent seulement, mais aussi pour l’avenir. Donc, je nous invite tous, journalistes comme acteurs politiques au respect de la loi. Je ne vais pas aller plus que ça pour le parrainage.

Il y a un parti qui depuis hier ou avant-hier est en train de mener des démarches auprès de l’UP pour avoir un appui, c’est-à-dire que pour que l’UP lui passe ses députés pour le parrainer. Si par exemple le parti vous demande de signer le parrainage pour ce parti, que feriez-vous ?
Tout ça, c’est des choses à voir après puisque là tout de suite, je ne peux savoir avec certitude, ce qui peut se passer. C’est clair et vous venez de m’informer et ce n’est pas que je ne suis pas responsable mais je suis honnête. Donc, des gens vont déjà vers les partis, c’est leur choix. C’est leur droit parce qu’ils peuvent faire le tour d’ autant plus que nous sommes en démocratie.

Les gens estiment que le député doit être libre d’accorder son parrainage à qui il veut. Une autre opinion estime que c’est le parti qui doit autoriser le député à pouvoir donner le parrainage. Où vous situez-vous dans ces deux camps ?
Si non, tu prends la réponse que tu veux puisque j’ai déjà répondu à cette question et je vous dis : cherchons à respecter les lois de la République. Puisque la polémique se fait autour de la question, je crois qu’en son temps, il y aura certainement un consensus. Un consensus puisque ceux qui l’animent aujourd’hui sont des professeurs d’université et c’est des gens qui pensent quand ils parlent et nous savons de quoi nous parlons et pourquoi les lois ont été votées. Mais on a souvent dit qu’il y a la loi et qu’il y a l’esprit de la loi. Pour le moment, je peux vous dire l’esprit de la loi que j’ignore peut être.

Vous avez voté la loi et donc, vous connaissez son esprit. Vous êtes le législateur et vous savez ce qui se cache derrière cette loi. Dites-le nous !
Vous avez été à l’école comme moi, vous comprenez et on s’est servi du français pour écrire cette loi et donc, vous pouvez faire votre opinion comme les présidentiables sont en train de le faire aujourd’hui.

Les députés pourraient être convoqués à nouveau pour voter une loi interprétative, vous ne pensez-pas ?
Pourquoi pas ? Je suis partant. Parfois, il faut respecter l’esprit du groupe et je suis dans un groupe en tant que député. Même si on laissait le parti, entre nous députés, il doit y avoir un esprit de groupe que nous respectons et donc, il n’y a pas de souci. Si avec ça, nous devons corriger les choses, je crois qu’il n’y a aucun problème. Pourvu que la nation avance.

Vous n’êtes pas gêné de chaque fois interpréter des lois votées alors que la Cour constitutionnelle est là pour interpréter et expliquer les lois ?
Pas du tout, moi je ne suis pas du tout gêné. C’est quand les choses vous échappent que c’est plus grave, sachant qu’aucune œuvre humaine n’est parfaite. Vous faites quelque chose et vous voyez que ce n’est pas parfait, vous le corrigez. Et, la Constitution nous donne ici l’opportunité ou la prérogative de revoir ce qui ne va pas.

On vous a vu actif derrière le Président Boni Yayi que vous avez soutenu pendant dix ans et depuis 2016, vous êtes encore actif derrière le Président Talon. C’est quoi le sens de cet activisme ?
Vous savez, quelque part, la vie est un choix et comme je vous l’ai dit, je ne fais rien sans l’avoir analysé. Dès que je prends la décision d’appartenir à un régime ou de soutenir un régime, c’est que je prends du recul, je prends du temps et j’analyse et j’observe : est-ce que ce bateau nous amène à bon port ? C’était le cas de Yayi Boni en 2006. Il était venu avec le changement. C’était ça et puis j’ai soutenu le Président Boni Yayi, pas seulement dans ce volet politique car le volet spirituel a compté beaucoup pour le Président Yayi parce qu’il était venu comme un chrétien et moi je suis encré dans le service de l’Eternel et je ne peux ne pas l’accompagner. D’ailleurs, j’ai connu le Président Boni Yayi à Paris, avant qu’il ne soit Président de la République. Nous avons échangé, il m’a laissé ses contacts et j’ai su déjà qu’il était un homme de Dieu. De facto, nous l’avions accompagné sans état d’âme. Donc, comme vous l’avez dit, je l’ai accompagné en toute fidélité et de façon loyale jusqu’à la fin. Je fais partie des rares personnes qui sont restées loyales au Président Yayi et quand on finissait, certains sont allés me voir au second tour pour me dire qu’on ne passera pas. Là, il ne s’agit plus de Boni Yayi mais de Lionel Zinsou. Alors que le sort était réservé au Président Talon. Pendant neuf mois, on a eu de recul. On a observé. Et quand on voit l’horizon, les perspectives, on s’est dit cet homme d’État est en train d’amener du nouveau. Pourquoi ne pas l’accompagner en tant que patriote et chrétien de surcroit ? Vous savez, la rébellion, l’adversité, l’opposition, d’abord ne sont pas pour les chrétiens.

Ah bon ?
Je vous le dis. Vous ne verrez aucun passage biblique qui dit le contraire. Vous prenez toute la Bible, de Genèse à Apocalypse, vous ne le verrez pas. Cela a été toujours un débat avec les frères politiques, les frères en Christ. Nous avons toujours échangé tout le temps à propos. La Bible ne varie jamais. C’est comme ça. Donc, vous voyez, aujourd’hui, Patrice Talon est le Président de la République. Il incarne le peuple. Nous devons le respecter en tant que tel, nous soumettre à lui et prier pour lui comme Dieu nous l’a recommandé. Ce n’est pas qu’on fait du ping-pong. Non. Pas du tout. Nous savons ce que nous faisons. Et aujourd’hui, quand je réponds à quelqu’un, il se tait. Parce qu’il ne peut pas me défier sur ce plan-là.
Vous n’avez pas voté Talon. Il est élu et depuis 4ans, vous le soutenez. Pensez-vous qu’il fait des choses qui sont différentes du Président Yayi Boni ?
Vous aussi ! Cette question ne mérite pas d’être posée !

Pourquoi ?
La différence ? Même les aveugles la voient.
Yayi Boni a posé des actes indéniables et souvenez-vous que l’Etat est une continuité. Toutefois, on note une différence entre ce qui se fait aujourd’hui et ce qui a été fait sous le régime précédent.

C’est quoi cette différence, Honorable ?
Je vous ai dit que même les aveugles voient.

Sous le Président Yayi, des gens étaient en exil. Aujourd’hui, on parle aussi des gens qui sont en exil. La différence est où ?
On peut dire sous cet angle qu’il n’y a pas de différence à quelques millimètres près. Car, les personnes qui sont hors du pays ne sont pas les mêmes et n’y sont pas pour les mêmes causes. Quand on fait une étude holistique des deux hommes, c’est la nuit et le jour. Vous savez, quand Talon prend une décision, et que les acteurs politiques, les députés n’arrivent pas à le convaincre, il va jusqu’au bout et il réussit. J’en veux pour preuve, la Police Républicaine. C’était les gendarmes à part, la Police de son côté. Est-ce qu’on pouvait imaginer que quelqu’un pourrait réussir une telle réforme en quelques mois ? Mais ça a été un succès. Nous avons aussi les réformes dans le système éducatif de notre pays. Est-ce que vous entendez parler encore des grèves des enseignants, tant au primaire, au secondaire qu’à l’université ? Les exemples sont légions. Si je dois continuer à en citer, on va y passer toute la journée.

Talon-Yayi, « c’est la nuit et le jour». Voulez-vous nous dire que vous étiez resté dans l’obscurité en soutenant Yayi pendant 10 ans alors que vous êtes un éclairé du Christ ?
Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Je n’ai jamais dit qu’on est resté pendant 10 ans dans l’obscurité. Je ne l’ai pas dit et je ne dirai jamais. Parce que je suis un homme honnête et juste. Quand je parle de la nuit et du jour, je crois que c’est une expression pour dire que les deux personnes sont aux antipodes l’une de l’autre. C’est tout. Ce n’est pas pour dire que les 10 ans passés représentent la nuit. La preuve, j’ai parlé de continuité.

Vous avez parlé de la sécurité, de l’éducation. Donc, c’est toute la différence ça ?
C’est ce que vous pensez ? Sur le plan énergétique, vous n’avez rien remarqué ? Vous ne voyez pas les changements. Avez-vous encore les délestages comme c’était le cas par le passé ?

Nous avons toujours des coupures…
Non. Ecoutez, si sur le plan technique, il y a problème, c’est normal qu’il y ait des coupures. Mais, ces coupures durent-t-elles ? Soyons honnêtes. Ces coupures durent combien de temps aujourd’hui ? On a parlé de Maria Gléta pendant combien d’années dans ce pays ? Vous n’êtes pas sans le savoir.

Est-ce qu’aujourd’hui, il y a de l’eau à Savalou ?
Evidemment. C’est de ça qu’il est question. Le Président Talon a jugulé cette question d’eau à Savalou définitivement.

Comment ?
Allez à Savalou et vous verrez.

Dites-nous…
Mais c’est ce que je vous dis. J’ai eu la grâce de le rencontrer à domicile, et quand je lui ai parlé de cette question d’eau, de la misère que les populations de Savalou vivent par rapport à cette pénurie d’eau, le Président Talon m’a dit qu’il a eu la chair de poule. Il m’a dit : « Tchobo, je ne ferai pas la politique avec toi. Non. Je t’ai toujours dit que je suis Savalois même. Puisque je ne veux pas faire de la politique avec toi, je vous donne des forages modernes à grand diamètre, ne serait-ce que pour soulager tout le peuple savalois, jusqu’à ce que le projet japonais déjà ratifié prenne corps ». Et c’est ce qui se fait maintenant. Je vous invite à aller voir. On est en train de connecter tous les arrondissements de la commune. Ce qui est pratiquement fini. Les châteaux aussi finissent et dans quelques semaines, cette question sera définitivement du passé.

En dehors de l’eau, qu’est-ce qui est fait à Savalou ?
Aujourd’hui, Savalou jouit d’un stade omnisport. Ce n’est pas toutes les communes qui ont eu cela. Le projet de pavage, et ça je reconnais que ça avait commencé sous le régime Yayi Boni, se pérennise avec le Président Talon. Et c’est la même chose dans le secteur de l’énergie. Vous voyez, Ahossèdo, tous les grands quartiers de Savalou sont en train d’être connectés au courant électrique. C’est pour vous dire qu’il y a beaucoup de choses qui se font. Il faut être honnête.

Mais d’autres estiment que le Président Talon s’est occupé à amener les infrastructures dans les grandes villes et a laissé les zones reculées….
Mais écoutez, si je dis tout ça sans parler de l’asphaltage, je n’aurais pas bien conclu en parlant de différence. Vous-même vous voyez. Quand ce mot «asphaltage» est sorti, je ne le connaissais pas. Je me suis posé la question de savoir ce que c’est, et si ce n’est pas du leurre. Et quand on m’a expliqué, j’ai demandé par quelle alchimie le réussiront-ils ? Mais aujourd’hui, ce que je vois me dépasse. Je ne pensais pas à cela. Je n’y ai pas cru. Mais c’est une réalité aujourd’hui. Vous êtes tous Béninois. Et vous le constatez avec moi. Et c’est pourquoi je parlais plus haut des aveugles qui ont commencé par voir. Regardez le projet de la Route des Pêches. Des régimes sont passés sans aboutir. Avec le Président Talon, on voit ce qui se passe avec ce projet. Ce n’est pas fini, c’est vrai, mais déjà, on a de quoi se frotter les mains.

Mais c’est avec des prêts à n’en point finir…
Pour moi, on peut faire des prêts sur des prêts. L’essentiel est que le pays soit mis sur les rails. Nos arrières enfants peuvent venir rembourser ces prêts. L’essentiel est que le Bénin soit propre.

Pensez-vous qu’avec tout ce que vous venez d’énumérer, le Président Talon a accompli sa mission ?
Absolument ! Mais il faut être honnête. C’est vrai que tant qu’il reste à faire, rien n’est fait. Ce sont les sentiments à lui-même ça.

Alors, le Président Talon a dit solennellement qu’il vient pour faire un mandat de 5 ans. Mais on entend depuis quelques semaines déjà, Talon 10 ans. L’He Valère Tchobo se situe où entre que Talon respecte sa parole ou qu’il soit candidat pour un nouveau mandat ?
Tel que vous le dites, vous ne nuancez pas. Ce que le Président Talon a déclaré était plein de nuance. C’était clair : Je vais faire un mandat parce que je ne souhaite plus qu’un président béninois fasse deux mandats à cause de ci ou de çà. C’était la nuance. Mais le peuple dit non, de laisser intacte cette question de mandat comme la Constitution le stipule. Aujourd’hui, ces mêmes voix disent qu’il a parlé d’un seul mandat mais c’est clair dans ma tête. Voulez-vous enlever cette nuance pour prendre seulement une phrase et dire qu’il ne fera pas un seul mandat? Dans tous les cas, moi je ne peux pas souhaiter que ça soit un seul et unique mandat pour le Président Talon. Vu tout ce que nous sommes en train de voir, les acquis doivent être pérennisés et les perspectives, il ne faudrait pas qu’on les bloque. En français facile, c’est pour dire que quand quelqu’un est appelé à diriger les reines d’une nation, et qu’il réussit à faire ce que le Président Talon est en train de faire, et que la Constitution lui donne droit à un second mandat et que le peuple accepte, qu’on le laisse continuer cette œuvre de construction afin qu’il finisse ce qu’il a commencé.

Donc vous souhaitez un second mandat pour le Président Talon?
C’est mon souhait, c’est le souhait du peuple et je vais au-delà de ça pour vous dire que les cieux aussi ont validé ça parce que la voix du peuple est la voix de Dieu. Or, ce peuple avec ce qu’il voit ne peut ne pas vouloir un second mandat pour le Président Talon. Et je sais que ce peuple-là est intelligent et ne peut que vouloir ce qui est bien.

Nous venons de faire les communales où 50% des Béninois se sont exprimés, et une bonne frange du peuple a voté contre Talon. Vous l’avez surtout vu dans le nord. Vous avez vu dans votre circonscription électorale que vous avez perdu une grande commune comme Bantè. Avec les résultats du Nord vous pensez que le peuple veut vraiment un second mandat pour le Président Talon ?
Quand tu fais la lecture de ces communales et que tu vois qu’il n’y a aucune partie qui le soutient, tu vois le BR, l’UP et tu totalises les résultats, mais ça suffit largement pour comprendre que Talon a toujours la manivelle. Ça prouve que le peuple est derrière lui. C’est ce que ça sous-entend. Le peuple béninois est très intelligent.

Depuis quelques semaines, les artisans ont reçu de l’argent de la part du gouvernement pour un total d’environ 5 milliards qui ont été dépensés. Qu’est-ce que vous, vous pensez de l’ensemble des mesures qui ont été prises dans le cadre de la lutte contre la pandémie du Covid-19?
C’est quand même salutaire, ces mesures sociales. Les organisations internationales aussi ont compris que le Bénin a fait un effort. C’est un bond qualitatif dans ce domaine. Parce qu’il sait que le peuple a des problèmes, surtout au niveau des réformes économiques. Avec la situation actuelle que cause la pandémie, le président s’est rapproché un peu du peuple pour les aider. Et cette subvention n’est pas de la tromperie. Vous suivez les témoignages à la télévision, ce que témoignent les bénéficiaires, de combien ils ont reçu et comment ils l’ont eu. On les a associés à cette gestion. Moi je ne peux qu’encourager ce gouvernement qui est en train d’aider son peuple.

Alors est ce qu’il reste encore quelque chose que Talon n’a pas encore fait et qui selon vous, paraît important ?
Il y a encore des choses à faire. C’est la raison pour laquelle je disais tant qu’il reste à faire, rien n’est encore fait. Vous savez qu’avant, les médecins avaient la latitude d’être dans le public et dans le privé. A la police républicaine qui travaille pour la sécurité sociale, avant on voyait les braquages, mais aujourd’hui tout ça a cessé. Dans le domaine sanitaire, je peux dire qu’il reste à faire parce que je fais partie du peuple et je sais de quoi je parle. Nous sommes en train de préparer quelque chose à l’Assemblée qui sera prêt bientôt pour changer un peu le pays à ce niveau. Il faut que nos services publics prennent un peu peur et améliorent les performances et ça se fera bientôt. Un peu peur pour dire que dans le domaine sanitaire, ce que nous voyons, ce n’est pas encore ça. Il y a des choses à corriger. Il y a tant de choses qui restent encore à faire, on ne peut pas dire que tout est bon, tout est nickel. Il reste encore à faire. Nous devons souhaiter son retour pour un second mandat afin qu’il pérennise les acquis.

C’est à quand une loi spécifiquement Valère Tchobo?
Sur la vidéo surveillance, la loi Tchobo est à l’ordre du jour et c’est mon initiative privée.

Que diriez-vous pour conclure cet entretient ?
Je vais en appeler le peuple béninois au travail, parce qu’il y a ce hic. On ne travaille pas. Même si le Chef de l’État a la volonté de propulser ce pays, si nous ne l’accompagnons pas avec le travail bien fait comment pouvons-nous parvenir ? Nous allons demander à ce peuple de changer de fusil d’épaule dans ce domaine. L’ardeur dans le travail. Tout le monde veut l’argent, mais on ne veut rien faire de bon. Tu appelles n’importe quel artisan aujourd’hui à qui tu confies un travail au bout du rouleau, tu es déçu à cause de la qualité du travail. Ils n’ont pas la patience de faire des stages pour se former, et améliorer le travail. Talon va déployer tout le génie en lui, mais si nous ne changeons pas de comportements, il manquera toujours quelque chose. Nous devrons avoir une révolution en esprit, comme les Chinois l’ont eue un jour. Et c’est ce que Talon veut pour ce peuple. Mais le peuple ne l’accompagne pas encore. Je veux en appeler à ce changement réel au peuple. Nous sommes en démocratie. Il doit y avoir des opposants, mais encore faudrait-il que cette Opposition soit une Opposition constructive pour un pays qui émerge, qui est sur le point du développement.

Carte d’identité: De l’informatique à la politique

Né le 11 septembre 1963 à Savalou d’où il est originaire, Valère Tchobo a fait le cours primaire à l’Ecole primaire de Yamadjako et le cours secondaire au Ceg de gbegamey à Cotonou. Il obtient le Brevet d’études du premier cycle, puis poursuit au collège Gbégamey et au Lycée Béhanzin. Sans avoir eu le Baccalauréat, il fait plus tard une capacité en droit. En effet, après avoir échoué au BAC pour la première fois, son père le ramène près de lui pour l’aider à continuer en mécanographie. Et très tôt avec la mécanographie, il comprend que cela n’avait plus droit de cité. « C’était l’informatique qui a commencé. Automatiquement, j’ai dévié pour aller faire la maintenance informatique. Et c’est bien après cela que j’ai été député pour la première fois, quand j’ai commencé les droits capacitaires », raconte-t-il. Et aujourd’hui, il a une maîtrise en relations internationales. Ce qui lui confère le statut de Juriste. Il explique son entrée en politique par un fait du destin. « La seule chose, c’est de pouvoir réussir à accomplir ses rêves. Quand on parle du destin, c’est aussi les rêves. Et tout le monde n’arrive pas à accomplir ses rêves. Vous saisissez vos rêves et vous les faites accomplir. Parce que les occasions que Dieu vous donne dans la vie, il faut savoir les saisir. Quand Dieu vous donne des talents, sachez les monnayer. C’est peut être ça que j’ai fait et aujourd’hui vous me voyez », conseille-t-il. Toutefois, il souligne que ses relations spirituelles sous Boni Yayi ont également motivé son entrée dans l’arène politique. « Pour commencer par soutenir le Président Yayi dans ma circonscription, j’ai commencé par l’église. Puisque je connais le code, je connais le message, je connais le langage », confie-t-il.

Intimité: Très attaché à Dieu

Actuellement fidèle de l’église Flambeau du Christ, Valère Tchobo est appelé Pasteur par ses amis car il est presque toujours dans le giron des Pasteurs. L’homme aime Dieu et le cherche en tout temps. Marié et père d’un garçon, il adore l’igname pilée avec sauce d’arachide et tchayo. Et en termes de boisson, il ne prend rien d’autre que l’eau et fait beaucoup de marche pour maintenir sa forme.

La Rédaction
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