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Bilan des 60ans d’indépendance du Bénin: Les observations du maire de Djidja

Publié le vendredi 14 aout 2020  |  Matin libre
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Dans le cadre de la célébration des noces de diamant de l’accession du Bénin à la souveraineté internationale, le maire de Djidja, Denis Glégbèto, a donné une interview dans laquelle il a dressé le bilan du chemin parcouru au plan politique, administratif et culturel. Ce fut l’occasion pour lui de proposer quelques pistes de réflexion à explorer pour pouvoir redresser la pente.


« En 60 ans, notre pays a vraiment évolué», déclarait le maire de Djidja, Denis Glégbèto à l’entame de son intervention. De l’indépendance à la décentralisation en passant par la révolution et la démocratie, l’autorité communale estime que le Bénin fait partie des pays affranchis. A l’en croire, les ressources sont plus ou moins équitablement réparties, les Communes, qui autrefois n’avaient pas l’hôtel de ville, disposent aujourd’hui d’un cadre adéquat pour le fonctionnement des services avec des compétences qui apportent un mieux-être aux populations. Au-delà, le peuple a l’opportunité de choisir librement ses dirigeants. Cette avancée au plan politique s’est accrue sous le régime de la Rupture avec l’instauration du système partisan qui a mis fin «à la pagaille politique» et les vrais militants politiques sont désormais promus au niveau de la gestion de la chose publique. «Lors des dernières élections communales et municipales, la classe politique a été renouvelée à 80% au niveau des mairies. Qu’on le veuille ou non, nous donnons de très bon exemple dans la sous-région. Si cela peut continuer comme cela, je pense que nous avons de beaux jours devant nous», a-t-il souligné. Même constat au niveau du développement à la base. «Depuis 60 ans, Djidja n’a jamais connu de goudron mais aujourd’hui, c’est une réalité. L’hôtel de ville va complètement faire peau neuve dans 6mois. Au bout d’un an, les pistes seront tracées, des magasins seront construits et la population sera remise au travail. Tout cela, c’est grâce à la politique actuelle qui redonne espoir à la jeunesse », a déclaré le maire de Djidja. Au plan culturel, les lignes n’ont pas bougé. «Mais nous comptons sur le président Patrice Talon qui a une très bonne ambition pour la promotion du patrimoine culturel.» En attendant l’intervention de l’Etat central, le maire de Djidja a mis en place une commission dont la mission est de détecter les talents à valoriser et faire des propositions qui seront prises en compte dans le prochain budget.

La politisation à outrance de l’administration locale

Au sujet des insuffisances, le maire de Djidja, note la politisation de l’administration notamment au niveau des mairies au point où chaque maire, une fois à la tête de la commune recrute son personnel et ceux qui sont déjà là ne sont plus exploités. «Du coup, on a un personnel très important et c’est à peine cinq ou dix au maximum qui sont au travail. Ils sont là et ne viennent plus au service depuis plus de sept ans que leur mentor est parti, mais tous les mois, ils perçoivent leur salaire. C’est la réalité des mairies », regrette Denis Glégbèto. Il dénonce également les lois taillées sur mesure qui ne servent réellement pas les intérêts du peuple. «C’est vrai, force doit rester à la loi mais il faut que la loi soit impartiale. Qu’elle soit appliquée au-delà de notre personne. Qu’elle permette de maintenir l’Etat après les hommes», suggère-t-il.

La thérapie qu’il faut

Dans le but de corriger les tares, le maire de Djidja ou le ‘’Grenier’’ du Zou pense que la suspension des recrutements dans les mairies est une bonne nouvelle. En lieu et place, il souhaite que l’Etat dote les mairies des compétences requises car il ne revient pas au maire de recruter celui avec qui il doit travailler. Ceci pourra limiter les actes de corruption et l’imperfection de l’administration locale. Il faudrait aussi qu’il y ait une nette démarcation du politique que constitue le conseil communal et le volet technique regroupant les agents de la mairie qui devraient venir du pouvoir central. « C’est seulement à ce prix que les choses vont bouger. Mais si tout le pouvoir est concentré dans les mains de la politique, vous ne pouvez que faire la politique et non le développement », avertit Denis Glégbèto. Au regard des réformes engagées au sommet de l’Etat ces quatre dernières années, le maire de Djidja estime que l’avenir promet. Il encourage la poursuite de la dématérialisation de l’administration et l’installation au niveau des mairies d’une plateforme qui permettra d’améliorer les recettes propres de la commune.



Fernand Kinmahou
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