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Covid-19 au Bénin : Les conducteurs de mini-bus roulent « les poches trouées »

Publié le mardi 1 septembre 2020  |  Fraternité
Transport
© aCotonou.com par DR
Transport en commun (taxis minibus assurant la liaison Akassato-marché Dantokpa)
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Deux mois après la reprise des activités de transport en commun, dans un contexte de pandémie, Cotonou s’adapte progressivement. Mais au volant, les chauffeurs n’ont pas toujours le sourire. Les raisons dans ce reportage.

Aux heures de la suspension de leurs activités, les conducteurs de ‘’Tokpa-Tokpa’’ ont traversé le désert. Mais à la levée, les choses ne sont pas non plus reluisantes. Aux alentours de Dantokpa, le grand marché de Cotonou, les bus circulent mais les conducteurs roulent en faisant des calculs avec la réduction du nombre de passagers. « J’exerce depuis cinq ans et plus. Certes, avant la pandémie, on ne gagnait pas suffisamment d’argent. On vivait avec le peu de revenus qu’on trouvait à la fin de la journée. Mais la pandémie est venue tout arracher. Nous roulons les poches trouées. On ne peut pas violer les mesures prises par le Gouvernement réduisant le nombre de passagers. C’est difficile pour nous de passer à neuf ou huit passagers au lieu de 18 », se plaint Félix Olou, un conducteur de mini-bus rencontré à la gare de la Station Lègba et qui attend de prendre des clients pour Abomey-Calavi.

« Nous sommes toujours en quarantaine »
En réalité, dans le cadre de la mise en œuvre des mesures prises par le Gouvernement pour la riposte à la pandémie du Coronavirus, le Gouvernement a décidé de l’interdiction de circulation des bus et minibus de transport en commun de personnes. Le 2 juin, ces véhicules de transport en commun sont autorisés à circuler à nouveau, à charge pour les conducteurs de faire respecter, à leur bord, le port de masque ainsi que l’espacement conséquent des passagers. Autrement dit, les autorités exigent au maximum deux passagers par rangée et un seul près du chauffeur. « Je suis dans cette activité depuis bientôt 23 ans. Cette restriction ne nous arrange pas si on doit prendre deux passagers par rangée. Avant c’était 6500 FCFA par trajet mais maintenant c’est 5200 FCFA. Voyez la différence vous-mêmes. L’Etat nous a promis 100.000 que tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir même si moi j’en ai reçu », confie William Houessou, un conducteur.
Face à la baisse de leurs revenus, les conducteurs sont tentés de violer les mesures. Mais sur la route, la Police Républicaine veille au grain. Certains se voient encore en quarantaine. D’autres n’ont pas d’autres choix que de faire de la surenchère. « Avant on prenait quatre personnes par rangée ce qui faisait 250 FCFA par personne ; mais depuis qu’on nous demande de prendre deux personnes là c’est 400 FCFA que nous prenons pour Cotonou-Calavi. En dehors de ça, si les autorités peuvent nous permettre de prendre au moins trois personnes par rangée, ça pourra vraiment nous arranger. 8 personnes par trajet, on en souffre vraiment dans nos poches », déclare Robert Mako chauffeur de Tokpa-Tokpa. Derrière ces plaintes, il y a les frais de location du véhicule et de maintenance qui tracassent ces conducteurs qui, au-delà de tout, soulagent de milliers d’usagers à Cotonou et environs.
Mariam MOHAMED & Deo-Gratias SOMAKPO (Stags)
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