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Reckya Madougou/ “Soigner Les Certitudes”: Pourquoi Des ProTalon N’etaient Pas Au Lancement

Publié le jeudi 1 octobre 2020  |  Matin libre
Reckya
© aCotonou.com par DR
Reckya Madougou,ancienne Garde des Sceaux/ministre de la Justice
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Le 4ème numéro de ‘’ Le Club de l’économiste’’, une tribune initiée par le Journal béninois ‘’ L’économiste’’ qui donne la parole à une personnalité ou un leader ayant impacté son pays ou le continent par ses actions dans le domaine des finances/économie, a reçu ce mercredi 30 septembre 2020, au siège de l’Organe de presse, Reckya Madougou. Technocrate, femme influente, consultante internationale sur les questions de Finance inclusive et de développement, l’ancienne ministre béninoise de la micro finance, ancienne Garde des Sceaux et actuelle Conseillère spéciale à l’inclusion financière du Chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé, a répondu pendant 1h 45 minutes aux questions des journalistes.

Le plat de résistance de l’entretien de la presse avec l’ancienne ministre Reckya Madougou a été le contenu de son livre « Soigner les certitudes » lancé, cinq jours plus tôt à Cotonou devant un gratin de personnalités, mais aussi de femmes et de jeunes qui sont dans l’entreprenariat. Pourquoi ce 4ème ouvrage qui est d’ailleurs un ouvrage entretien ? Reckya Madougou explique d’entrée : « Je pars de la narration d’une expérience du domaine militant, de l’activisme et j’en arrive justement à un militantisme économique. Ce militantisme économique est ce qui a été fondamentalement la motivation de cet ouvrage ». Quant à la compréhension qu’on doit avoir du titre, l’auteure éclaire : «(…) malheureusement, il y a tellement de préjugés sur l’Afrique, sur nos pays, sur même notre façon de penser le développement, on pense tellement les choses à notre place, qu’il arrive un moment où, comme je l’ai écrit dans l’ouvrage, il faut curer les mentalités ; parce que parfois les opinions sont vraiment de l’ordre des caniveaux. Et donc il faut que nous arrivons à un curage de mentalité, que nous-mêmes nous projetions une image belle, forte de nous. Mais si nous sommes tout le temps dans les plaintes et dans les complaintes, on ne nous verra que comme des misérables qui ne sont même pas capables de comprendre ce qui leur arrive et surtout comment justement changer la donne. Et c’est ça qui m’a fondamentalement poussée…». Il est donc clair, la Conseillère spéciale à l’inclusion financière du président Faure Gnassingbé s’oppose aux préjugés qui prévalent contre l’Afrique et contre l’Africain. De ce fait, elle exhorte les Africains à rendre leurs « individualités solvables », pour être utiles à leurs nations, à eux-mêmes et à leur famille ; « être un agent potentiellement économiquement rentable plutôt que d’être juste un citoyen qui cherche à ce que ses droits civiques soient respectés ». Sur ce point, Reckya Madougou estiment que les pays doivent promouvoir la citoyenneté économique, un autre concept développé dans l’ouvrage. A bien la suivre, il faut un citoyen de type nouveau en mettant en place un mécanisme de formation, d’éducation et de capacitation par rapport à l’entreprenariat. Après cela, il faut créer les conditions pour que l’individu puisse obtenir les compétences pour pouvoir être un agent économique rentable. « (…) Ce n’est que comme ça qu’on peut développer un continent… D’où moi, ma bataille partout sur le continent en faveur de l’entreprenariat et donc de l’inclusion financière » insiste-t-elle tout en indiquant que ce qui va favoriser l’entreprenariat, c’est l’inclusion financière ; c’est-à-dire la mise à disposition des ressources financières, des capacitations en matière de gestion entrepreneuriale au niveau des jeunes et des femmes qui souhaitent entreprendre ». Dans l’ouvrage, Reckya Madougou ne s’adresse pas qu’aux Africains. « Je parle de l’Afrique sur la scène internationale pour qu’on voit l’Afrique autrement », a-t-elle confié. Et pour ce faire, l’une des certitudes qu’il faut soigner, « c’est de se dire que l’Afrique a besoin de l’aide pour se développer. Cette aide-là qui a une connotation d’assistanat, nous n’en voulons pas. En revanche, si nous nous retrouvions dans des concerts de partenariats gagnants/gagnants pour la dignité du continent et de ses fils, alors on s’en sortira », déclare-t-elle. Dans le livre « Soigner les certitudes », l’ancienne ministre qui « n’aime pas être dans un carcan » n’a pas eu que la possibilité de dire ce qu’elle avait envie de dire. « J’ai été aussi poussée à parler d’autres choses : des questions émanant à la fois de mon expérience, de mon parcours, mais sous l’aune des leçons qu’on peut y tirer », informe-t-elle. Mais pourquoi ce lancement en cette veille d’élection au Bénin avec cette célébration de l’auteure samedi dernier. N’y a-t-il pas là un agenda caché? « Il semble que vous m’avez oublié. Reckya ne fait jamais les choses à moitié. Quoi que j’entreprenne, où que je l’entreprenne, j’y mets tout le soin nécessaire parce que j’estime que les gens à qui vous vous adressez, les gens à qui vous vous présentez des tableaux méritent le respect. Quand on ne sait pas bien faire les choses, quand on ne peut pas bien faire les choses, il ne faut pas le faire. Il n’y a pas besoin d’agenda pour bien faire ce qu’on fait (…) J’ai été moulue dans cela. », rassure l’ancienne ministre. Et pour les curieux qui cherchaient à savoir pourquoi le gouvernement ou la Mouvance n’était pas à cette grand’messe littéraire, l’auteure de « Soigner les certitudes » n’en fait pas du tout une histoire surtout que selon ses propos, le chef de l’Etat était informé et l’a même félicitée. Le ministre des Finances devrait y prendre part mais s’est envolé au dernier moment pour le Nigeria dans le cadre des discussions pour les frontières restées fermées depuis plus d’un an.

J.B
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