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Enseignement secondaire / bivalence : Le retour à l’à peu près

Publié le mardi 6 octobre 2020  |  Matin libre
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© Autre presse par DR
Ministre des Enseignements secondaires, Technique et de la Formation professionnelle
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Les 30 heures de cours imposées aux aspirants défraient la chronique. Les centrales syndicales sont montées au créneau pour battre en brèche les arguments avancés par le ministre Kakpo Mahougnon. Mais en dehors de la question d’une exploitation abusive de cette catégorie d’enseignants, le retour à la bivalence est un autre problème qui risque d’en rajouter aux maux dont souffre déjà le système éducatif béninois.



L’école béninoise n’est pas au bout de ses peines. La lettre du ministère de l’enseignement secondaire, technique et de la formation professionnelle (Mestfp), adressée aux directeurs départementaux, ne concerne pas que l’attribution des 30 heures de cours aux Aspirants au métier d’enseignant (Ame). Elle fait aussi cas de la mise en œuvre du système de bivalence au 1er cycle. Ainsi, désormais, l’enseignant dont le crédit horaire n’est pas atteint dans sa discipline de base, devra compléter dans une autre discipline. Le professeur d’anglais pourra alors enseigner l’anglais, celui qui enseigne l’espagnole, le français, l’histoire-géo-français, Maths-Pct, Svt-Pct, Svt-Maths, etc.

Le hic, c’est que cette pratique existait. Elle a été abandonnée depuis les années 90 parce qu’inefficace. Généralement, un professeur n’est pas aussi productif dans deux disciplines. Un professeur d’histoire-géographie sera un piètre professeur de français à côté de celui qui a fait les lettres modernes. De même, celui qui a fait l’anglais ou l’espagnole n’est pas forcément aussi bon en français. Il en est ainsi des maths et Pct, Svt-Pct, Svt-Maths. Un professeur des Sciences de la vie et de la terre à qui il est fait obligation d’enseigner aussi les mathématiques ne fera que de l’à peu près. Ce faisant, c’est l’élève qui en portera les séquelles tout au long de son cursus. Une fois la base faussée, difficile de se rattraper. C’est tellement évident que cette pratique, connue par le passé, a été abandonnée au profit de la spécialisation. Que cela soit dans le domaine de la santé, l’agriculture, la presse, etc., c’est la spécialisation qui est de mise. Le temps des cadres ‘’touche à tout’’ est révolu. Et ce n’est pas les compétences qui manquent dans les disciplines en question. Mais le gouvernement refuse de recruter et préfère surexploiter les aspirants au mépris même de la qualité de l’offre éducative. Remontées contre les 3 heures de cours, les centrales syndicales n’ont pas suffisamment attiré la sonnette d’alarme sur ce recul que constitue le système de bivalence au 1er cycle de l’enseignement secondaire et ses conséquences sur les enfants.



M.M
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