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Lettre ouverte au président de la république

Publié le lundi 26 octobre 2020  |  Matin libre
Célébration
© Présidence par DR
Célébration du 60è anniversaire de l`indépendance du Bénin
Cotonou, le 1er août 2020. Le président de la République, Patrice Talon et les Béninois, ont célébré le 60è anniversaire du Bénin dans la sobriété en raison de la pandémie de la covid-19
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Objet : Inégalités dans le processus d’octroi et de partage des agréments pour l’édition, de l’impression des cartes d’identité scolaires en République du Bénin.



Nous, Professionnels de l’édition, de l’impression et de la photographie en milieu scolaire du Bénin, venons, par la présente lettre ouverte, soumettre à la Haute Autorité, le mémorandum des faits discriminatoires qui ont entravé l’exercice idoine de notre activité, depuis 2016.

En effet, partenaires classiques des collèges et lycées publics du Bénin, notre malheur a commencé avec l’avènement de SAMTAL TECHNOLOGIE SARL, gérée et administrée par un gérant nommé Monsieur Jean-Claude Martial TALON.

En octobre 2016, le Ministre des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle d’alors, Monsieur KOCOU Lucien, lui avait, on ne sait sur quelle base, octroyé l’agrément unique de la confection des cartes d’identité scolaires et des badges professionnels. Avec ce monopole concédé à SAMTAL TECHNOLOGIE SARL, nous étions, de fait, exclus du jeu. A l’époque, très indignés et frustrés, nous avons crié, par les voies autorisées, notre désapprobation, en dénonçant, sans détours et publiquement, l’offense qui nous était ainsi faite. Nos coups de gueule avaient été soutenus et syndicalement portés par les Secrétaires généraux Noël CHADARE (de la COSI-Bénin) et Paul Essè IKO (de la CSTB).

Monsieur le Président de la République, vous aviez prêté une oreille attentive à nos cris de détresse, et la décision qui accordait ce monopole à SAMTAL TECHNOLOGIE SARL avait été rapportée, à notre grande satisfaction. Seulement, le marché n’avait été ouvert à tous les prestataires que sur papier. Puisque dans l’application du principe d’ouverture du marché, nous avions encore été grugés : SAMTAL TECHNOLOGIE SARL avait gagné le gros lot, et les autres prestataires réduits à la portion congrue. Ces derniers n’avaient eu que des établissements de maigres effectifs, pendant que SAMTAL TECHNOLOGIE SARL s’était taillé la part du lion. Pire, à l’arrivée, SAMTAL TECHNOLOGIE SARL n’avait pas pu combler les attentes de ses clients qui continuent, aujourd’hui encore, de se désoler de ses prestations littéralement bâclées, pour ne pas dire médiocres et approximatives. Nombre des bénéficiaires de ses services en témoigneraient, s’ils pouvaient s’affranchir du joug de l’autorité ministérielle.

Au cours des années scolaires 2017-2018 et 2018-2019, nous sommes restés dans cette dynamique d’ouverture apparente et théorique du marché à tous les prestataires, avec des privilèges hors norme toujours accordés à SAMTAL TECHNOLOGIE SARL qui usait de toutes sortes de menaces pour tenter de réduire tous ses concurrents au silence.

En début d’année scolaire 2019-2020, le Ministre des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle, Mahougnon KAKPO, a suspendu la confection des cartes d’identité scolaires au profit des lycées et collèges publics sur toute l’étendue du territoire national. Approché, son Directeur de cabinet nous a fait savoir que c’était dans la perspective de nouvelles réformes du secteur, réformes contre lesquelles, nous n’avons aucune objection, si elles sont inclusives, justes et équitables, prenant en compte les légitimes aspirations profondes des professionnels classiques que nous sommes. Mais loin s’en faut.

Le 06 novembre 2019, les Directeurs Départementaux des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle ont été autorisés à relancer les agréments. Et comme d’habitude, nous avions été surpris de constater qu’une part trop belle avait été faite à SAMTAL TECHNOLOGIE SARL, qui a eu le monopole des collèges et lycées à gros effectifs, dans tous les départements du pays. Le déséquilibre était effarant et sans commune mesure, alors que sur le terrain des prestations, cette société a suffisamment montré ses limites et lacunes à maints égards. La provocation était flagrante, mais nous avons subi malgré nous, avec l’espoir que vous finirez par tout comprendre, un jour, pour remettre les pendules à l’heure et rétablir la justice.


Comble de la désolation, l’année scolaire écoulée, SAMTAL TECHNOLOGIE SARL n’a pas pu livrer toutes les cartes d’identité dans les délais contractuels. Nombre de chefs d’établissements ont dû recourir à d’autres prestataires parallèles, pour suppléer à la défaillance de SAMTAL TECHNOLOGIE SARL adjudicataire des gros marchés.

Pire, Monsieur le Président de la République, l’année scolaire 2019-2020, l’autorité ministérielle a exigé de nous, des cartes PVC, pour un coût modique de 700 (sept cents) francs CFA. Or, la carte d’identité scolaire n’est valide que pour un an. Même la carte d’identité nationale, en papier plastifié, est établie au citoyen à 2400 francs. Quand bien même cela ne nous arrangeait guère, nous avons fait bon cœur contre mauvaise fortune, en nous pliant en quatre, pour nous en accommoder, ayant compris que cette exigence incongrue n’était a priori qu’un subterfuge de plus, pour nous exclure coûte que coûte du marché des cartes d’identité scolaires. Alors, pour la cause, nous avons dû parcourir monts et vallées, à la recherche d’appareils d’impression PVC à la portée de notre bourse. C’est l’une des facettes du « deux poids deux mesures » qu’on fait subir depuis 2016, nous les Professionnels de l’édition, de l’impression et de la photographie en milieu scolaire du Bénin qui ne sommes pas logés à la même enseigne que SAMTAL TECHNOLOGIE SARL.

Monsieur le Président de la République, sur ce fait, nous sommes fondés à nous demander quelle est la clé de répartition qui sous-tend l’attribution discriminatoire des marchés, pour que SAMTAL TECHNOLOGIE SARL se taille toujours la part du lion chaque année, malgré les insuffisances tangibles dont elle n’a cessé de faire montre dans l’exécution des marchés de confection de cartes d’identité scolaires et de badges professionnels, dont elle est adjudicataire. Nous n’avons pas encore de réponse à cette interrogation.

Cette année scolaire 2020-2021, nous ne savons pas encore à quelle sauce nous serons mangés. Ce que nous savons, c’est le Dossier d’Appel d’Offre N° S_DAF_ 81260, émis le 05 octobre 2020, pour les Services de : Edition des cartes d’identité scolaires respectant la charte graphique du gouvernement. Depuis lors, nous élevons une vive contestation contre ce DAO qui nous exclut a priori, de par les conditions de soumission corsées, également taillées sur mesure.

Ce DAO aurait été rapporté. Mais nous n’avons pas vocation à crier victoire de façon hâtive et précoce. D’ailleurs, certaines indiscrétions font déjà état de ce que, après l’annulation du fameux DAO, l’autorité ministérielle s’apprêterait maintenant à faire délivrer par l’ANIP, des cartes RAVIP, en lieu et place des cartes d’identité scolaires. Une carte RAVIP qui ne saurait renseigner totalement sur le statut particulier de l’élève en République du Bénin. Alors, pourquoi vouloir coûte que coûte nous exclure du jeu ?

Monsieur le Président de la République, nous voudrions, d’ores et déjà, attirer votre bienveillante attention sur ce mauvais coup en gestation sur fond de délit d’initié, pour que, si c’était avéré, vous puissiez étouffer dans l’œuf, cette initiative qui, parce qu’elle n’est pas éthique, risque encore de ternir l’éclat de la dimension sociale de votre gouvernance.

Monsieur le Président de la République, nous ne sommes plus dupes des menaces que l’autorité ministérielle fait planer sur notre profession de façon récurrente. L’intention est claire et manifeste : nous contraindre au suicide, avec la disparition de la filière de confection des cartes d’identité scolaires et de badges professionnels, dont voudrait s’accaparer SAMTAL TECHNOLOGIE SARL.

Monsieur le Président de la République, conscient de votre esprit de magnanimité et épris de justice, nous venons humblement, par cette lettre ouverte, vous demander de bien vouloir rapporter définitivement ce DAO, comme vous l’avez fait en 2016 quand il avait été question d’agrément unique accordé à SAMTAL TECHNOLOGIE SARL ; et d’instruire, en conséquence, les Directeurs départementaux des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle, à l’effet d’octroyer les agréments aux prestataires qualifiés, sans discrimination et sur des bases rationnelles d’équité et de justice distributive. C’est le sens de notre combat actuel, seul gage d’une paix sociale durable.



Nous vous prions de croire, Monsieur le Président de la République, à nos considérations déférentes. Le Collectif des Professionnels de l’Edition et de l’Impression des Cartes d’Identité Scolaire
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