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Présidentielle 2021 au Bénin : Ce que l’opposition informelle peut faire pour revenir au centre du jeu

Publié le mardi 3 novembre 2020  |  lespharahons.com
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© Autre presse par DR
Présidentielle 2021 au Bénin : Ce que l’opposition informelle peut faire pour revenir au centre du jeu
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Quatre ans après le casse politique opéré par Patrice Talon, l’opposition polymorphe se bat contre vents et marées pour regagner le jeu. Elle y pense un peu, beaucoup, passionnément, comme une revanche. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Malgré les nombreuses manœuvres à la hauteur de l’aversion qu’ils éprouvent pour leur adversaire, les rivaux politiques du Chef de l’Etat sont toujours à la peine, incapables pour le moment de démontrer que, en 2021, l’alternance c’est eux. Las, sans programme politique, ni vision précise de ce que devrait être le Bénin de demain, les voici entonnant la même antienne, celle du retour des exilés politiques, du recul démocratique et des libertés publiques.

A l’allure d’une vendetta contre ce miroir qui agace, l’espoir des membres de l’opposition devient presque obsessionnel. Un projet qui dissimule mal leur absence de vision et de stratégie pour parvenir à faire de l’ombre.au président Talon en 2021.

Le scénario avait pourtant commencé sur de bonnes notes au lendemain du 6 avril 2016. Cette mise en scène presque parfaite d’une alliance contre la gouvernance Talon a failli mettre la presse en transe. Avec de la fureur et des vacarmes. De la carambouille politique où le mensonge a été plus qu’omniprésent. Jamais on ne se serait rendu compte que les réformes entreprises par Patrice Talon pouvaient exacerber la défiance. Tant le rapprochement de sa gouvernance de celui de ses prédécesseurs constitue une vraie source d’affaiblissement pour l’opposition.

Bien que virulents, les membres de l’opposition ont tout misé sur la prudence expectative. Chacun défendant en douce ses intérêts. Mais après leur débandade en 2019, la tonalité n’est plus la même. L’alliance de circonstance s’est très vite étiolée en raison des personnages clivants qui l’ont formée et des équilibres fragiles sur lesquels elle reposait. Depuis, chacun s’affaire à sa manière pour se montrer à la hauteur du défi : se réinventer pour préparer l’alternance et donc se préparer à gouverner demain. A quelques mois de l’élection, aucun d’eux n’est capable de démontrer qu’il pourra l’emporter. Ils savent que pour y arriver, ils devront renouer avec une puissance qu’ils n’ont plus : le peuple. Ils savent qu’ils l’ont perdu et ils savent aussi pourquoi.

Sans sang neuf, certains à l’instar des politiciens « has been » réunis au sein du parti Les Démocrates ont essayé de se réinventer. L’initiative est certes une fort belle chose, indispensable d’ailleurs à la prospérité démocratique. Mais en période d’élections, il faut bien plus qu’une opposition de nom. Il faut des alternatives crédibles, une vision claire susceptible d’être épousée par la majorité.

Faute de visibilité et de ligne claire, l’opposition continue de faire le lit des extrêmes. Du mépris à de la dérision, ce ne sont pas les sarcasmes, les invectives, l’hostilité ou encore l’ostracisme qui ont manqué pour agrémenter les appels du pied à la communauté internationale ou les appels à manifestation des populations. Nombre d’entre eux assurent à qui veut les entendre qu’ils arracheront le pouvoir à Talon en 2021, sans préciser comment y parvenir. Leur projet pour séduire les Béninois en 2021 consiste, en tout cas pour l’instant, à critiquer les actions du gouvernement et l’efficacité des politiques mises en œuvre. Pourtant, l’ensemble ne prend pas. Pire, l’écart entre la majorité et l’opposition n’a peut-être jamais été aussi béant depuis la période révolutionnaire. Pour l’heure, aucun candidat en vue dans leur camp pendant que la côte de popularité du Chef de l’Etat affiche un taux flatteur.

Dans le calme feutré du palais de la Marina, Patrice Talon continue lentement mais sûrement de réformer en profondeur le Bénin, usant de ce qui a manqué à beaucoup de ses prédécesseurs : la capacité à durer. Dans les très bons jours, il flirte avec plus de la moitié des Béninois. Il a été élu avec 65% des voix en 2016. A un peu plus de cinq mois de l’élection présidentielle, sa popularité ne s’est pas effondrée. Car malgré les critiques, rien ne semble venir faire trembler l’ex-homme d’affaires. Surtout pas une opposition, désagrégée en mauvaise posture à quelques mois de la présidentielle.
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