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Politique Roger Gbégnonvi parle de « l’immoralité de l’univers politique » avant la réforme du système partisan

Publié le mardi 3 novembre 2020  |  lespharahons.com
Roger
© Autre presse par DR
Roger Gbégnonvi
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A six mois de la prochaine élection présidentielle, les détracteurs du régime de la Rupture semblent avoir trouvé leur thème de campagne. Tout porte à croire qu’il s’agit pour eux de détruire l’image du pays à l’extérieur et vouer aux gémonies le Gouvernement en place et son chef. A en croire les opposants, le régime de Patrice Talon a assassiné le Bénin en remettant en cause à coups de réformes les acquis de la Conférence nationale de 1990. L’assassinat du multipartisme intégral figure en tête des griefs faits aux responsables actuels du pays.

Dans une publication dans un media du service public, l’ancien ministre Roger Gbégnonvi aborde la question. Il réfute les allégations de l’opposition et revient sur les avancées de la refonte du système politique béninois.

LIRE UN EXTRAIT DE SA PUBLICATION



Prenons ledit assassinat du multipartisme intégral. Jusqu’à l’adoption de la Loi n° 2018-31 portant Charte des partis politiques en République du Bénin, modifiée et complétée par la Loi n° 2019 du 15 novembre 2019, un parti politique était la propriété du Monsieur (ou de la Dame) qui l’avait créé. Les membres ne payaient guère de cotisation. Le créateur avait en charge les frais d’entretien de sa création. S’il lui arrivait d’avoir accès au trésor public, il ne s’interdisait pas des combines louches pour y puiser au profit de son parti. Ses élus au Parlement, nonobstant leurs salaires, leurs primes et indemnités diverses et variées, se vendaient á l’Exécutif à dix millions le député pour chaque loi importante à voter. C’est dans le livre de François Awoudo, paru en 2004, et dans lequel le préfacier a vu avec netteté « l’univers de l’immoralité politique dans son pays le Bénin ».

Et nul ne porta plainte.

Deux ambitions animent la nouvelle Charte des partis politiques du Bénin. Première ambition : – Arracher les partis politiques aux gens d’argent, aux régions, aux villages et aux ethnies, et les arrimer à la Nation tout entière dont « chaque député est le représentant » aux termes de l’Article 80 de la Constitution. Pour y arriver, l’Article 16 de la Charte énonce: « Le nombre des membres fondateurs d’un parti politique ne doit pas être inférieur à quinze (15) par commune. » Quinze personnes réelles et non fictives, répondant, chacune, à tous les critères fixés par la Loi. Aucun des 58 articles de la nouvelle Charte n’interdit le multipartisme intégral. Il nous est donc loisible de ressusciter nos 250 partis d’antan. Il suffira à chaque parti de réunir un total d’au moins 1155 fondateurs pour l’ensemble des 77 communes actuelles. Au prorata de 250 partis, si le nombre des Communes n’augmente pas, sur l’étendue du territoire on compterait au moins 88 935 fondateurs. Et comme le Béninois aime qu’on le distingue, le Bénin se transformerait en un vaste jardin fleuri de ‘‘Monsieur le Fondateur’’, ‘‘Madame la Fondatrice’’, bourgeons annonciateurs de ‘‘Honorable Député’’.

Deuxième ambition de la nouvelle Charte : – Réduire l’ampleur de « l’immoralité politique ». Pour y arriver, le chapitre III, fait de trois articles, est intitulé « Du financement des partis politiques ». L’article 39, le dernier des trois, précise : « Les subventions de l’Etat aux partis politiques représentent l’aide destinée au financement des activités des partis politiques. »

Cette ‘‘aide’’ n’exclut pas ce que l’article 32 avait appelé « les ressources propres ou externes des partis politiques en dehors de subventions et autres aides de l’Etat ». Les trois articles du chapitre III de la nouvelle Charte apportent du grain à moudre à l’article 5 nouveau de la Constitution, qui stipule : « L’Etat concourt au financement des partis politiques aux conditions fixées par la loi… » Les deux ambitions ci-dessus constituent des garde-fous solides à la création des partis politiques, de peur que la démocratie béninoise ne se détériore et, de faiblesse en vacillement, n’aille s’écraser sous les bottes d’une soldatesque putschiste. La nouvelle Charte des partis politiques en République du Bénin consolide les bases et les acquis de la démocratie béninoise. Faute d’absorber toute « l’immoralité politique, les mesures ci-dessus devraient pouvoir l’atténuer, en attendant et en espérant que la politique, service de la cité et des citoyens, deviendra ou redeviendra un métier d’honnêteté et d’honneur.
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