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Art et Culture

Valorisation des cultures endogènes: «Il faut que l’Africain revienne à ses valeurs?», dixit l’artiste Rasbawa

Publié le vendredi 13 novembre 2020  |  La Nation
Okoukou
© Autre presse par DR
Okoukou Okambawa, Rasbawa, artiste chanteur-compositeur entrepreneur culturel
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Par Alexis Meton,


Artiste chanteur-compositeur, Rasbawa, de son vrai nom Okoukou Okambawa fait de la valorisation de la culture endogène une priorité. A cet effet, il érige dans son village, un musée Vodoun. Il s’agit d’un complexe composé de différents compartiments dont un couvent, une salle de spectacle et une bibliothèque pour renforcer l’instruction de tout adepte. Fruit de ses recherches, ce centre a pour objectif de valoriser les cultures endogènes.


«Je ne suis pas en train de créer une révolution, mais je dis qu’il est temps que l’Africain se réveille et se respecte. Pour se respecter, il ne va pas continuer à prier le dieu de l’autre?», indique Rasbawa au cours d’une rencontre à Camaté, son village natal où il érige un musée Vodoun, de retour de l’Europe. Une initiative qui mobilise les dignitaires Vodoun ainsi que des adeptes de diverses divinités dans la perspective de donner une nouvelle dimension à la culture. Rasbawa est dans la dynamique de donner de la valeur aux cultes endogènes, une initiative motivée par ses recherches en Europe où il réside. «?Si je me mets à fond dans la valorisation du Vodoun, c’est l’Europe qui m’a permis de comprendre l’importance de cette culture. Arrivé en Europe, j’ai compris que le Noir qui se sous-estimait est quand même valeureux sur certains points?», informe l’artiste. Selon lui, un Africain qui arrive chez un Européen qui lui donne du boulot est bien respecté s’il le fait correctement. Pourtant, beaucoup pensent que quand on est Noir, on n’est rien du tout, souligne Rasbawa, qui note avec satisfaction que le Noir est assez ingénieux. «?J’ai vu des choses écrites qui démontrent que le Noir a des potentialités énormes. Avec toutes mes expériences, je pense qu’au lieu de faire des promenades avec mes ressources, il est mieux d’ériger un centre où les enfants peuvent se voir et travailler ensemble?», souligne celui qui confie être né d’une famille d’adeptes Vodoun. «?Je pense que je suis vraiment dedans et nous devons valoriser notre culture?», indique l’artiste.
Pour concrétiser son initiative, Rasbawa érige sur un vaste domaine de plus d’un hectare le centre culturel Kemitt. Un centre de promotion de la culture endogène et de valorisation des pratiques Vodoun enclines à l’abandon d’après ses dires. Le site abrite le musée vodoun, un couvent vodoun soigneusement mis en place par ses parents. Ce couvent reste pour l’artiste un laboratoire de recherche. Il y aura un lieu de spectacle, une bibliothèque et divers compartiments dans ce complexe qui abrite les divinités adorées par ses aïeux et des espaces où leurs adeptes peuvent se reposer.
Rasbawa informe que le musée vodoun sera ce lieu où tous les objets d’arts déportés en Europe peuvent être exposés. Sur la question, Rasbawa décerne un satisfécit au président de la République pour sa détermination à rapatrier les biens culturels au Bénin. «?Nous avons la chance que le président Patrice Talon fait feu de tout bois pour ramener nos biens culturels. Quand j’ai vu qu’il a commencé cette démarche de rapatriement des objets d’art, ça m’a sidéré. C’est la première fois que j’ai vu un chef d’État tenir un discours de valorisation des cultes endogènes. J’ai beaucoup d’admiration pour lui?», informe le reggaeman.
Rasbawa envisage, pour le centre culturel, en construction à Camaté dans le département des Collines un musée moderne, à la taille de son ambition, pour abriter plusieurs objets d’art. Les élèves peuvent y effectuer une visite une fois par semaine pour voir ce que c’est qu’un objet d’art laissé à la postérité depuis des siècles. L’autre particularité, comme il l’a souligné, est que tout adepte doit être instruit pour savoir lire et écrire contrairement aux aïeux qui n’ont pas l’instruction dans leur pratique.
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