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Lutte Contre Les Violences Basées Sur Le Genre: Des Chaussures Rouges Pour Toucher Les Cœurs

Publié le jeudi 26 novembre 2020  |  Matin libre
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© Autre presse par DR
Lutte Contre Les Violences Basées Sur Le Genre: Des Chaussures Rouges Pour Toucher Les Cœurs
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Hier, mercredi 25 novembre 2020, la Communauté internationale a célébré la Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes. Au Bénin, Médecins du Monde (MdM) Suisse a marqué l’événement par l’exposition d’une centaine de paires de chaussures rouges, symbolique de l’artiste Elina Chauvet, depuis une dizaine d’années, pour sensibiliser à la violence de genre et au féminicide. L’exposition a eu lieu à la Place des Martyrs de Cotonou et a connu la présence du ministre des affaires sociales Véronique Tognifodé.



Des paires de chaussures rouges pour inviter à prendre conscience des dégâts des violences contre la gent féminine. Hier, les populations de Cotonou ont vécu une exposition d’art d’un genre particulier. Elle entre dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles. C’est une idée originale de l’artiste mexicaine Elina Chauvet que Médecins du Monde Suisse expérimente à Cotonou avec la collaboration de Bénin Couleurs. Les visiteurs de l’exposition sont invités à laisser une émotion, un mot, une pensée, un témoignage. L’ensemble de ces mots seront réunis et envoyés à Elina Chauvet qui les exposera dans le cadre d’une grande œuvre participative.

« Nous ne sommes pas dans une croisade des femmes contre les hommes, nous sommes dans une croisade des humains contre la violence », a déclaré la Coordonnatrice générale de Médecins du Monde Suisse au Bénin Morgane Rousseau. Dans son allocution, elle a souligné que dans le monde, une femme sur trois est victime de violence physique ou sexuelle. Au Bénin, 767 victimes de violences basées sur le genre sont prises en charge dans les 6 points de prise en charge du gouvernement, appuyés par MdM Suisse, entre le 1er janvier et le 31 octobre 2020. Pour elle, les violences basées sur le genre sont donc un problème mondial. Revenant sur la symbolique des paires de chaussures, Morgane Rousseau a laissé entendre que chaque paire de chaussure raconte une histoire, révèle une personnalité, exprime une des multiples facettes d’une femme, une mère, une épouse, une travailleuse…

Pour le 1er secrétaire au Bureau du Canada à Cotonou, Charles Sarr, les violences basées sur le genre sont reconnues comme un problème des droits de l’homme. Dans la symbolique de la chaussure, il voit le fait que toute femme victime de violences laisse souvent ses chaussures sur le lieu. Tout en appelant au soutien des victimes, il a réitéré l’engagement de la Coopération Suisse et du Bureau Canada à Cotonou à lutter contre les violences faites aux femmes.

« La violence à l’égard des femmes est une négation des droits humains. Elle est un obstacle à la réalisation de l’égalité, au développement humain durable et à la paix », a laissé entendre la ministre des Affaires sociales et de la microfinance. Pour Véronique Tognifodé, l’œuvre artistique d’Elina Chauvet est édifiante, amène à s’interroger et à orienter les réflexions sur les violences dont sont victimes chaque jour les femmes à travers le monde. A l’entendre, le gouvernement béninois œuvre, depuis des années pour lutter contre les violences grâce à une volonté manifeste. Une volonté renouvelée et renforcée dans le Programme d’action du gouvernement et qui se traduit par l’adoption de plusieurs textes de loi et de règlement, le renforcement des capacités du personnel sanitaire et social et l’accompagnement des actions de prévention, de répression et de recherche.

L’historique de la symbolique des paires de chaussures rouges

La sensibilisation sur les violences basées sur le genre par la symbolique des chaussures rouges est une idée de l’artiste Elina Chauvet. Originaire de Ciudad Juarez au Mexique, et alors étudiante en architecture, la jeune Elina Chauvet perd sa sœur, laquelle est brutalement assassinée sous les coups de son mari. Il ne sera jamais inculpé. Inconsolable, Elina Chauvet exprime sa souffrance en se réfugiant dans l’art et développe une œuvre d’art itinérante pour dénoncer les féminicides. C’est alors que nait en 2009 l’exposition Zapatos Rojos (chaussures rouges) dans la ville natale de l’artiste. Elle est reprise dans plusieurs capitales du monde depuis plus de dix ans.
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