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Bénin: “Je suis profondément attaché (…) à la liberté de la presse”, Mario Mètonou

Publié le samedi 28 novembre 2020  |  beninwebtv.com
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© aCotonou.com par DR
Mario Mètonou,procureur de la République près le Tribunal de première instance de Cotonou
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Le procureur de la République près le tribunal de première instance de première classe de Cotonou a été reçu dans les locaux du journal satirique « Le Déchaîné Du Jeudi » (DDJ), ce vendredi 27 novembre 2020. Dans son intervention, Mario Mètonou a réaffirmé son attachement au droit humain, à la liberté d’expression et surtout à la liberté de presse.
En bon militant d’Amnesty International Bénin, Mario Mètonou reste attaché à la liberté de la presse et à tout ce qui concerne les droits humains. Il reconnait qu’il y a eu quelques incompréhensions à son sujet, sur ces questions de droit; mais cela n’entache en rien son engagement pour la liberté d’expression et autres. “Je suis profondément attaché à tout ce qui est droit humain, à la liberté d’expression, plus particulièrement à la liberté de la presse. Tout ce qui est droit humain, ça me connait”, a-t-il déclaré au micro de Reporter Bénin Monde.

Il est connu pour sa proximité avec les hommes des médias, et ça, il l’a approuvé. Mieux, il invite à une collaboration avec la presse. “J’ai beaucoup d’amis dans la presse et je considère qu’on doit travailler ensemble, parce que les actions que nous menons au niveau du parquet, s’il n’y a pas des gens pour les porter, ces actions n’auront pas d’effets”, a-t-il dit. Pour le procureur Mario Mètonou, en relayant les informations sur les procédures de poursuite, la presse peut aider à dissuader les autres personnes qui pourraient être tentées de commettre les mêmes infractions.

Mario Mètonou à propos des piques reçues de DDJ

Mario Mètonou fait savoir qu’il n’a pas d’aversion pour les critiques et contradictions qui pourraient être lancées contre lui, dans l’exercice de sa fonction. Sur ce point, il garde encore en mémoire les coups de crayon “salés” du journal satirique DDJ; mais ne s’en offusque pas. “Même sur des sujets très très sérieux, vous arrivez à faire passer le message, à décrocher des piques, par-ci, par-là; mais qui n’offusque personne. J’ai eu droit à quelques coups de crayon (rire); mais ça ne m’a pas gêné en temps que ça”, a-t-il confié.


Mario Mètonou est conscient que lorsqu’on occupe un poste de responsabilité comme celui de procureur, on doit rester ouvert aux critiques. Pour lui, lorsque vous assumez certaines responsabilité et que “vous ne pouvez pas, de temps en temps, accepter des critiques, la contradiction, il vaut mieux laisser tomber votre boulot et passer à autre autre”, a-t-il clairement dit. Pour ceux qui ont suivi de près l’affaire “Ignace Sossou”, pourraient trouver surprenants ces propos du procureur, qui montrent son attachement à la liberté de la presse.

Que dire de l’affaire Mario Mètonou vs Ignace Sossou?


Le dossier qui a opposé le procureur Mario Mètonou et le journaliste Ignace Sossou est encore dans les mémoires. Le 20 décembre 2020, cela fera un an, jour pour jour, que le journaliste a été interpellé chez lui suite à un live-tweet dans lequel il avait relayé les propos du procureur, lors d’un séminaire de CFI organisé à Cotonou.


Par la suite, il a été condamné à 12 mois de prison, dont 6 mois ferme à l’issue du procès en appel, après le verdict de 18 mois de prison ferme retenu contre lui en première instance. Il avait été condamné pour “harcèlement par le biais de moyens de communications électroniques”. La défense du procureur Mario Mètonou avait soutenu que le journaliste en relayant les propos qu’il aurait sorti de leur contexte, a causé “une détresse émotionnelle à leur client”

Retour sur quelques aspects du dossier
Ignace Sossou a relayé sur les réseaux sociaux des propos du procureur en live-tweets, lors d’un séminaire organisé à Cotonou par CFI. Il sera, par la suite, accusé d’avoir sorti les propos de leur contexte. Son acte est qualifié de “harcèlement” par l’accusation qui soutient que le journaliste, en agissant ainsi, a causé une détresse émotionnelle au plaignant. Malheureusement, à l’éclatement de l’affaire, CFI a pris ses distances vis-à-vis du journaliste qui participait aussi au séminaire. Elle ira, d’ailleurs, plus loin, en envoyant un courrier aux autorités béninoises pour plonger Ignace Sossou.

Interpellé à son domicile le vendredi 20 décembre 2019, Ignace Sossou a été reconnu coupable des faits de harcèlement par le biais des moyens de communication électronique. Il a écopé de 18 mois d’emprisonnement ferme en plus d’une amende de deux cents mille (200.000) francs CFA, en application des dispositions de l’article 550 de la Loi n°2017-20 du 20 avril 2018 portant Code du numérique en République du Bénin, à l’issue d’une audience publique tenue le mardi 24 décembre 2019.

A la veille de son arrestation, le journaliste notifiait à la rédaction de BENIN WEB TV avoir reçu des menaces et des pressions, afin de supprimer les propos du procureur de la République qu’il a relayés sur sa page Facebook. Ces propos seraient dits par ce dernier lors du lancement le 17 décembre dernier du projet vérifox financé par CFI Médias. Ignace Sossou a évoqué d’ailleurs à cet sujet que son arrestation serait imminente sur instruction du procureur qui n’aurait pas approuvé son relais.
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