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Syndicalisme au Bénin: “Le militantisme syndical a pris un coup“, dixit le Sg/Cgtb

Publié le mardi 15 decembre 2020  |  Matin libre
Moudachirou
© Autre presse par DR
Moudachirou Bachabi , Secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb)
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Les secrétaires généraux des confédérations et centrales syndicales sont depuis peu, sous les feux de la rampe, les élections professionnelles étant imminentes. Dans un entretien accordé au quotidien Fraternité, le secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb), Moudachirou Bachabi a reconnu que ces dernières années, le militantisme syndical a pris un coup même si l’engagement n’a jamais failli…



De nouvelles dispositions légales encadrant l’embauche à celles encadrant le droit de grève au Bénin, l’action syndicale a été simplement limitée, selon plusieurs observateurs qui prédisaient même la mort du syndicalisme au Bénin. Ceci n’est pas l’avis du secrétaire général de la Cgtb. “C’est vrai que quand on est à l’extérieur, on a l’impression que les gens ne sont pas motivés. Je crois que c’est le militantisme syndical qui a pris un coup. Mais l’engagement syndical du point de vue crédit, pour ce qu’il constitue en tant qu’instrument au plan universel, les travailleurs continuent de croire qu’ils ne peuvent être affranchis que par leur organisation. Sauf que dans la pratique, le militantisme syndical qui doit nourrir l’action syndicale, ce militantisme-là, a pris un coup et c’est peut-être cela qu’il faut chercher à reconstruire très rapidement pour donner de la rigueur à nos organisations“, s’explique Moudachirou Bachabi. A la question de savoir pourquoi une telle situation, le responsable syndical évoque un changement de schéma syndical. «Vous savez que nous sommes sortis d’un schéma syndical qui avait toujours donné l’impression de ne pouvoir s’exprimer que dans l’affrontement. Nous nous retrouvons avec un schéma où les effets de l’affrontement ne sont plus immédiats ou peut-être pratiquement inexistants. Et les travailleurs ne comprennent pas que l’on puisse véritablement avoir un mouvement syndical qui n’inscrit pas comme seul instrument de combat l’affrontement. Alors que du point de vue universel, le premier instrument de l’affrontement syndical c’est le dialogue social. Du point de vue de la serve qui pourrait nourrir le militantisme, c’est d’abord les repères essentiels universels du mouvement. Ces repères sont d’abord l’éducation, la fonction sociale de l’organisation syndicale, la représentativité. C’est aussi l’action normative et il faut absolument un ancrage social à tout cela. A défaut de cet ancrage social, la représentativité a fini par s’étioler et être galvaudée puisque nous avons raté plusieurs fois l’échéance de renouveler cette confiance-là. Enfin, la fonction normative qui devrait permettre de réaliser l’appropriation des textes et de pouvoir les faire progresser au niveau des travailleurs, n’était pas non plus au rendez-vous. Finalement, on s’est retrouvé avec une action syndicale qui ne reposait sur qu’une seule jambe au lieu de cinq (5) » déclare le secrétaire général de la Cgtb. A l’en croire, l’avènement de la Rupture, a révélé à toutes les organisations leurs limites en termes de pratiques syndicales. Et de poursuivre “Est-ce que nous avions engrangé plus de profit pour les travailleurs ? Du point de vue matériel, on ne peut pas dire « oui ». Ce n’est pas très satisfaisant au regard des attentes. Mais en termes stratégique, je dis que l’ère de la Rupture nous as révélé d’autres leviers qu’on aurait pu exploiter véritablement pour engranger des succès. C’est sur ces leviers que nous devions véritablement travailler. Il faut revenir aux fondamentaux et ses fondamentaux sont importants pour nourrir l’action syndicale. Et lorsqu’on aura bien nourri l’action syndicale, il est évident qu’on pourra faire d’énormes succès. Le mouvement syndical est parti pour se consolider après ces élections. Elles vont permettre de clarifier le paysage syndical“. Notons que dans un entretien accordé à votre journal, le secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes (Csa-Bénin), Anselme Amoussou a reconnu également l’affaiblissement du pouvoir syndical au Bénin bien qu’il propose que le défi soit relevé avec intelligence et des stratégies innovantes.

Aziz BADAROU
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