Bénin Janvier 2021: Ça va sentir politique !

Publié le jeudi 7 janvier 2021 | Matin libre

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Pr Joël AÏVO,Agrégé des facultés de droit Doyen de la Faculté de droit et de science politique Université d`Abomey-Calavi (Bénin)

Dans la perspective de l’élection présidentielle fixée en avril 2021 au Bénin, ce mois de janvier sera très animé politiquement. A y voir de près, aussi bien la Mouvance présidentielle que l’opposition se discuteront le terrain.

Déjà, même si avec certains de ses collaborateurs et soutiens, ils jurent que sa tournée nationale entamée le 12 novembre n’a rien d’un agenda politique caché, il faut tout de même fait savoir qu’après un petit break de quelques jours, le chef de l’Etat renoue avec le terrain. Pour cette deuxième phase du périple qui l’avait conduit dans une soixantaine de communes, il va parcourir les 17 restantes. Du chronogramme rendu public à cet effet, ça redémarre le jeudi 7 janvier. Et dans la droite ligne de la « reddition de compte » aux populations, le président de la République sera dans les Communes de Pèrèrè et de N’Dali puis à Karimama et Sègbana. Les 9, 10, 11 et 14 janvier, Patrice Talon sera avec les populations de Gogounou, Sinendé, Péhunco, Toucountouna, Tanguiéta, Copargo, Ouaké, Sô-Ava, Missérété et Sèmè-Podji. Le 15 janvier 2021, il finira par les Communes des Aguégués, Adjohoun et Bonou.

La particularité, à la fin de la seconde phase de la tournée du chef de l’Etat, on sera à deux semaines de la réception des dossiers de candidatures pour l’élection présidentielle. Du moins, conformément au calendrier électoral rendu public, mardi 29 décembre 2020, par la Commission électorale nationale autonome (Cena). Mais déjà, l’organe chargé de l’organisation de l’élection prévoit le début des activités avec la mise à disposition des parrains (députés et maires) des formulaires de parrainage, pour la période allant du 12 au 31 janvier 2021. Du 1er au 4 février, les candidats à l’élection seront invités à déposer leur dossier de candidature à la Cena qui se chargera de publier la liste provisoire des candidats, entre le 10 et le 15 février 2021. La publication de la liste définitive interviendra du 22 au 23 février.

Environ un mois plus tard, soit le 26 mars 2021, la campagne électorale, pour le premier tour sera lancée. La publication des résultats provisoires par la Cena se fera le 13 avril tandis que la Cour constitutionnelle devra proclamer les résultats définitifs le 20 avril, soit une semaine plus tard. Quand on sait que dans moins d’un mois le processus électoral pour la présidentielle tant attendue amorcera sa vitesse de croisière avec le dépôt des candidatures, l’on peut comprendre que tout l’enjeu pour l’opposition est à ce niveau. L’obtention de 16 parrains députés et/ou maires est une exigence pour tout candidat voulant prendre part à cette compétition. Or, pour l’opposition, du moins, pour le collectif constitué du parti Les Démocrates et d’autres forces politiques et de la société civile, il n’est pas question d’aller à cette élection avec une telle exigence jugée exclusive, qui empêche l’ouverture de la compétition à d’autres candidats autres que ceux apparentés au pouvoir. Il s’en suit que les forces se réclamant de cette opposition voudront faire feu de tout bois pour se faire entendre peut être pour une suppression du parrainage, selon ce qu’elles demandent. Passé le mois de janvier sans que ce point de leurs ‘’revendications’’ ne soit pris en compte, c’est qu’une grosse manche de leur bataille est perdue. Il serait, en effet, très difficile pour le pouvoir, après le dépôt des dossiers de candidatures, de concéder une assise pour discuter de l’abrogation de lois électorales, l’audit de la liste électorale ou de la prorogation du mandat de l’actuel chef de l’Etat. Au regard de l’enjeu, c’est dire que de part et d’autre, le mois de janvier pourrait être bien riche en termes d’activités politiques. C’est pratiquement le mois de la veillée d’armes pour les deux camps.

Worou BORO

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