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Le Bénin, terre d’hostilités pour les homosexuels ?

Publié le lundi 1 juin 2020  |  Autre presse
Chouti
© Autre presse par DR
Chouti Fatimata, commerçante
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Cet incroyable récit, serait celui du sieur Tiamiyou Abdul Bahky Alabi, précédemment enseignant de maths et physique, à Porto-Novo. Selon notre source qui est un proche de la famille de la victime, tout aurait commencé en 2010. Ayant constaté que dans la zone où il enseignait, très peu d’enfants étaient scolarisés, le jeune professeur décida de créer une ONG « SOS EDUCATION », et une association dénommée « JEUNESSE UNIE POUR LE DEVELOPPEMENT DE PORTO-NOVO». Malheureusement cette belle initiative se serait achevée par un drame incroyable.

Selon cette source, Tiamiyou Abdul Bahky Alabi est né le 27 août 1985 à Libreville au Gabon, de Mr El Hadj Tiamiyou Raimi professeur, et de Mme Chouti Fatimata commerçante. En 2010, alors enseignant à Porto-Novo au Bénin et Soucieux du développement de sa communauté, il aurait décidé de lancer une ONG dénommée « SOS EDUCATION »qui va s’occuper des enfants non scolarisés. De cette ONG, va naitre un centre d’enseignement élémentaire, grâce auquel plusieurs enfants ont pu recevoir une éducation gratuite. En 2011, pour être en cohérence avec son premier engagement auprès des enfants, il aurait mise en place, l’association « JEUNESSE UNIE POUR LE DEVELOPPEMENT DE PORTO-NOVO ». Ce creuset avait pour but, de permettre aux jeunes de se rencontrer, d’échanger sur les problématiques qui minent la jeunesse porto-novienne, mais aussi de se créer des opportunités pour palier aux difficultés liées à la recherche d’emploi.

Le début des hostilités
C’est la création de cette association pour les jeunes, qui aurait selon cette même source scellé la descente aux enfers de Tiamiyou Abdul Bahky Alabi. On était 2012, l’imam de la mosquée Iré-akari aurait surprit deux jeunes filles Fanta et Amina entrain de s’embrasser amoureusement, ce fut l’émoi. En quelques minutes l’information telle une trainée de poudre, fit le tour de la ville. Fanta aurait subie toutes sortes de violences, et humiliations de la part de ses parents, et comme si cela ne suffisait pas, elle va être renvoyée de la maison. Amina quand à elle, aurait été tout simplement mise en prison.« Une décision qui ne repose sur aucun fondement juridique » s’indigne notre source. Les deux jeunes filles ne pouvaient plus mettre pied à l’école. Sur insistance de Fanta, monsieur Tiamiyou en bon défenseur des libertés, décida de défendre la cause des deux jeunes filles. Il organisa donc le 22 octobre 2012, une grande manifestation à laquelle un grand nombre de jeunes auraient pris part afin non seulement de dénoncer le laxisme des autorités, mais aussi la discrimination des homosexuels au Bénin et réclamer la liberté pour ces derniers d’exprimer leurs orientations sexuelles.

Seul contre tous
Afin d’empêcher cette manifestation d’avoir lieu, l’imam El Hadj Souleymane Gbadamassi aurait mobilisé de son côté ses fidèles qui gonflés à bloc, auraient pris à partie le jeune professeur. Il va être roué de coups, sa maison saccagée, ses biens emportés. A la suite de ces événements, Tiamiyou Abdul Bahky Alabi aurait été arrêté par la police et détenu pendant 21 jours au cours desquels il aurait vécu toutes sortes d’intimidations et de violences physiques, les autorités policières l’ayant accusé de recruter des rebelles et de faire l’apologie de l’homosexualité au Bénin. Il va être finalement libéré pour cause de maladie.
Avancer malgré tout
Sa santé recouvrée et fort de ses convictions, il aurait décidé de reprendre son combat au nom de la liberté d’expression, malgré les menaces de représailles de la part de l’imam et des fidèles. Toujours selon notre source, les autorités policières et les fidèles lui auraient formellement interdit de fréquenter les mosquées. Pour le mettre définitivement hors d’état de nuire, l’imam aurait fait le lobbying pour la destruction du siège de son association, ce qui a eu lieu le 05 janvier 2013. La victime va porter plainte auprès des autorités compétentes qui malheureusement ne vont pas lui donner raison.La plainte aurait été classée sans suite. Malgré tout cela, la lutte devait se poursuivre.Ainsi donc le sieur Tiamiyou va entamer une sensibilisation dans les différents quartiers de la ville, auprès des différentes communautés pour leur expliquer le sens de son combat.

Ultime combat de Tiamiyou
Le 1er juin 2013, il organisa une grande rencontre dans un quartier de la ville afin de sensibiliser la masse sur la discrimination dont sont victimes les homosexuels et les dangers auxquels ils font face. Dès l’entame de son discours, les forces de l’ordre auraient fait irruption sur les lieux pour l’interpeller violemment avec 10 autres jeunes. Il va être conduit à la brigade régionale de Porto-Novo où il aurait été accusé de pédophilie, d’atteinte à la sureté de l’Etat et de trafic d’armes. « Après 3 jours de détention à la brigade, nous avons appris qu’il allait être déféré à la prison civile de Porto-Novo suite aux témoignages de l’imam et du chef quartier, que nous soupçonnons d’avoir menti sur son compte » nous confia notre source. En prison, il va vivre une période effroyable contrairement aux autres détenus. Ces journées auraient été faites de bastonnades, de privations, et de tortures de tout genre. Depuis le 31 juillet 2013, il vit en France où il s’est exilé, craignant pour sa vie

Comme une envie de justice
Après 7 ans d’exil, la pression n’est toujours pas retombée, car la famille de Tiamiyou Abdul Bahky Alabi serait toujours persécutée par les autorités et les fidèles musulmans. Selon les dernières nouvelles, sa mère victime de mauvais traitements, serait même décédée le 2 mai 2020 suite à des blessures physiques. Dans ces conditions, le jeune homme estime que s’il décidait de revenir au pays, il risquait la mort sans même passé devant le juge et tout ceci parce qu’il a juste décidé de se battre pour la scolarisation des jeunes démunis, mais aussi pour la liberté d’expression plus particulièrement celle des homosexuels. Il en appelle donc à la conscience collective.

JEAN PAUL AFAMENOU
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