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Importations tous azimuts:Menaces sur la production locale

Publié le mercredi 17 fevrier 2021  |  La Nation
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© Autre presse par DR
Un champ de maïs au Bénin
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Par COMLAN ERIC,

Il est nécessaire de protéger le marché national de l’invasion des produits alimentaires importés tels que la farine de blé au risque de voir les entreprises productrices du Bénin fermer leurs portes.


Des produits alimentaires importés inondent les marchés du Bénin au détriment de ceux fabriqués localement.
Les vendeurs rivalisent de stratégies commerciales pour inciter à acheter à moindre coût leurs produits. Une situation qui n’est pas pour le bien-être des consommateurs et qui appelle de la part des autorités compétentes des mesures fortes pour la sécurité des populations. La responsabilité des consommateurs étant par ailleurs engagée en ce qui concerne le choix de ces produits.

Que cache cette propension à céder les produits alimentaires à des coûts presque inimaginables sur les marchés ?

Généralement, le Béninois préfère les produits importés à ceux fabriqués dans son propre pays, jugés moins chers. Indifférent à l’origine de ces produits, leurs composants et leur état de conservation avant achat, il met en péril son capital santé physique et mentale puisque parfois, il fait face à des produits qui ne respectent pas les normes de qualité et d’hygiène. Des produits parfois périmés, avariés ou globalement impropres à la consommation. Toutes choses les exposant aux risques d’intoxication.
Les importateurs, pour pouvoir écouler coûte que coûte leurs marchandises, font recours à une stratégie de promotion agressive où l’on casse complètement les coûts.
Des constats de terrain, il est à noter sur le marché des sacs de farine de blé dont les importateurs ne sont nullement connus. Il va sans dire que l’enregistrement ne figure pas sur le sac, que le vendeur n’a pas de certificat de mise sur le marché, ni de certificat d’enregistrement alors que le fournisseur qui a importé le produit doit mettre à la disposition de tout vendeur ces documents-là. Ceci, afin que le consommateur soit rassuré que ces produits ont été contrôlés par l’Agence béninoise de sécurité sanitaire des aliments (Abssa) et que l’Etat garantit leur qualité et qu’ils sont consommables.
La crise économique généralisée due au Covid-19 a contribué à déshumaniser les relations entre les commerçants et les consommateurs, exacerbant les déviances dénoncées ci-haut. Les opérateurs économiques et autres vendeurs de produits agroalimentaires tels que la farine de blé, les pâtes alimentaires, le riz…, pour gagner de l’argent font feu de tout bois. Mettant à la disposition des consommateurs des produits de première nécessité peu recommandables. Des comportements qui appellent à une vigilance accrue.


Quels impacts sur l’économie ?

Tout Béninois devra savoir que plus on importera plus le revenu national baissera et le taux de chômage augmentera puisque la consommation locale est la meilleure manière de rendre indépendant un pays et de créer de la richesse. Le cas des Grands Moulins du Bénin (Gmb), seule usine de production de farine de blé au Bénin depuis près de 50 ans, aujourd’hui fortement concurrencée par les farines importées, est assez préoccupant. Des produits à des prix très bas déversés sur le marché entraînant une baisse de la part de marché de la production nationale, menaçant ainsi l’avenir de cette entreprise et des personnes qui y travaillent, note-t-on. Même si cette concurrence semble profiter à la consommation, elle ne garantit pas une économie stable.
De nombreux pays en développement partagent un certain nombre de préoccupations liées à l’incidence de plus en plus marquée des importations sur la production locale, et conscients des effets négatifs d’une telle situation, ils prennent des mesures en faveur de la production locale en vue de freiner l’arrivée anarchique de tout produit sur leur marché. En marge de ces pays, le Bénin reste ouvert à l’entrée de ces produits. Une facilité qui n’est pas sans conséquences sur l’économie nationale, compromettant ainsi les chances de développement du pays.
« Il n’y a pas de développement sans capital humain sain et sans industrialisation ».
Si aucune mesure n’est prise au Bénin, l’industrie de production de la farine de blé se trouvera en surcapacité de stock, à cause de la mévente qu’occasionne déjà l’importation des farines d’origine turque et l’outil industriel qui tourne grâce à la consommation locale et à l’exportation finira par mettre progressivement la clef sous la porte.
Au prime abord, il urge que les autorités en charge de l’Industrie et du Commerce au Bénin prennent les dispositions pour qu’un équilibre soit trouvé entre l’exportation et l’importation afin de permettre une stabilité économique.
Des descentes inopinées dans les marchés devront par ailleurs être organisées par l’Abssa, avec une forte volonté politique, afin de décourager ces petits importateurs qui vendent parfois des produits avariés. Parallèlement, l’éducation et la formation des consommateurs s’imposent pour qu’ils fassent attention à ce qu’ils consomment pour ne pas prendre le risque de s’intoxiquer.
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