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Edito du 11 mars 2013: L’appel aux retraités
Publié le lundi 11 mars 2013   |  L`événement Précis




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Les retraités de l’enseignement secondaire vont bientôt revenir dans les salles de classe. Ainsi en a décidé le ministre de l’enseignement secondaire qui a pris un arrêté à cet effet. La décision entre « dans le cadre de la recherche de solutions idoines à la pénurie en enseignants qualifiés dans les collèges et lycées », selon ses propres termes. Ainsi donc, il est demandé aux directeurs départementaux de l’enseignement secondaire de battre le rappel des enseignants retraités de Français, de Mathématiques et des Sciences physique, chimique et technologique admis à la retraite à partir de 2002. C’est une décision qui devrait provoquer une levée générale de boucliers au sein de tous les enseignants vacataires et de leurs associations.
Ils sont, en effet, des centaines qui exercent encore comme vacataires dans l’enseignement public, alors qu’ils sont munis des diplômes professionnels requis. Qu’ils soient en Français, en Anglais, en SPCT ou autres, ces enseignants ont le BAPES ou encore le CAPES obtenus dans les écoles normales supérieures de notre pays. Les recrutements homéopathiques opérés dans le secteur éducatif depuis des décennies n’ayant pas permis de les absorber, ils vivotent au quotidien, ballotés d’établissement en établissement, à la merci des décisions contradictoires des directeurs de collèges et lycées. Leurs associations dont certaines ont pu mener des actions médiatiques ces derniers mois, ont rencontré le ministre de l’enseignement secondaire à plusieurs reprises, avec des promesses sans lendemain. A leur figure, Soumanou Djimba jette aujourd’hui sa décision qui prétend qu’il y a « pénurie en enseignants qualifiés dans les collèges et lycées » !!!

Non, la décision ministérielle comporte une carence notoire de cohérence. Il est vrai qu’elle entre en ligne droite d’une récente position exprimée par le Conseil national de l’éducation (CNE) et sur laquelle j’ai déjà dit ce que je pensais : elle est une injure au bon sens.
Il est, en effet, contradictoire de constater que l’Etat se refuse à recruter des enseignants formés et reste du haut de sa tour d’ivoire pour proclamer qu’il y a pénurie d’enseignants. Est-ce un refus délibéré de tout recrutement ? Bien malin qui pourrait le dire. Mais le recours aux enseignants retraités n’est-il pas en lui-même un recrutement déguisé ? A moins que l’on dise que les retraités ne seront pas payés, il est évident qu’ils constituent une main-d’œuvre à laquelle il sera concédé un traitement salarial approprié. Ce qui veut simplement dire qu’ils seront utilisés au même titre que les enseignants que le ministre refuse de recruter.
La question est de savoir quel péché les enseignants en question ont commis pour être si délibérément rejetés, piétinés et humiliés malgré toutes les supplications qu’ils ne cessent d’élever depuis plusieurs années. Elle est de savoir pourquoi malgré toutes les demandes d’audience, le ministre refuse obstinément de les recevoir alors même qu’il évoque la « pénurie en enseignants qualifiés ».

Depuis au moins trente ans, l’Etat savait bien que les agents recrutés alors devraient aller en retraite. Il sait pertinemment depuis plusieurs années les dates précises de leurs départs, cependant qu’il n’a rien fait pour former des cadres pour suppléer ce départ inévitable. Pendant ce temps, des enseignants se sont formés à leurs propres frais et se sont mis à la disposition du système éducatif. Mais, l’on trouve des subterfuges bancals pour contourner l’évidence. C’est à croire qu’il y a une conspiration de la vieille génération contre les jeunes…
Il est souhaitable que le Chef de l’Etat s’informe (cette fois-ci) de la dérive administrative qui veut étouffer l’intelligence en rameutant des solutions proprement insultantes pour nos intelligences.
Le plus curieux, c’est ce que feront les géniteurs de la disposition bancale s’ils parviennent à lire l’article 11 de la loi portant lutte contre la corruption qui stipule : « L’agent de l’administration admis à la retraite ou démissionnaire ne peut exercer des activités professionnelles directement liées aux fonctions qu’il assumait quand il était en poste qu’après un délai de cinq (5) ans. »
En clair, la solution à la « pénurie en enseignants qualifiés » ne réside pas dans un recours maladroit aux retraités. Le véritable remède reste le recrutement de tous ceux qui sont sans situation et sont disponibles pour servir. A cela s’ajoute la formation obligatoire de nouveaux enseignants. A moins que l’enseignement ne soit plus prioritaire.

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