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Autre temps, autres mœurs: Bertin Koovi nargue la justice

Publié le vendredi 26 mars 2021  |  Matin libre
Bertin
© Autre presse par DR
Bertin Koovi ,candidat à l`élection présidentielle.
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Depuis son retour au Bénin le 22 mars, Bertin Koovi continue de monopoliser les attentions. Au-delà des nombreux justifs qu’il avance pour tenter de légitimer son retour et son ralliement au pouvoir, il ne manque pas non plus de minimiser ses déboires judiciaires, au point de parodier la justice.

Celui qui se fait appeler, Chabi Woure Boukoukpin est désormais à Cotonou. Après plus de quatre ans passés à l’extérieur du pays, Bertin Koovi foule le sol béninois. Même si chaque citoyen est libre d’aller et de revenir dans son pays, le cas du candidat malheureux à la présidentielle de 2016 est tout particulier. Et pour cause, son passé et présent judiciaire ne font pas normalement de lui, un homme aussi libre de circuler sans crainte, au Bénin. En effet, même avant l’entre-deux tours de la présidentielle dernière, il faisait déjà partie des premiers opposants à Patrice Talon. En s’alignant derrière Lionel Zinsou, le spécialiste de l’économie fondamentale avait même pleuré devant cameras pour le sort du Bénin, au cas où le candidat Patrice Talon gagne au second tour. Après que cela est arrivé, Bertin Koovi en restant dans sa logique, est devenu un contradicteur très virulent à l’endroit du nouveau régime. En quittant le pays, il ne manquait pas de vouer aux gémonies le chef de l’Etat et ses actions. Pis, ‘’l’iroko’’ en est arrivé à prédire la fin du système en place, avec une date butoir. Sortant ainsi de la passerelle d’un opposant, Bertin Koovi était dès lors devenu une ‘’menace pour la paix’’, selon la justice béninoise. Inculpé donc pour ‘’incitation à la haine’’, l’homme est désormais recherché par les autorités judiciaires, pour être jugé. Mais, c’était sans compter sur les nouvelles donnes. En retournant brusquement la veste, Bertin Koovi s’est transformé depuis peu, en un prophète de Patrice Talon et de son régime. Désormais, il veut participer à la réélection du chef de l’Etat. Un alibi qu’il n’a d’ailleurs pas manqué d’utiliser, pour acter son retour au pays. Alors que beaucoup s’attendaient à son arrestation une fois au pays conformément au mandat décerné contre lui et comparativement aux circonstances des arrestations de Atao Mohamed Hinnouho et de Reckya Madougou, Bertin Koovi jouit contre toute attente, d’une parfaite liberté. Celle-ci, aux antipodes donc des principes dont s’est vanté le régime. Et comme cela ne suffisait pas, ‘’le Commandant en chef’’ tourne en dérision cette justice qui devrait en temps normal, s’occuper de son cas. Autrement, Bertin Koovi sait qu’il est un prisonnier ambulant, mais c’est lui-même qui définit le moment propice pour qu’il soit éventuellement mis aux arrêts. Il suffit de scruter ses premiers propos après ce retour, pour s’en convaincre. « (…) Que Talon me permette au moins de finir de travailler pour sa réélection. Par la suite, il pourra me mettre en prison. Je suis tout simplement heureux d’être de retour. Et je peux vous dire que je suis sur la liste de ceux qui sont recherchés par la Criet ou je ne sais quoi. Mais je n’ai pas peur. Je suis prêt à répondre devant la justice. Mais ce que je demande au Président Patrice Talon, c’est qu’il me permette aux moins de finir de travailler pour sa réélection. Par la suite, il pourra me mettre en prison, si c’est qu’il veut (…) », a-t-il annoncé. En clair, si Bertin Koovi ignore même l’instance qui le recherche, il est évident qu’il s’en moque royalement et ne s’y intéresse même pas. Le faisant, c’est une très belle façon de se moquer de la justice et de ses instances.

J.G
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