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Présidentielle/ En cas de victoire du duo Talon-Talata: Désillusions et frustrations en vue à la Mouvance

Publié le jeudi 1 avril 2021  |  Matin libre
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© Autre presse par DR
De gauche à droite les 3 candidats tête de liste pour la présidentielle de 2021 au Bénin Corentin Kohoué, Patrice Talon et Alassane Soumanou Djemba
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Alors qu’il n’a compté que sur un poignet de responsables et de personnalités pour sa victoire en 2016, ça n’est plus le cas pour Patrice Talon, en 2021. À l’instar des partis soutiens et des militants solitaires, beaucoup de mouvements politiques et de nouveaux acteurs se sont mis dans la posture de râteleurs, pour la victoire du chef de l’État et de sa colistière. Un couteau à double tranchant, qui pourrait faire naître beaucoup de frustrés dans le camp de ces nouveaux soutiens, si le Président actuel rempile.

La présidentielle de 2021 au Bénin connaîtra son premier épilogue, le 11 avril prochain. En attendant le vote de ce premier tour, place a été cédée depuis vendredi 26 mars, à la campagne électorale. Ainsi, au niveau des trois duos retenus pour cette joute électorale, les mobilisations sont au quotidien. Si autour des deux duos dits de l’opposition, beaucoup de partis politiques, de mouvements, de cadres et de personnalités politico-administratives ne sont pas réunis, c’est le contraire quant au duo de la mouvance. En dehors des partis représentés au parlement et au sein des Conseils communaux et municipaux, les autres formations politiques satellites de la mouvance mouillent le maillot pour Patrice Talon et Mariam Chabi Talata. Mieux, à l’instar de ceux-ci, une bactérie de mouvements politiques foisonne dans tout le pays, toujours à la cause du même duo. Tout ceci, ajouté à la vague de personnalités et cadres évoluant en solitaire, mais qui également déifient ce ticket présidentiel. Si ces soutiens qui naissent de partout font une bonne affaire pour le duo de candidats qu’ils supportent, cela pourrait également se révéler comme un couteau à double tranchant, pour la mouvance. En effet, alors que la florescence de ces mouvements politiques devenait de moins en moins contrôlable par le pouvoir, il a été décidé qu’ils resserrent les rangs et par ricochet, entrent sous le contrôle de leurs partis politiques originels. Mais depuis que cette campagne électorale a pris corps, cette injonction ne semble pas être trop respectée. Car, certains de ces mouvements, pourtant contrôlés par des membres fondateurs des partis politiques de cette même mouvance, prennent des initiatives isolées, toujours au profit de Patrice Talon et de sa colistière. Du terrain aux médias, ils font feu de tout bois pour se faire valoriser et donner du crédit à leurs actions de mobilisation. Cela, dans le seul but de montrer au Président candidat, qu’ils ont été aussi une cheville ouvrière, pour sa victoire éventuelle. De là, ils pourront espérer le retour de la manivelle, une fois que Patrice Talon aura réussi à obtenir un second et dernier mandat. Certes, cette option a été payante pour la plupart des soutiens du genre qui ont accompagné l’actuel locataire de la marina, pour la présidentielle de 2016. Seulement, ce même procédé risque de faire long feu et de créer beaucoup de frustrations dans le rang des meneurs et mécènes de ces mouvements en 2021.

Et pour cause…

Il suffit de voir la manière de faire de Patrice Talon, pour s’en convaincre. D’abord, il n’aime pas se séparer de ses hommes de main. Sa galaxie lui étant toujours docile et fidèle, beaucoup seront reconduits parmi eux, en cas de victoire. Ensuite, en promettant à ses partis satellites de mieux les prendre en compte désormais, il est évident que Patrice Talon même s’il doit faire appel à de nouvelles têtes autour de lui, si jamais il rempile, ces personnes ne viendront pas pour la plupart, hors de ces partis longtemps laissés pour compte. Enfin, ce qui risque de ne pas militer en faveur de ces mouvements et ceux qui les représentent, c’est un vrai baromètre pouvant justifier le sens et la qualité de leurs efforts sur le terrain, contrairement à 2016 où tout était patent. Dans ces conditions donc, beaucoup parmi eux espéreront mais, en vain. Et quand on sait que la majorité parmi ces soutiens ne dépense pas leurs énergies et peut-être leur argent pour ne rien espérer en retour, des frustrations et embarras naîtront. Même si Patrice Talon a la manie de contenir ses soutiens qu’ils soient récompensés ou pas, la situation risque de ne pas être la même, pour son éventuel second mandat. En clair, ce vent qui a toujours secoué les anciens chefs de l’État au cours de leur second mandat sera un défi majeur pour le chantre de “La Dynamique continue”. Mais avant, il faut que les électeurs lui accordent en majorité, leur suffrage, pour sa réélection.

J.G
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