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Bénin/Grandes Tendances De La Présidentielle 2021: 86%…, Mais Aller Au-Delà Du Cosmétique

Publié le mercredi 14 avril 2021  |  Matin libre
Présidentielle
© aCotonou.com par Didier ASSOGBA
Présidentielle 2021: Ambiance dans quelques centres de votes à Cotonou
Cotonou, 11 avril 2021: quelques images du déroulement de vote dans quelques centres de votes sillonnés dans la capitale économique du Bénin.
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Comme dans une guerre de communication autour de la présence des Béninois aux urnes, la Commission électorale nationale autonome (Céna), en charge de l’organisation de l’élection présidentielle du dimanche 11 avril, a fini par annoncer les grandes tendances. Selon elle, la participation à ce scrutin, qui s’est déroulé dans le contexte vu par le monde entier, est de 50%. Enfin, avec tout ce qui va avec comme gymnastique pour en arriver là. Les arrondissements qui n’ont pas connu d’élection n’ont pas été pris en compte. Une décision de la Cour avait déjà enjoint la Céna de ne pas prendre en compte plus de 500 mille personnes qui, selon l’Insae, seraient décédées. En plein meeting de campagne électorale, le chef de l’Etat a décrété l’utilisation des cartes d’identité scolaires pour le vote. Ce qui a donné droit au ministre de l’intérieur d’élargir les pièces d’identification à exhiber pour participer au scrutin. On constatera, le jour du vote, que des électeurs sont venus même avec leurs diplômes de fin d’apprentissage.

Au final, le taux officiel annoncé se rapproche curieusement des premiers ventilés par les thuriféraires et communicants du pouvoir. Certes, la Céna reste la seule structure officielle habilitée à donner les grandes tendances. Mais que ses statistiques quant au taux de participation en viennent à distancer largement celles avancées par la Plateforme électorales des Osc qui en a l’habitude depuis un certain nombre d’années et avec une marge minime d’erreurs, cela pourrait laisser libre cours à diverses interprétations dans l’opinion. On s’en fiche certainement, surtout que les boucs émissaires de tout ce qu’il y a une comme éclaboussures sur l’élection sont trouvés : la << Covid-19 >> et les << apatrides opposants haineux >>. Qu’à cela ne tienne ! Le vin est tiré et il faut le boire, diraient certains. 50% de taux de participation avec un score fleuve à l’instar de certains pays qui en sont champions, le Bénin aura étonné vraiment le monde. Une première depuis 1960, année des indépendances ou tout au moins depuis que le pays est passé au Renouveau démocratique. Les artisans de cette << innovation inédite >> pour les Béninois se frottent déjà les mains. On a dansé hier nuit au siège de campagne du duo gagnant. Mais, contrairement à l’effervescence qui a entouré en 2016 l’élection du président réélu, c’est le calme plat, l’indifférence dans les rues, les maisons, les bars et kiosques… Soit Covid-19 en est également pour quelque chose, soit une fois que l’attention est tirée, le tir sera rectifié à la proclamation des résultats par la Cour constitutionnelle. Ce sont de petits indices qui ne trompent pas et qu’il faut prendre au sérieux. Patrice Talon est certes réélu mais il ne doit pas être si fier en son for intérieur, tant les défis sont énormes. À travers le scrutin de dimanche, c’est un signal important que le peuple lui a adressé après les législatives de 2019. Au décryptage, le chef de l’État doit se rendre compte qu’il devra aller au-delà de ce que d’autres observateurs appellent le cosmétique ou le maquillage, en initiant, dans le meilleur délai, une réconciliation d’avec son peuple. Et cela passe par le dégraissage des prisons des nombreuses voix critiques arrêtées dans le sillage de cette élection parce qu’elles sont supposées, à tort ou à raison, fomenter des actes pour empêcher le déroulement normal du scrutin, de même qu’une main tendue à ses compatriotes qui, pour une raison ou une autre, sont loin du pays avec des condamnations et mandats d’arrêt au dos.. L’organisation d’une vraie assise nationale pour redéfinir sur le vivre ensemble qui a pris un sérieux coup est un autre chantier. A moins qu’on veuille, une fois encore, remettre à demain les frustrations accumulées depuis 2016. Et à quoi bon, si au sein même de la Mouvance/Rupture, il y a des personnalités qui sont comme des ”exilés” dans leur propre pays parce qu’au nom de la politique et de supposées réformes, elles ne peuvent plus mettre pieds dans leur commune d’origine ? Beaucoup ont dû voter à Cotonou et périphéries, loin de chez elles. Ce qui n’était pas le cas auparavant. Autant chercher donc à << dialoguer avec des terroristes >> pour une paix durable.



Mike M.
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