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Entretien du Président de la République sur Rfi et France 24: Talon parle de sa gouvernance, des élections, et des opposants

Publié le lundi 3 mai 2021  |  L`événement Précis
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© Reuters par Philippe Wojazer
Le président béninois Patrice Talon.
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Après sa réélection, le Chef de l’Etat Patrice Talon a, au cours d’un entretien diffusé sur RFI et France 24 le vendredi dernier, défendu les réformes engagées par son régime, notamment sur le plan politique. A le croire, avant son accession à la magistrature suprême en avril 2016, le Bénin était enfoncé dans la misère du fait de la mauvaise gouvernance. En effet, il a fait savoir que l’ancien système partisan a longtemps favorisé les chantages des acteurs politiques au président élu qui n’arrivait pas à faire des réformes courageuses et nécessaires pour le développement du pays. De plus, il ressort du diagnostic fait par les députés de la 7è législature, qu’il est impérieux d’opérer des réformes sur le plan politique afin d’amorcer le réel développement. Ainsi, à sa prise de fonction, il a pris l’Assemblée nationale au mot en initiant des rencontres entre l’Exécutif et le parlement aux fins de définir les corrections à apporter aux lois existantes. Ce qui a abouti à la réforme du système partisan opérée en 2018. Une réforme qui interdit la participation des alliances de partis aux élections, afin de contraindre les acteurs politiques à créer de grands partis politiques d’envergure nationale pour prendre part aux joutes électorales. Par ailleurs, la loi a imposé un seuil de 10% des suffrages au plan national aux partis politiques avant de lever des sièges au sein des maires et du parlement. Pour le Président Talon, cette disposition permet d’avoir des formations politiques d’envergure nationale.

De la contestation de la réforme du système partisan
Selon les explications du Chef de l’Etat, la réforme du système partisan est aujourd’hui contestée par des acteurs politiques qui refusent de se soumettre à la loi qu’ils ont eux-mêmes votée avant son accession au pouvoir en 2016. « Ils ont décidé de remettre en cause leur propre réforme et refusé d’aller aux élections législatives de 2019 », a-t-il déclaré, puis il a ajouté que ces acteurs politiques qui se réclament de l’Opposition dite radicale ont engagé en 2019, des actes de violences et de rébellion qui ont engendré des morts. Et en 2021, ils ont récidivé en clamant haut et fort que la présidentielle du 11 avril n’aura pas lieu s’ils ne sont pas candidats, alors qu’ils n’ont pas pu remplir les conditions fixées par les lois électorales en vigueur, notamment le parrainage nécessaire, fait remarquer le Chef de l’Etat. A le croire, le parrainage a été institué pour permettre aux potentiels candidats à la présidentielle de provenir des grands partis politiques ou d’être portés par ces derniers. L’un des objectifs de cette disposition est, selon lui, de mettre fin à l’achat de la conscience des populations lors des élections à travers des billets de banques. Mais contre toute attente, certains partis politiques comme Les Démocrates ont désigné des candidats qui ne sont pas conformes aux objectifs de la réforme du système partisan. Ce qui a obligé les maires et députés qui avaient affiché leur volonté de parrainer les candidats de l’Opposition, à ne plus le faire.

Pas de grâce présidentielle, ni de loi d’amnistie en 2021
Si en 2019, le Président Patrice Talon s’est impliquée pour que la loi d’amnistie proposée à l’issue du dialogue politique soit une réalité, il n’entend pas le faire en 2021. « Je n’envisagerai pas de grâce, ni d’amnistie pour quelque chose qui devient récurrent. Le faire, c’est encourager l’impunité », a-t-il laissé entendre. Selon lui, les actes de violences perpétrées lors de la présentielle de 2021 sont du terrorisme, car ils relèvent des gens qui veulent imposer une cause politique par l’instauration d’un climat de psychose dans le pays. « La cause politique ne peut pas être défendue par la terreur. (…) Qu’ils l’aient dit, ce n’est pas grave, mais qu’ils aient agi pour, c’est inadmissible. L’impunité est la meilleure façon d’inciter aux crimes », a martelé le Président de la République. L’affaire étant devant la justice, il demande au peuple béninois de laisser la justice faire son travail pour que les commanditaires, auteurs et complices puissent répondre de leurs actes. Cependant, il garde l’espoir que ça ne soit pas un grand nombre de ses compatriotes qui se seraient impliquées dans les violences électorales de 2021.

Patrice Talon préoccupé par la transparence de la justice
« Personne ne peut surveiller le Bénin, fusse-t-il un gouvernement américain, parce que le Bénin est un pays normal ». Ainsi s’est exprimé le Président Patrice Talon appelé à donner son appréciation par rapport au communiqué des USA sur la situation au Bénin. Pour lui, c’est légitime de suivre un pays, puisque l’interpellation des hommes politiques a toujours soulevé des interrogations et inquiétudes dans tous les pays. Mais il a confié qu’il n’arrêtera pas sa lutte contre la corruption et l’impunité parce que la communauté internationale s’interroge. Le Président Talon dit être lui aussi préoccupé par une justice transparente au Bénin.

Patrice Talon défavorable à un 3è mandat
Le Président Patrice Talon ne briguera pas un troisième mandat. Il l’a fait savoir au cours de l’entretien qu’il a accordé à RFI et France 24. Pour lui, la Constitution a déjà réglé ce problème en son article 42 qui stipule que nul ne peut exercer plus de deux mandats dans sa vie. « Cette phrase, quelqu’un l’a jamais mise dans une Constitution ? Reconnaissez déjà les efforts du Bénin et l’importance d’une telle phrase qui règle les problèmes de compteur à zéro, 3e, 4e et 5e mandat. Cette phrase restera ainsi. Personne ne changera cela en tout cas pas à mon initiative », a déclaré Patrice Talon. Il a par ailleurs martelé qu’il va rendre le tablier à la fin de son deuxième mandat en 2026, car à le croire, les Béninois tiennent beaucoup à la limitation des mandats. « Et c’est pour cela que nous avons introduit cette phrase pour éviter une tentation de nouvelle Constitution par peur que quelqu’un s’éternise au pouvoir », a-t-il conclu.
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