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Témoignage de Victor Topkanou sur des jeux de couloirs au Bénin des révélations sur les marchandages politiques

Publié le mercredi 5 mai 2021  |  L`événement Précis
Victor
© aCotonou.com par DR
Victor Topanou,Universitaire, Enseignant de Droit
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L’ancien garde des sceaux, ministre de la justice et rapporteur général du dialogue politique de 2019, professeur Victor Topanou, est convaincu que les réformes politiques issues du dialogue politiques sont un véritable gain pour le développement du Bénin. Car lesdites réformes permettent d’assainir la classe politique et permettre au président de la République de se consacrer au développement du pays plutôt que de se livrer à des marchandages politiques dont les conséquences sur la gouvernance politique et économique sont suffisamment bien connues. Et c’est parce qu’il connait ledit mal pour avoir été témoins des gages de mauvaise gouvernance qu’il a aussi souhaité l’inversion d’une telle situation. Pour justifier ses propos tenus « Sous l’arbre à palabre » au siège du journal L’Evénement Précis, et surtout pour convaincre de leur justesse, le professeur de droit Victor Topanou, se livre à des confidences des arcanes de la république pour permettre à l’opinion de mieux l’appréhender.

Voici ses
révélations…..

« Écoutez, moi j’ai travaillé avec le Président Boni Yayi. En 2007, il y a eu les premières législatives du premier mandat de Boni Yayi. Il a eu une majorité relative et il a dû trouver des alliés pour construire une majorité absolue. Mais un an plus tard, en 2008, il a encore perdu cette majorité. Pour tenter de reconstruire une nouvelle majorité, il a fallu donner des gages de mauvaise gouvernance aux Députés qui acceptaient de le soutenir. Ainsi par exemple, pour obtenir le soutien du Député Justin Agbodjèté, il a fallu consentir à son parti, l’UTD de Barnabé Dassigli le poste de Ministre de la Jeunesse et des sports, un poste de chargé de mission et un poste de Chef d’arrondissement à Calavi. Il en est de même du jDéputé Kindjanhoundé qui n’a accepté de soutenir le gouvernement qu’à condition d’obtenir un poste de Ministre, un poste de Préfet et des marchés publics. Pour bénéficier du soutien d’un député à l’Assemblée nationale, un Président de la République était obligé de faire tout ça. Sans compter que plus de 80% des Députés sont des opérateurs économiques et que la seule chose qui les préoccupe, ce sont les marchés publics.
L’exemple le plus illustratif en même temps qu’il est symbolique, c’est la construction inachevée depuis quelques années du siège de l’Assemblée nationale, le lieu où bat le cœur de notre démocratie à Porto-Novo. Et pourtant, tout le monde a conscience que cette situation ne pouvait durer plus longtemps. Kérékou dénonçait déjà les intellectuels qu’il qualifiait de «tarés» et en appelait à la construction du Bénin du futur. Yayi Boni quant à lui, a parlé du «changement» au cours de son premier mandat avant de parler de «refondation» au cours de sen second mandat pendant que le Président Adrien Houngbédji parlait de «rectification».
En 2016, on s’est retrouvé avec deux grosses tendances, le «nouveau départ» et la «rupture». Au total, le besoin existe, il est réel. Le seul reproche que l’on peut faire au Président Talon, c’est de n’avoir pas accompagné ces réformes d’une bonne pédagogie. Mais il n’est pas trop tard pour rectifier et mieux faire». Ce témoignage poignant du professeur Victor Topanou est illustratif de ce que vivent les présidents de la République et qui les pousse en permanence à lutter pour disposer d’une majorité confortable à l’Assemblée nationale pour avoir une stabilité dans la gouvernance.

Wandji A .
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