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Relance de l’économie nationale : Les propositions de Galiou Soglo
Publié le lundi 11 mars 2013   |  Le Matinal


Galiou
© Autre presse par DR
Galiou Soglo


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L’ancien ministre Galiou Soglo était ce samedi 9 mars 2013 sur la radio Océan Fm. Occasion pour lui d’ébaucher quelques pistes pour la relance de l’économie nationale. Aussi, a-t-il exposé ses ambitions pour la Fondation qu’il dirige. Voici publiée, l’intégralité de son intervention.


Comment se sent-on quand on n’est plus ministre ?

« Je voudrais remercier tout d’abord le club océan et tous les auditeurs. On se sent très bien quand on sort du gouvernement. On a le sentiment de fierté quand on a eu la chance et le privilège d’avoir servi son pays. Après quatre ans au gouvernement, je dis qu’une autre page est ouverte. Ce n’est pas le remord ni l’amertume. Au contraire, je remercie le Chef de l’Etat de m’avoir donné cette opportunité, d’avoir eu à travailler dans deux départements (Ndlr : au ministre des Sport puis à la Culture) qui à mon sens sont les plus importants. Ils sont souvent négligés. Mais je crois que le département du sport et de la jeunesse et le département de la culture et de l’alphabétisation sont des départements qui touchent la majorité de notre population. J’ai eu la chance d’être très bien passé par là. A ce niveau, je peux dire que quand le président Soglo a perdu le pouvoir en 1996, il m’a téléphoné. Il m’a dit que ce n’est plus le bonheur. Mais quand vous avez la tête sur les épaules, vous savez remettre les choses à leur place dans leur contexte. Donc, il est évident que lorsque j’ai été ministre, j’ai su que de toute façon, on ne naît pas ministre. On le devient, et cela peut s’arrêter à tout moment. Sur un certain plan, j’ai éprouvé la joie de trouver certaine liberté de prendre le temps pour moi. Parce que quand vous êtes ministre, vous n’avez plus le temps, les week-ends sont consacrés à votre travail sur le terrain ou à des rencontres avec la population. J’ai géré certains départements qui m’ont amené à travailler dans tout le pays. Donc, après quatre ans, il y a une certaine fatigue. J’étais heureux de retrouver une certaine liberté, de retrouver des amis des parents et des enfants. Donc, l’après ministre s’est pour moi passé tout naturellement. Je devrais dire que les Béninois et Béninoises m’apprécient. Quand je voyage, quand je rentre à Cotonou, quand je passe naturellement là où passe la plupart des gens qui onr a géré notre pays. Je vois quelle chaleur et quel amour les gens me donnent. Donc, vous vous dites, ils me reconnaissent un certain travail que j’ai eu à effectuer et donc cela me donne la joie. Parce que quand vous êtes ministre, quand vous occupez des postes de responsabilités, vous avez frustré des gens. Pour ma part quand je vais dans n’importe quelle administration, les gens me reçoivent avec beaucoup de joie. Je le sens. Et je tenais à vraiment les remercier pour ça. Car je n’ai pas eu le sentiment d’avoir traversé le désert.

On traverse une sorte de récession actuellement. En plus de cela, on ne se parle plus. Pensez-vous qu’on peut continuer à ne pas se parler ?

Il est évident que malheureusement au sortir de la conférence nationale de 1990, nous nous sommes rendu compte que tout est politisé au Bénin. Mais ce sont les hommes politiques d’abord par leur comportement comme le disait Houphouët Boigny, la paix c’est un comportement. Et j’espère que vous allez initier ces genres de rendez-vous avec les hommes politiques, on va tout faire pour les provoquer. Je dis souvent que derrière une critique il n’y a pas qu’un aspect négatif. Si vous le prenez bien, vous prenez l’aspect positif et vous avancez. Et un individu quel qu’il soit ne peut avoir totalement tort et totalement raison. J’espère que nous aurons des émissions au cours desquelles on va débattre. On aura des idées contradictoires pour avancer.

Vous craignez les insultes ?

Vous savez les insultes, c’est pour les faibles. J’ai fait 10 ans dans l’opposition, j’ai été député de l’opposition, je n’ai jamais insulté le Président Mathieu Kérékou, ni l’un de ses ministres bien au contraire. Même quand j’étais au pouvoir j’avais une élégance de discuter, de soutenir même les gens qui n’étais pas de mon bord politique. Vous savez on est un tout petit pays. J’ai des parents qui viennent d’Abomey, Porto-Novo, Parakou, Natitingou, il y a un grand brassage entre les fils et filles de notre pays. Et les collaborateurs que j’ai eus je ne demande pas d’où est-ce qu’ils viennent. Ce que je demande, ce sont les compétences. Le fait qu’on puisse me critiquer (parce que je ne suis pas Dieu) et qu’on m’apporte la contradiction cela ne me gêne pas. C’est une question d’éducation personnelle et de valeur sur lesquelles se fonde l’action politique. Je suis passé dans deux ministères je n’ai jamais cherché à prioriser une ethnie. J’ai pris des compétences. Aujourd’hui, le monde vit une situation difficile. Il en est ainsi depuis des années et cela va perdurer. On a la chance de ne pas tomber dans les dérives financières que connaissent certains pays occidentaux. Même s’il faut reconnaître que l’accès au crédit est important et qu’aucun pays ne s’est développé sans emprunter sur les marchés financiers. Donc on est contraint en tant que membre de la zone Cfa et de la zone franc à avoir un certain nombre d’équilibre c’est-à-dire que si vous avez des dépenses, vous devez avoir à côté des recettes. Dans notre politique d’infrastructures, dans notre développement industriel, nous avons des tas d’enfants au chômage.

Quel est votre scénario préféré au plan économique ?

Mon scénario préféré est que nous avons la chance d’avoir un grand pays qui s’appelle le Nigeria. Et quand on voit de par le monde, les grands pays se sont développés sur leur continent grâce à des pays qui étaient importants au niveau démographique. Vous voyez le Canada et le Mexique ont la chance d’avoir les Etats-Unis. L’Uruguay, l’Argentine, la Chili ont le Brésil. Les pays d’Asie du sud-est ont la Chine. Et les pays de l’Europe ont la France et l’Allemagne. Le Bénin a la chance d’avoir le Nigeria , et ce que nous devons faire est de formaliser nos relations économiques avec ce grand voisin. Faire en sorte que nous sortions de l’informel pour basculer dans le formel. Aujourd’hui malgré les problèmes que rencontre le Nigeria il est la troisième puissance au niveau du cinéma. Mais ils n’ont pas toutes les infrastructures pour continuer dans cette lancée. Le Bénin peut être une belle plateforme pour aider le Nigeria à se développer dans ce secteur. Le Bénin devrait être également le grenier du Nigeria. Tout dernièrement j’ai rencontré des experts agronomes qui m’ont dit que la terre au niveau de l’Atlantique est très fertile pour la production maraichère. Il n’est pas normal qu’on ne puisse développer la production de nos cultures.

Mais pourquoi le Bénin ne soutient pas l’Agriculture ?

Malheureusement les tomates, les oignons viennent soit du Burkina Faso soit du Togo. C’est une option politique. En ma qualité de ministre des sports et de la culture, j’ai eu à m’interroger en Conseil des ministres en disant : Nous avons une expérience intéressante qui se trouve être à Porto-Novo, le Centre Songhaï. Je l’ai dit parce que les images sont là devant les jeunes quand j’étais ministre des sports parce qu’on a un fonds dédié à l’octroi de prêts aux jeunes. J’avais dit commençons déjà par dupliquer dans les douze départements cette réussite qu’est le Centre Songhaï. Il faut aussi cesser cette politique qui veut que toutes les subventions accordées à l’agriculture aillent au coton. Depuis une décennie, les cours mondiaux de coton ne font que s’abaisser. Je ne dis pas qu’il ne faudrait pas continuer de subventionner le coton, mais si vous subventionnez un secteur et malheureusement les cours mondiaux montrent que cela ne fait que baisser, la rentabilité que vous allez avoir sera de toute façon déficitaire. Il faudrait à un moment donné prioriser d’autre secteurs par exemple subventionner l’ananas. J’étais exportateur et producteur d’ananas il y a quelques années. Je pense qu’on n’a pas besoin d’être marxien pour savoir comment cela se passe. Les ivoiriens qui ont arrêté leur exportation d’ananas n’envoient pratiquement plus sur le marché européen. Aujourd’hui l’ananas béninois est un très bon ananas avec un taux de sucre de 13% alors qu’à l’époque, il était de 7%. Aujourd’hui sur le marché européen, vous voyez l’ananas camerounais et ghanéen. Que devons-nous faire ? Si vous voulez réellement dynamiser cette filière d’ananas, montez un centre de conditionnement à Allada. Un centre de conditionnement va générer de l’emploi mais va amener la qualité de notre ananas à augmenter pourquoi ? Si vous monter un centre de conditionnement, vous allez avoir sur place le moyens de sélectionner votre ananas, le mette en carton et le transporter à l’aéroport ou au port de Cotonou. Même pour la filière maraichère, il n’est pas normal aujourd’hui que nous ne consommions pas nos produits locaux. Je suis heureux de voir que l’actuel ministre veuille se pencher sur la filière anacarde. Ce n’est pas normal qu’on est une filière qui soit servi aux indopakistanais qui l’envoient dans leur pays. C’est en faisant en sorte de soutenir les rares promoteurs d’anacarde à mener des unités de transformation au niveau local cela donnerait des emplois à bon nombre de gens. D’autant plus que nous savons que l’anacarde béninois est l’un des meilleurs avec la Guinée Bissau et le Mozambique.

A la tête du ministère de la culture, vous aviez mené une série d’actions. Parlons-en

Nous avons eu à travailler avec la Direction du Fonds d’aide à la culture et surtout au niveau du Conseil d’administration avec les artistes eux-mêmes. Et ma bataille a été à deux niveaux. Et la première des choses, il faut aux artistes un espace culturel. Et nous avons dit aux artistes que durant dix ans, l’Etat aura mis 10 milliards au profit du Fonds d’aide à la culture. Si nous prélevons 200 millions F Cfa par année. Et cela pourra permettre de construire un espace culturel. Les membres du Conseil d’administration et les artistes ont dans leur globalité rejeté. Il en est de même pour la question de l’assurance pour les artistes nous avons fait un travail et nous avons dit aux artistes qu’il fallait qu’on commence par un prélèvement au niveau des montants alloués au Fonds d’aide à la culture, le milliard culturel. Ils ont refusé. Nous avions été très loin. Nous avions commandité une étude avec un assureur de la place.... ce sont les acteurs eux-mêmes qui ont refusé, et je ne pouvais pas en ma qualité de ministre l’imposer puisque j’appartenais à un gouvernement. Il y a un Conseil des ministres, il y a surtout le Chef de l’Etat.

Je ne suis qu’un ministre de la culture. J’ai un président au dessus de moi et des ministres d’Etat est dessus de moi. Le conseil des ministres n’a pas approuvé cette décision il en est de même pour la question de l’assurance pour les artistes. Nous leur avions demandé qu’il faille qu’on procède à un prélèvement au niveau du montant alloué au Fonds d’aide à la culture le milliard culturel. Ils ont refusé. Nous avions commandité une étude avec un assureur de la place qui avait dit que l’Etat va investir en prélevant une partie du fonds d’aide à la culture et les artistes vont verser une quotité minime. Ce sont les artistes eux-mêmes qui ont refusé. Et je l’ai dit plusieurs fois. Donc la critique est pertinente mais je pense qu’elle doit être perçue à deux niveaux. D’abord ce sont les acteurs eux-mêmes qui ont refusé. Et de deux, je ne pouvais pas en ma qualité de ministre, l’imposer puisque j’appartiens à un gouvernement et il y a un conseil des ministres et au dessus le Chef de l’Etat. Je suis surpris qu’on ait fait croire que j’ai quitté le Bénin. Je suis bien chez moi. Je voyage comme tout béninois pour des contacts. Je ne sais pas pourquoi on veut faire croire que je suis hors du territoire. Je suis chez moi. Je n’irai nulle part. Ce sont de colportages politiques.

Prenons la question de logement aujourd’hui. La garantie à déposer avant d’intégrer actuellement est 1 an de caution. C’est comme-ci on demande aux gens d’aller voler pour pouvoir se loger. Parlant de la nourriture, peut-on dire que les familles béninoises mangent bien et à leur faim ou se permettent juste de bouffer.

Aujourd’hui trois ignames c’est 1500 Fcfa et il faut minimum 3.000 Fcfa pour une famille de trois ou 4 personnes pour manger normalement. Ceci fois trente jours, cela suppose qu’il faut avoir un salaire conséquent. Vous êtes entre 150.000 Fcfa voir 200.000 Fcfa pour vivre, ne serait ce que pour manger matin et soir je ne parle pas du petit déjeuner. Combien de familles au Bénin peuvent s’assurer un repas à ce prix ? Comment voulez-vous qu’une famille béninoise puisse manger à sa faim et avoir un repas équilibré par jour (vous avez une malnutrition) alors que nous avons des terres cultivables. Aujourd’hui, quand vous allez au marché les prix ont triplé. Certains de nos partenaires privés, certaines banques privées achètent massivement les terres africaines et béninoises. Demain, vous ne contrôlerez plus votre sécurité alimentaire. Les gens vont exploiter vos terres, envoyer les produits dans leur pays, et les revendre aux prix qu’ils le désirent. Ce qui est important avant tout, c’est la bouffe. Si vous n’arrivez plus à nourrir votre peuple, et si votre peuple est mal nourri, il en va de sa santé et il en va de son moral et de son mental donc vous avez une paupérisation à tous les niveaux de l’individu. Aujourd’hui, le gouvernement doit amener les opérateurs économiques à investir massivement dans ce secteur. Encore faudrait-il qu’il les incite à travers des exemptions, des déductions fiscales. Et vous m’amenez sur un autre chantier. J’ai été député et ministre. Jai déposé au Président de l’Assemblée nationale une proposition de loi sur le sport et la culture. J’ai pris ce document que j’ai donné à l’actuel premier ministre en lui disant que si l’Assemblée ne veut pas voter une loi qui va toucher la majorité de notre population, il faut qu’on introduise un projet de loi dans ce sens. Beaucoup me demandent ce que j’ai fait quand j’étais ministre de la culture. Justement j’ai fait en sorte que l’on puisse passer des concerts en play-back en concert en live. Encore faudrait-il qu’en amont le matériel de musique puisse être exempté de droit de douane. On ne peut pas comprendre que l’Etat béninois ait accordé des exemptions sur les matériels informatiques et qu’on n’accorde pas des exemptions douanières fiscales pour des matériels sportifs et le matériel de musique alors que nous avions fait un atelier à l’Assemblée nationale quand j’étais député qui a montré que la part dévolue aux exemptions sportive et culturelle est trois fois inférieure à celle des matériels informatiques. J’en ai parlé au ministre Koupaki en disant que le gouvernement peut faire un projet de loi si les députés ne votent pas une loi, mais je n’ai pas été entendu. Personne n’a réagi. Mais les jeunes vont croire à ces candidats qui diront qu’ils sont pour les jeunes alors si vous êtes pour les jeunes votez cette loi parce qu’il n’est pas normal. Quand j’ai déposé cette proposition de loi, j’ai parlé aux députés et il y a un qui a parlé de la question de logement le député Quenum. J’ai dit en son temps que le jeune qui rentre sur le marché de l’emploi sans argent suffisant, il n’est pas normal qu’on lui demande deux ans de loyers pour pouvoir intégrer une chambre à coucher un salon. Ce n’est pas normal alors que des pays riches comme la France a voté deux lois. Aujourd’hui la première avec le parti socialiste où on ne demande que trois mois de loyer et pendant la période hivernale on ne peut pas chasser quelqu’un. Aujourd’hui est-il normal que les députés ne puissent pas voter une loi sur le logement ? Allez-vous amener les jeunes files à se prostituer pour pouvoir payer le loyer ? Et aux garçons à ne pas se marier ou à différer leur mariage, ce n’est pas normal. Le législateur doit se pencher sur des questions de société. Il n’y a pas que la question de la révision de la constitution. Le gouvernement peut faire un projet de loi et je ne comprends pas que les jeunes ne s’indignent pas par rapport à cela.

Abordons le volet sportif. Vous avez été initiateur d’une série de réformes N’êtes vous pas mal à l’aise de voir la famille sportive se déchirer ?

Je dis souvent qu’on n’a jamais totalement raison ni totalement tort. Chacun apporte sa pierre à l’édifice. Du temps des requins, beaucoup savent qu’en ma qualité de Président des requins j’ai été malmené par la fédération béninoise de football. Mais le jour où je suis devenu ministre, je n’ai pas réglé des problèmes personnels, non, j’ai dit en son temps que je ne suis pas venu pour créer des ennuis au Président Anjorin et voilà de gens ont dit à l’époque que j’ai reçu de l’argent chez lui. Je n’ai pris un franc chez lui. Je le respecte et il me respecte. J’ai pensé qu’il fallait aller au professionnalisme. Les gens de la fédération et du ministère ont mis la balle à terre et je leur ai dit que les problèmes du football restent dans la famille du football. Les souffrances des sportifs sont importantes. Quand j’étais ministre, j’ai fait en sorte que les primes des joueurs leur soient intégralement versées. Je mets au défi un sportif béninois qui dira que Galiou Soglo a pris 100 Fcfa chez lui. Jamais, parce que moi-même je connais les souffrances des sportifs. J’ai dit au Président Anjorin allons vers un championnat professionnel parce que si vous allez au championnat professionnel, vous trouverez vos intérêts parce que vous aurez de sponsors. Maintenant, toute la crise qu’il y a eue est dommageable pour notre football parce que les jeunes veulent jouer mais n’en peuvent pas. Mais aussi le rôle d’un ministre n’est pas de gérer la fédération, c’est de faire en sorte que le sport et la musique reviennent à l’école. Quand j’étais ministre, ma première bataille était le retour du sport à l’école. J’étais parti voir la ministre Ouinsavi mais rien n’a été fait. J’en ai parlé au ministre Koupaki en disant faites l’arbitrage mais rien. Les gens me disaient dans le temps quand tu ne veux plus, démissionne. J’avais dit non, je ne vais pas démissionner je continuerai d’en parler. Mais les gens continuent toujours de dire que je n’en avais pas parlé. Dans les 4 axes que j’ai mis en place, il était question de sport à l’école, de formation, d’infrastructure et de financement, je n’ai rien inventé. Il faut avoir une vision à court moyen long terme. Il n’y a pas de génération spontanée. C’est un travail qu’on se fixe. Un ministre vient, il s’en va. Un autre vient et il continue. Mais ici, on a l’impression que c’est un éternel recommencement. La culture ne se résume pas aux concerts géants. La culture c’est les cinémas, les artistes plasticiens, le théâtre, je suis un homme de culture

Cela nous ouvre sur votre fondation que vous avez montée il y a quelques mois, quel est le contenu de vos activités ?

Dans une fondation, on ne peut pas tout faire. J’ai priorisé l’art plastique. On travaille avec certains plasticiens surtout à l’étranger. Il y a déjà un espace déjà bien travaillé par la fondation Zinsou et d’autres fondations. Moi je n’ai pas envie forcément et encore c’est une question de moyens. J’espère aussi avoir un jour un musée, cela m’intéresse aussi.

Coupure de courant intempestive ?

Cela a un impact sur l’économie cela touche tout le monde et sur le quotidien des béninois. En plus pas de politique industrielle sans énergie

Présumée tentative de Coup d’états

Je suis contre le fait de parler de coups d’états. On a une constitution, il y a un processus en cours il faut le laisser aller à son terme. Le Président Soglo est parti en 1996. Le Président Mathieu Kérékou a fait deux mandats et est parti. C’est le dernier mandat du Président Yayi Boni, il partira. Mais envisager même un coup d’état est inacceptable parce que nous avons déjà tellement de graves problèmes. Je suis désolé de dire qu’il en va de nous-mêmes et de la responsabilité du gouvernement. S’il y a des coups d’état présumés, le gouvernement devrait faire en sorte de ne pas nous inquiéter outre mesure. Je le dis fortement, il faut être totalement contre les coups d’états. Cela exacerbe les problèmes économiques et la vie des populations. Les politiciens s’amusent avec le spectre d’un coup d’état. Nous sommes au 21ème siècle il faut travailler sur les questions de développement. Nous avons eu une table ronde sur le dialogue public-privé qu’est ce qu’il en sort réellement. C’est cela que les béninois veulent entendre. Parlez-leur d’économie, du panier de la ménagère, du concret qu’ils vivent au jour le jour.

A la tête du ministère de la culture, vous aviez mené une série d’actions. Parlons-en

Nous avons eu à travailler avec la Direction du Fonds d’aide à la culture et surtout au niveau du Conseil d’administration avec les artistes eux-mêmes. Et ma bataille a été à deux niveaux. Et la première des choses, il faut aux artistes un espace culturel. Et nous avons dit aux artistes que durant dix ans, l’Etat aura mis 10 milliards au profit du Fonds d’aide à la culture. Si nous prélevons 200 millions F Cfa par année. Et cela pourra permettre de construire un espace culturel. Les membres du Conseil d’administration et les artistes ont dans leur globalité rejeté. Il en est de même pour la question de l’assurance pour les artistes nous avons fait un travail et nous avons dit aux artistes qu’il fallait qu’on commence par un prélèvement au niveau des montants alloués au Fonds d’aide à la culture, le milliard culturel. Ils ont refusé. Nous avions été très loin. Nous avions commandité une étude avec un assureur de la place.... ce sont les acteurs eux-mêmes qui ont refusé, et je ne pouvais pas en ma qualité de ministre l’imposer puisque j’appartenais à un gouvernement. Il y a un Conseil des ministres, il y a surtout le Chef de l’Etat.

Je ne suis qu’un ministre de la culture. J’ai un président au-dessus de moi et des ministres d’Etat a dessus de moi. Le conseil des ministres n’a pas approuvé cette décision il en est de même pour la question de l’assurance pour les artistes. Nous leur avions demandé qu’il faille qu’on procède à un prélèvement au niveau du montant alloué au Fonds d’aide à la culture le milliard culturel. Ils ont refusé. Nous avions commandité une étude avec un assureur de la place qui avait dit que l’Etat va investir en prélevant une partie du fonds d’aide à la culture et les artistes vont verser une quotité minime. Ce sont les artistes eux-mêmes qui ont refusé. Et je l’ai dit plusieurs fois. Donc la critique est pertinente mais je pense qu’elle doit être perçue à deux niveaux. D’abord ce sont les acteurs eux-mêmes qui ont refusé. Et de deux, je ne pouvais pas en ma qualité de ministre, l’imposer puisque j’appartiens à un gouvernement et il y a un conseil des ministres et au dessus le Chef de l’Etat.

Galiou Soglo vit-il toujours au Bénin ?

Je suis surpris qu’on ait fait croire que j’ai quitté le Bénin. Je suis bien chez moi. Je voyage comme tout béninois pour des contacts. Je ne sais pas pourquoi on veut faire croire que je suis hors du territoire. Je suis chez moi. Je n’irai nulle part. Ce sont de colportages politiques.

Transcription : H.

Alladayè, A. Sassé et

C. Ahovè

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