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Demande de rallonge des mandats des institutions: Le plan Dakpê Sossou en marche ?

Publié le mercredi 12 mai 2021  |  Matin libre
Dakpè
© Autre presse par DR
Dakpè Sossou,Deuxième secrétaire parlementaire
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( Rassasié, un certain Gildas Ahonon décide d’amuser la galerie)

Un citoyen béninois qui souhaite la rallonge des mandats des institutions de la République de 5 à 7 ans, y compris celui du président de la République, a saisi le Parlement. En séance plénière, jeudi 6 mai 2021, le président de l’Assemblée nationale a lu la correspondance. Le sujet n’a visiblement pas fait grand bruit. Seulement quelques médias en ont fait cas. À croire que c’est une peccadille, un sujet de peu d’intérêt. Or, lorsque l’on fait le rapprochement avec la déclaration antérieure d’un député de la Mouvance à l’Assemblée nationale, on peut y voir les prémices de la concrétisation de la prophétie du parlementaire qui n’est rien d’autre que Dakpê Sossou. On était courant mi-avril 2018. En effet, quelques heures après la création de la Coalition pour la défense de la démocratie (Cdd), à Djeffa, dans le département de l’Ouémé, par certains tenors de l’opposition béninoise et certaines personnalités politiques, entre autres Nicephore Soglo, Yayi Boni, Sébastien Ajavon…, le député Dakpê Sossou fait une déclaration fracassante. << Ils veulent empêcher Talon d’avoir la majorité. Mais eux-là, quand Talon n’aura pas sa majorité, qu’est-ce ça va leur donner à eux ? Ça va leur permettre de faire quoi? De prendre le pouvoir ? Non, ils ne pourront pas prendre le pouvoir. Pas avant cinq ans >>, soutient-il. Et comme quelqu’un qui revient d’un couvent ou qui regarde dans une boule de cristal, l’ancien maire de Lokossa lâche au micro et à la caméra de Tvc, une chaîne privée de télévision ce qui suit : << Il faut noter ça aujourd’hui, Tvc : après les cinq-là, Talon aura sept ans. Après les cinq ans en cours-là, on vient de faire deux ans. Je ne dis pas qu’il lui reste dix ans hein, je ne dis pas ça hein ; vous me comprenez bien. Après ces deux ans-là, il lui reste trois ans pour finir son mandat. Il finit son mandat, il sera réélu pour sept ans. Ne cherchez pas maintenant à savoir. Je ne dis pas que le mandat unique reviendra. Mais je vous dis, il y aura d’autres changements après les trois ans >>. Au regard de ce qui précède, ceux qui pensent que les ” changements” dont parlait Dakpê Sossou sont en passe de se réaliser auraient-ils tort ? Si non, de quels changements, qu’il y aura, parlait le député soutien du pouvoir Talon? Est-ce par pure coïncidence que le citoyen Gildas Ahonon demande la rallonge de sept ans comme l’avait prédit Dakpê Sossou ? Bien possible, mais ce qu’il faut déjà souligner est que selon la pratique parlementaire, dans le cas d’espèce, le dossier a été affecté à la Commission des lois, de l’administration et des droits de l’homme pour examen. Et, aux dires de Louis Vlavonou, président du Parlement béninois, « la Commission s’emploiera à examiner dans le fond, le contenu de la demande du citoyen, et d’en produire un rapport pour d’éventuels débats en plénière ». À préciser que la Commission des lois de l’Assemblée nationale peut toutefois décider de classer la correspondance sans suite ou de l’étudier.



Worou BORO

ENCADRÉ

Gildas Ahonon, un amuseur de galerie

Si le nommé Gildas Ahonon existe vraiment, personne ne devrait lui dénier son droit le plus absolu de saisir une institution comme le Parlement, haut lieu de la politique, plus est la représentation nationale. Qui mieux que les représentants du peuple peuvent porter les desiderata de leurs mandants ou de ce peuple ? En clair, le susnommé n’a pas tort d’exercer un droit. Mais ce qui préoccupe, c’est l’intérêt voire la priorité qu’ il accorde à un tel sujet parmi tant de sujets brûlants. Pour nombre d’observateurs, Gildas Ahonon doit être quelqu’un à l’abri des trois repas quotidiens, à l’abri des questions d’emploi ou de chômage qui préoccupent aujourd’hui beaucoup de Béninois notamment la jeunesse. Il ne doit pas non plus être chef d’une entreprise frappée par la crise de la Covid-19. Sinon, qu’est-ce qui presse tant quand on sait que la révision constitutionnelle a été opérée, il y a moins de deux ans par les députés et un Exécutif qui ne se sont même pas intéressés à cette question de rallonge de mandats des institutions? Gildas Ahonon veut-il pousser le Parlement à une autre retouche de la loi fondamentale ? Que la 8eme législature donne une suite favorable ou non à la requête du sieur Gildas Ahonon, beaucoup y voit plutôt un jeu de mauvais goût d’un Saltimbanque voire d’un amuseur de galerie.

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