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Métier de sage-femme: Les accoucheuses au premier rang de toute vie

Publié le mercredi 12 mai 2021  |  La Nation
Bébés
© RFI par DR
Bébés nés à la maternité de Lagos, Nigeria.
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Par Maryse ASSOGBADJO,

Le métier de sage-femme est l’un des plus nobles dans l’univers des emplois. Professionnelles de la santé en blouse rose, elles sont en amont et en aval de toute vie. A l’occasion du 5 mai, Journée internationale de la sage-femme, l’Organisation mondiale de la Santé invite les décideurs à divers niveaux à les valoriser.


« Une couverture de 95 % des soins dispensés par des sages-femmes permettrait d’éviter 67 % des décès maternels, 65 % des mortinaissances (fausses couches), 64 % des décès néonatals et sauverait 4,3 millions de vies par an d’ici à 2025 ». Ces données révélées par l’Organisation mondiale de la Santé (Oms), à l’occasion de la Journée internationale de la sage-femme, traduisent importance de cette profession dans le monde.
Selon l’Oms, « l’Afrique subsaharienne enregistre chaque année deux cent mille décès maternels ainsi qu’un million de décès de bébés au cours des quatre premières semaines de la vie ». Des données qui confirment le rôle primordial des sages-femmes dans la vie des gestantes et des nouveau-nés.
Accoucheuses, elles sont en amont et en aval de toute naissance. Inès Gaba, sage-femme diplômée d’Etat, ne conçoit pas une vie, encore moins le bien-être familial sans elles. « Le rôle des sages-femmes est déterminant dans l’équilibre et le bien-être des mères et des enfants. Elles interviennent à chaque étape de la grossesse et de l’accouchement et agissent en amont et en aval afin de garantir la santé de la maman et du nouveau-né », explique-t-elle.
Pour elle, « la sage-femme est la première personne qui entre en contact avec la mère dès qu’elle tombe enceinte. Elle reste en communication avec elle durant toute la grossesse, pendant et après l’accouchement et prévient d’éventuelles complications ».
Sa consœur, Leslie Agbo Sokémahou revendique fièrement sa blouse rose. « La sage-femme est la mieux placée pour s’occuper de la femme enceinte. Son rôle est primordial dans la vie de la femme enceinte, de la grossesse jusqu’à l’accouchement. Elle a la connaissance scientifique requise pour prendre soin de la mère et de l’enfant. Elle doit s’assurer que chaque maman ait son bébé et que chaque papa ait la maman et le bébé ».

Compétences multiples

Outre leur mission principale, elles ont également la charge d’entretenir les mères sur le respect du calendrier vaccinal et l’intérêt de la vaccination pour les nouveau-nés. « Lorsque les mamans comprennent l’enjeu de la vaccination, la population est sauvée », tranche Leslie Agbo Sokémahou.
La liste des missions de ces professionnelles de santé en blouse rose n’est pas exhaustive: diagnostic, déclaration et suivi de la grossesse, préparation à la naissance et à la parentalité, diagnostic et suivi du travail par la mère, accouchement, visite post-natale, échographies obstétricale et gynécologique, pose et retrait des Diu et implants dans le cadre de la planification familiale…
Leur rôle est si déterminant que l’Oms invite les décideurs à divers niveaux à redoubler d’effort en leur faveur. En témoigne le thème de la célébration de la Journée internationale des sages-femmes cette année : « Les chiffres parlent d’eux-mêmes, investissez dans les sages-femmes ».
Ce thème est un plaidoyer en direction des décideurs afin qu’ils investissent dans ce corps de métier en vue d’atteindre l’Objectif de développement durable n°3 qui promeut entre autres, ‘’zéro décès maternel, zéro décès néonatal’’.
« Pour atteindre l’Odd 3, il faut que les conditions soient remplies, le cadre, la formation, et le plateau technique. La vie commence à partir des sages-femmes », développe Leslie Agbo Sokémahou.
Toutefois, les bouleversements dans le monde tardent à influencer ce corps de métier. Du moins, au Bénin où il demeure encore un univers majoritairement occupé par les femmes.
« Au Bénin, c’est un métier exclusivement réservé aux femmes. On rencontre quelques hommes au Burkina-Faso ou en République démocratique du Congo…qu’on appelle communément maïeuticiens», relève Inès Gaba.
L’Oms relève également l’absence masculine notée dans ce domaine. A l’en croire, plus de 90 % des sages-femmes dans le monde sont des femmes. Elles sont souvent confrontées au problème des inégalités entre les sexes. Pour y remédier, l’organisation invite les Etats à accorder aux sages-femmes toute l’attention qu’elles méritent. Elle recommande aussi que leurs préoccupations soient prises en compte lors de l’élaboration des politiques et que les femmes qui exercent ce métier soient protégées des abus n

Les sages-femmes et la riposte à la Covid-19

Si la riposte à la Covid-19 fait appel à de multiples compétences, les femmes en blouse rose prennent également leur part dans cette lutte. Déterminées et engagées, elles le sont depuis l’avènement du virus au Bénin. « Etant donné qu’il y a des accouchements tous les jours, les sages-femmes sont au front depuis le début de la pandémie. Elles sont disponibles à accompagner les nouveau-nés et les femmes, malgré le risque de contamination », assure Inès Gaba.
« En tant qu’agents de santé, nous sommes en première ligne de la riposte, même si les femmes enceintes doivent présenter des symptômes évocateurs de la Covid-19. Il faut que la sage-femme soit en mesure de faire le diagnostic pour pouvoir orienter la patiente, participer au dépistage intensif et précoce de la maladie pour éviter les complications qui pourraient mettre en danger la grossesse et la vie de la gestante », renchérit Leslie Agbo Sokémahou.
Dans le contexte de la pandémie, l’Oms constate la perturbation des services essentiels fournis par les sages-femmes et d’autres agents de santé. Selon l’organisation, la disponibilité du service est compromise par des facteurs comme la réaffectation des agents de santé dont les sages-femmes à la riposte à la Covid-19. Lorsqu’elles sont réaffectées aux opérations de riposte, les femmes et les enfants éprouvent plus de difficultés à accéder aux soins dont ils ont besoin. Pour remédier à cette situation, l’Oms invite les pays à consacrer plus de ressources à la mise en place d’environnements propices à la continuité des services obstétricaux en faveur des patients, y compris en période de crise. Toutes choses qui dénotent de l’importance des sages-femmes dans la vie des familles.

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