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Bénin/Crises électorales répétées: Et si la Rupture se préoccupait des causes plutôt que des conséquences ?

Publié le vendredi 14 mai 2021  |  Matin libre
Présidentielle
© aCotonou.com par Didier ASSOGBA
Présidentielle 2021: Ambiance dans quelques centres de votes à Cotonou
Cotonou, 11 avril 2021: quelques images du déroulement de vote dans quelques centres de votes sillonnés dans la capitale économique du Bénin
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Durant le premier mandat de Patrice Talon, les différentes élections organisées par son régime ont été caractérisées par des brouhahas, des violences meurtrières ainsi que tous leurs corollaires. Ces différentes situations qui débouchent sur des arrestations, des condamnations et des emprisonnements d’opposants et de manifestants, ne sont que les conséquences de l’exclusion de l’opposition. Mais curieusement, les gouvernants se préoccupent plus de ces conséquences, au lieu de chercher à endiguer les causes.


En cinq ans, le régime de Patrice Talon a organisé trois différentes élections. Notamment, les législatives de 2019, les communales et municipales de l’année suivante mais également la présidentielle de 2021. Un constat majeur s’est tout le temps dégagé de ces joutes électorales. C’est en effet l’exclusion de l’opposition pour les législatives sur l’autel du certificat de conformité, la non participation d’une de sa frange pour les communales et municipales pour défaut de partis politiques et enfin l’exclusion de plusieurs de ses candidats pour défaut de parrainages, quant à la présidentielle. Pour les affidés du pouvoir ainsi que ce dernier, c’est cette frange de l’opposition qui n’a jamais voulu opter pour ces challenges. En d’autres termes, Patrice Talon et ses soutiens ont toujours affirmé que ces opposants ont toujours opté pour le boycott et qu’il ne s’est jamais agi d’une quelconque exclusion. Seulement, cette théorie, mainte fois justifiée et défendue, est imbibée de contraste et d’ambivalence. Car, beaucoup de faits prouvent que cette opposition n’est pas en perte de vitesse, parlant de sa popularité. Mieux, depuis le renouveau démocratique au Bénin, une opposition n’a jamais boycotté au sens strict du terme un processus électoral, quelle que soit l’élection. À l’arrivée, l’absence à tous ces rendez-vous électoraux sous la Rupture et le Nouveau départ des adversaires politiques du Chef de l’État ont pour la plupart débouché sur des conséquences gravissimes, sur le climat sociopolitique du pays. Des violences meurtrières à des condamnations en passant par des interpellations et emprisonnements de masse dans le rang de ces opposants, tout devient évident avec le régime. Puisque visiblement pour ces décideurs, il faut punir et sévir. Chose normale, si cela se fait dans les règles de l’art. Ainsi, à travers leurs actes, c’est la seule alternative pouvant freiner ces ardeurs désormais répétitifs. Seulement, le diagnostic semble être faussé. Et pour cause, nonobstant toutes les formes de dissuasion de ces conséquences ayant caractérisé les législatives de 2019, les mêmes effets voire pires continuent de précéder ou de résulter, les élections d’après. La présidentielle dernière en est d’ailleurs un exemple qui continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Dans cette condition où la moitié des béninois au vu des différents taux de participation à ces joutes électorales ne semblent décidément pas donner leur onction à cette optique, il est de bon temps que Patrice Talon et les siens revoient leur copie en la matière. Pour ce faire, le vrai fil d’Ariane à désormais prendre plus en compte devrait être le réel mobile de ces conséquences traduites en crise pré et/ou post électorales. Autrement dit, au lieu d’attendre les violences et de penser à les conjuguer au passé à l’aune des condamnations, le Président de la république et son équipe devront plutôt travailler à ce que l’on ait désormais toutes les parties désireuses, présentes aux différentes élections. Si les réformes n’ont jamais empêché la participation des formations politiques de l’opposition à une élection depuis 1990, vivre cela après plus de trois décennies de pratiques démocratiques est loin d’être une gageüre. Fraîchement élu pour un second mandat, Patrice Talon doit travailler à ce que les élections ne soient plus des théâtres d’affrontements et de violences au Bénin. Reconnaître et accepter de se préoccuper plus des causes de ces crises au lieu de leurs conséquences est à coup sûr, le chemin le plus probant. En tout cas, pour refaire désormais des élections, de véritables moments de fêtes.

J.G
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