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Agression et humiliation des femmes transgenres au Bénin: Amnesty lance un appel au gouvernement

Publié le mardi 18 mai 2021  |  Matin libre
La
© Autre presse par DR
La femme transgenre bastonne au Bénin
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(Lire le témoignage d’une victime)

Dans la nuit du 30 avril au 1er mai 2021, une vidéo et des images montrant trois femmes transgenres forcées à se déshabiller et frappées ont été abondamment relayées sur les réseaux sociaux. Selon les confidences des victimes à Amnesty international, elles étaient dans un bar à Cotonou sur invitation d’un ami lorsqu’elles ont été prises pour cibles. Dans une déclaration, Amnesty appelle les autorités béninoises à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les personnes transgenres et les associations qui les défendent.

Amnesty international alerte sur la menace sur les personnes transgenres au Bénin notamment après l’agression de trois femmes transgenres à Cotonou. “Après leur agression, Kani, Fati et Jennifer (noms par lesquels elles se désignent), qui ont trouvé refuge auprès d’une association, ont continué de recevoir des menaces“ informe Amnesty. « Kani, Fati et Jennifer ont déclaré à Amnesty International qu’elles ont été victimes d’un piège tendu par un de leurs ‘’amis’’. Ce dernier les avait invitées à un ‘’anniversaire’’ dans un bar qu’elles avaient l’habitude de fréquenter à Cotonou. A leur arrivée sur les lieux, les trois transgenres ont senti que l’anniversaire en question n’aurait pas lieu. Leur ‘’ami’’ faisait des va-et-vient à l’intérieur du bar, et des hommes qu’elles ne connaissaient pas venaient s’asseoir à tour de rôle à côté d’elles, comme pour les observer de près », rapporte l’Organisation. Selon le récit de l’une d’elles, l’ami en question a demandé à Fati de venir à l’extérieur. Au dehors, Fati se fera agresser par deux hommes qui, en lui dérobant ses biens, lui demandaient si elle était un homme ou une femme. « Nous avons voulu sortir pour la rejoindre mais la porte avait été fermée. On ne pouvait ni s’enfuir, ni aider Fati. Finalement, la porte a été ouverte et nous nous sommes aussi retrouvées dehors avec elle. On m’a demandé si je suis un garçon ou une femme, je n’ai pas répondu, puis j’ai dit que je suis une femme transgenre. L’homme qui m’a posé la question n’a pas compris ce que je disais. Il m’a alors touché et a commencé à me gifler quand il a constaté que je n’avais pas de seins…On avait déjà commencé à nous prendre en photo. Ensuite, les gars ont commencé à nous menacer en nous demandant de nous déshabiller. Ils ont commencé à le faire avec force, à tirer nos vêtements. Je criais qu’ils n’ont qu’à nous amener au commissariat de police. Ils ont continué à me frapper, ensuite j’ai essayé de défendre Fati, et à ce moment un gars m’a frappé au cou avec une bouteille de bière. Pendant tout ce temps, des gens nous filmaient et nous photographiaient (…) Finalement nous avons pu nous enfuir grâce à des conducteurs de taxi-moto » a-t-elle confié à Amnesty. « Le certificat médical de l’une des victimes, consulté par l’organisation, conclut à une ‘’contusion corporelle sévère compatible avec les sévices que la patiente déclare avoir subis’’, et prescrit une semaine d’incapacité totale de travail. Depuis l’agression, aucune d’elles n’a pu retourner à son domicile. Après la diffusion des vidéos sur les réseaux sociaux, certains de leurs parents ont menacé de les tuer ou de les empoisonner si elles rentraient chez elles. D’autres parents leur ont conseillé de se mettre à l’abri quelque temps », lit-on dans la déclaration d’Amnesty. « L’agression de ces trois femmes transgenres doit pousser les autorités du Bénin à prendre des mesures plus fermes en vue de les protéger en même temps que leurs défenseurs…Elles doivent aussi veiller à ce que les personnes transgenres et intersexuées victimes de telles violations aient accès à des recours et que les auteurs de cette agression soient identifiés, poursuivis et jugés pour leurs actes dans le cadre d’un procès équitable… Les droits humains de ces trois femmes transgenres doivent être respectés par tous. Les autorités doivent empêcher qu’elles vivent dans un environnement hostile» a déclaré Fabien Offner, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International.

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