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Cabarets de Sodabi à Abomey et Bohicon: Après la chicha, la jeunesse dans les griffes du sodabi frelaté

Publié le mardi 18 mai 2021  |  La Nation
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© aCotonou.com par DR
Le « Sodabi », une liqueur de vin de palme au Bénin
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Par Valentin SOVIDE, AR/Zou-Collines,

Après l’interdiction de la chicha, on croyait avoir sauvé les jeunes. Les cabarets dénommés “chez Dadjè” et où est vendu le «Sodabi» ont poussé comme des champignons un peu partout dans les villes d’Abomey et de Bohicon. Les quartiers populeux sont les plus touchés par le phénomène. Ils sont à tous les coins stratégiques des quartiers et accueillent surtout les jeunes.


Les points de vente de l’alcool local dit “sodabi”, surtout le frelaté, présentent une façade de boutiques de divers. Ce sont en réalité des “Sodabidromes ” où les jeunes viennent s’abreuver de l’alcool frelaté. Des jeunes de toutes catégories qui cherchent à noyer leurs ennuis dans l’alcool mais qui se tuent sans s’en rendre compte.
Les cabarets constituent une menace pour la santé des usagers. Mais au-delà du poison qu’ils vendent aux dépens de la santé des clients, ces lieux sont aussi des menaces pour la quiétude des paisibles populations. Des sources d’insécurité. Au-delà des activités commerciales qui y sont menées, ces lieux de regroupement surtout des jeunes désœuvrés et même des mineurs, sont de plus en plus transformés en des ghettos. Autour de l’alcool localement distillé communément appelé “sodabi”, ils peaufinent leurs stratégies de vol, de cambriolage, de braquage et parfois les modalités du partage du butin. Avant et après leurs forfaits, ils se retrouvent en ces lieux pour festoyer. Un marché criminogène se développe donc dans ces cabarets. Ce qui favorise les affaires des tenanciers de ces coins, d’origine Adja, pour la plupart. D’où le nom “chez Dadjè” attribué à ces points de vente.
Très tôt les matins, sans même se brosser les dents, des amateurs du produit frelaté affluent vers les cabarets où sont essentiellement vendus du “sodabi”, de la cigarette et autres produits psychotropes nocifs à la santé humaine. Des histoires drôles, des causeries de tous genres, des rires aux éclats entrecoupés des invectives constituent le menu des discussions autour des verres. Pendant que certains partent, d’autres s’installent et c’est le marché jusqu’à la mi-journée où l’on observe une accalmie. Le soir, ces cabarets retrouvent leur affluence du matin jusqu’à une heure indue. Les clients, après le labeur, viennent ‘‘se réconforter’’. Ils investissent leurs maigres recettes de la journée dans le sodabi et la cigarette, laissant à jeun leurs familles. C’est pour eux la meilleure façon de faire leur vie. Au moment où les tenanciers de ces cabarets gagnent leur vie, les victimes du sodabi et du tabac se comptent par dizaines.
Pour Marc Ludovic Adanlin, propriétaire d’une buvette à Abomey, la production et la commercialisation du Sodabi doivent être interdites par les autorités à cause de ses inconvénients sur la société.
« Non !», rétorque Jérémie Zéguè, instituteur, assis devant une bouteille de bière dans le bar. Il fait une intrusion dans le débat pour exprimer sa désapprobation. Il indique que la solution n’est pas à ce niveau mais plutôt à une prise de conscience de la communauté consommatrice à travers une sensibilisation. « On ne doit pas fermer les cabarets puisque tout le monde n’a pas la possibilité de venir dans une buvette prendre la bière. Il faut plutôt combattre l’alcool frelaté qui rend impuissants les jeunes qui en consomment sans en mesurer les conséquences », suggère-t-il.
C’est clair, pour les uns et les autres, il faut agir d’une manière ou d’une autre. Car, le mal est là et ronge à feu doux la jeunesse. Il faut donc une action urgente pour arrêter la saignée. Après la chicha, il faut donc lutter contre les cabarets qui servent l’alcool frelaté aux jeunes.
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