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Adjinakou N° 2181 du 11/3/2013

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Economie: Pourquoi les bourses francophones déçoivent
Publié le mardi 12 mars 2013   |  Adjinakou




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Les dernières introductions sur les marchés actions de Casablanca, Tunis ou Abidjan n'ont pas tenu leurs promesses. La surévaluation des sociétés cotées est en partie responsable de ces déconvenues.

En Algérie, c'est un événement. La Bourse d'Alger accueillera fin mars une nouvelle venue à la cote : NCA Rouiba, leader local des boissons fruitées, a récemment obtenu le feu vert des autorités du marché et s'apprête à ouvrir 25 % de son capital, soit un montant de 849 millions de dinars (environ 8,1 millions d'euros). En attendant les arrivées annoncées de Maghreb Leasing Algérie et Salama Assurances, cette introduction, qui sera la première depuis celle d'Alliance Assurances en 2011, viendra porter le nombre des entreprises cotées sur la Place algérienne - en activité depuis quinze ans - à... quatre.

Un chiffre bien maigre, mais qui place cependant Alger devant Douala (trois sociétés cotées) et Libreville, dont le compartiment actions est encore vide. Dans l'ensemble, les six Places d'Afrique francophone (Casablanca, Tunis, Abidjan, Alger, Douala et Libreville) peinent à attirer les entreprises. Sur les cinq dernières années, elles n'ont enregistré en tout et pour tout que 25 introductions. Les Bourses marocaine et tunisienne s'en sortent le mieux, avec respectivement 11 et 8 nouvelles offres publiques de vente sur cette période.

Blocages
À l'exception de Tunis, qui annonce plusieurs introductions, et de Libreville, qui attend la première inscription dans son compartiment actions, 2013 ne changera pas la donne. Au Maroc, l'époque où Casablanca affichait une dizaine d'introductions par an est désormais lointaine : " Depuis 2008, la Bourse souffre des conséquences de la crise qui secoue la zone euro, explique un analyste marocain.

Il faut dire aussi que le bilan des dernières entrées en Bourse n'incite pas les candidats potentiels. Fin 2011, Jet Alu avait émis à la Bourse de Casablanca 400 000 actions nouvelles et cédé 416 667 anciennes au prix de 288 dirhams. La société avait alors levé 471,5 millions de dirhams (environ 42 millions d'euros), pour 235,2 millions demandés. Mais dès sa première séance de cotation elle avait essuyé un recul de 9,7 %. Un peu plus de un an plus tard, le titre affiche une baisse de 37,8 % par rapport à son cours d'introduction. Stroc Industrie, arrivé sur le marché un peu avant, fait pire. De 357 dirhams à ses débuts, son cours est passé en dessous des 70 dirhams...

À Tunis, si Telnet, seule valeur introduite en 2011, s'en tire bien (l'action valait 6,81 dinars - 3,27 euros - le 20 février, contre 5,80 dinars lors de sa cotation), il est difficile d'en dire autant du concessionnaire automobile Ennakl, coté depuis 2010 et dont le parcours a été très mouvementé. En 2011, le titre a été fortement pénalisé par la proximité des actionnaires avec le régime de l'ancien président Ben Ali. De fait, l'action Ennakl a connu une baisse d'un peu plus de 15 % l'année de la révolution, avant d'entamer une remontée en 2012. Avec un cours actuel d'environ 11 dinars, elle se rapproche peu à peu de son niveau d'avant la crise (11,70 dinars).

De manière générale, la contre-performance de nombreuses sociétés est en partie liée, selon les spécialistes, à leur surévaluation avant leur introduction. Un analyste marocain pointe " la responsabilité des émetteurs, qui gonflent leur business plan, mais aussi celle des banques d'affaires, qui, bien souvent, n'auditent pas suffisamment les données fournies par ces entreprises pour proposer une valorisation permettant aux investisseurs une marge de gain suffisante ". Autrement dit, " les titres arrivent sur le marché à des prix déjà élevés et ne peuvent dans ces conditions que stagner ou reculer ", explique Hermann Boua, responsable de la recherche chez Hudson & Cie, une société d'intermédiation active sur la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), à Abidjan.


Manque de com'
De fait, le même problème se pose sur la Place régionale ouest-africaine. La plupart des introductions y découlent de la cession des parts de certaines entreprises publiques sur le marché boursier. Or, ajoute Hermann Boua, " les États ont plutôt tendance à vouloir tirer le maximum de profit de ces opérations de privatisation, alors qu'ils devraient faire une décote avant l'introduction en Bourse ". Exemple avec Onatel, le leader burkinabè des télécoms, qui a ouvert 20 % de son capital sur le marché régional en 2009 : d'après un courtier, " la valeur du titre, coté à 45 000 F CFA [68,60 euros, NDLR], était en réalité de 25 000 F CFA ". Depuis, le cours fait du surplace (42 500 F CFA le 20 février).

Cheikh Yakhoub Niang, directeur de la recherche chez Impaxis Securities (une société d'intermédiation basée au Sénégal), signale en outre le manque de communication des entreprises cotées. " C'est pourtant le seul moyen de faire connaître son titre et de susciter l'intérêt des investisseurs ", suggère-t-il. D'ailleurs, à Abidjan, la valeur phare du marché, Sonatel, est l'une des rares à organiser des rencontres à Londres et à Johannesburg avec les investisseurs étrangers.

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