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Flambée des prix des produits de première nécessité au Bénin : Préoccupation maximale…attaquons le mal à la racine

Publié le mardi 8 juin 2021  |  Fraternité
Gari,
© aCotonou.com par DR
Gari, aliment national du Bénin
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Pour les petites bourses, elle donne le tournis. La flambée inquiétante des prix des produits de première nécessité ces dernières semaines ne laisse presque personne indifférent. Si jadis, le gari était considéré comme la ration des pauvres, aujourd’hui, il faut débourser au moins 500 F pour se procurer le ‘‘tongolo’’ c’est-à-dire la petite mesure. Le prix du maïs, produit de base dans la consommation des mets béninois qui actuellement tourne autour de 300 F la mesure, donne également à réfléchir. Un tour dans nos marchés, même dans les zones rurales et périphériques comme Zinvié et, on se rend compte que cette flambée des prix des produits de première nécessité ne se limite pas seulement à Cotonou, Porto-Novo et les autres grandes villes du pays. Tout simplement, depuis le début du ramadan, elle s’est non seulement généralisée mais, va galopante. En somme, avec le niveau de vie d’une grande partie de la population surtout quand on se rappelle que le Smig est encore à 40000 F, il est certain que si rien n’est fait, le panier de la ménagère ira en se vidant inexorablement. Pour ceux qui ne le savent pas, la Fao a constaté un bond de 2% en avril et plus encore ces dernières semaines, des produits de première nécessité à l’exception du riz.
Certes, la crise alimentaire est mondiale, il n’empêche qu’au Bénin où il est dit que l’agriculture est la base de notre économie et où en matière de production céréalière, d’habitude, il se faisait constater un surplus et une exportation vers les pays voisins, on n’aurait jamais pensé faire face à cette surenchère des prix des produits cultivés par nos braves paysans. Malheureusement, depuis peu, c’est bien le cas. Et après une petite enquête menée, les raisons évoquées pour expliquer cette situation de flambée des prix des produits de première nécessité sont de plusieurs ordres. D’abord, la rareté des pluies. Conséquence, dans les champs des régions à l’instar de Lokossa, Athiémé pour celles parcourues, les plants de maïs et autres céréales jaunissent. Et s’il en est ainsi en pleine saison pluvieuse, il faut davantage craindre pour le panier de la ménagère.

Des raisons à ne pas banaliser !
Alors, relativement à cette pluviométrie capricieuse, si dame nature a, peut-être, sa part de responsabilité, il n’en demeure pas moins que les hommes ont aussi les leurs. Entre les réjouissances organisées les week-ends et l’impératif de la célérité des grands travaux, les ‘‘chasseurs de pluies’’ ne sont jamais loin. D’où, l’urgence d’une sensibilisation de ce côté-là. Ceci, afin que les pluies ne soient pas arrêtées et que les champs et les plants ne manquent pas aussi cruellement d’eau. D’ailleurs, c’est l’équation indispensable à résoudre pour que les récoltes soient à la hauteur des attentes.
L’autre raison évoquée et, c’est un baromètre non négligeable, c’est la politique agricole qui a vu la suppression de l’Onasa qui était en charge de la sécurité alimentaire. Elle le faisait à travers l’achat des récoltes, la conservation des produits dans les magasins pour les périodes de soudure. Aujourd’hui visiblement, sans cette structure, la gestion des produits alimentaires a pris une direction inattendue et quoi qu’on dise, dans les ménages où déjà la paie du mois était insuffisante pour régler au même moment, les factures de loyer, d’eau, d’électricité, c’est désormais le sauve-qui-peut pour manger à sa faim. Toujours dans cette recherche des raisons d’une flambée des prix des produits de première nécessité qui ne se limite d’ailleurs pas à ceux locaux, certains ont également mis en exergue une taxation qui rejaillit sur l’ensemble des produits alimentaires. Il est clair qu’actuellement au Bénin, la cherté de la vie est une préoccupation. Alors, aux gouvernants de prendre le taureau par les cornes. Car, s’il y a problème, ce ne sont pas des solutions qui devraient manquer.

La terre ne ment pas…
De toutes les façons, si c’est la pluie ou autre chose qui obligent actuellement les Béninois à débourser plus qu’il n’en faut avant de se nourrir convenablement, autant, au plus tôt, aller à l’école des bons exemples de politiques agricoles surtout en ce qui concerne les produits céréaliers. Car, c’est un secret de Polichinelle qu’avec le Bénin depuis 2016, les records en matière de production de coton, premier produit de rente s’accumulent. Mais, il y a lieu de se pencher sur l’intérêt plus poussé des paysans pour la culture des produits alimentaires. Déjà, le gouvernement fait des efforts louables pour financer les initiatives agricoles.
Seulement, il est impérieux de nourrir plus d’ambition avec cette Vallée de l’Ouémé vantée mais jusqu’ici sous-exploitée. C’aurait été ailleurs, que l’Etat ne se gênerait pas pour mobiliser et intéresser par tous les moyens, les bras valides à aller à la terre au lieu de s’adonner au Zémidjan et à la vente illégale de produits pétroliers aux abords des voies. Dans le contexte béninois actuel, il suffit d’une volonté politique pour y arriver. Sinon, ne serait-il pas judicieux, devant le constat de cette cherté de produits locaux, que les gouvernants s’investissent, en plus de l’accompagnement des privés, dans la création des fermes étatiques avec des employés rémunérés ? L’idée peut paraître saugrenue mais, il ne serait pas si mauvais de revisiter par exemple, le projet Manioc pensé par le Général Mathieu Kérékou. Avec le tongolo de gari qui actuellement est à 500 F sans oublier le maïs qui est à 300 F, ceux qui, à l’époque, avaient pouffé de rire réfléchiront, sans doute, par deux fois.
Enfin, pour une autosuffisance alimentaire permanente au Bénin et l’achat des produits alimentaires à des prix abordables, il n’est pas exagéré d’exiger que les gouvernants attaquent le mal à la racine. Ce qui est sûr, l’heure est à la réflexion. Mais manifestement, la solution passe, entre autres, par l’orientation du capital humain vers la terre, la sensibilisation des populations à ne pas entraver les plans de dame nature et une taxation des produits alimentaires plus flexibles. Autrement, il est à craindre que le souhait d’un mandat ‘‘hautement social’’ ne débouche sur celui de deuxième serrage de ceinture.
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