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Crise socio-politique au Bénin: Essè Iko, Pascal Todjinou et Kassa Mampo se prononcent

Publié le mercredi 16 juin 2021  |  Matin libre
Kassa
© Autre presse par DR
Kassa MAMPO, SG de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (CSTB)
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Dans une série d’entretiens accordés au journal Fraternité, les anciens secrétaires généraux de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb), Paul Essè Iko et de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb), Pascal Tdjinou et l’actuel secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb), Kassa Mampo se sont prononcés sur la situation sociopolitique au Bénin. Lire leurs propositions !



Paul Essè Iko : « une crise de démocratie… »

« La crise politique que nous traversons est une crise de démocratie. Il faut que chacun ait droit à la parole et puisse dire ce qu’il pense, et que la démocratie règne. La paix est beaucoup plus du ressort de celui qui détient le pouvoir d’Etat.

C’est l’Etat qui a les armes. C’est l’Etat qui a les moyens de répression. Et moi, je réclame avant tout que les répressions cessent et que triomphe la démocratie.

Mais est-ce que le pouvoir en place estime qu’il a déjà la victoire et qu’il ne regardera plus de ce côté ? Je pense que le pouvoir doit pouvoir mettre la balle à terre ».


Pascal Todjinou : « c’est un peu regrettable »

« Les élections ont eu lieu. Il y a eu des arrestations avant et après ces élections. Je trouve que c’est un peu regrettable. Je trouve que c’est regrettable parce que le régime politique doit être convivial. On n’a pas besoin de tant de tension. Seuls les politiciens savent ce qu’ils trouvent dans leur lutte. Moi je suis préoccupé par la paix et quand il y a la paix, on est plus à l’aise, on ne craint rien. En 2006, quand on voulait élire le président Yayi, j’étais président de la Ced Littoral. Tous les autres cadres de la Ced ont eu des gardes du corps, moi je n’en ai pas eus, malgré ça, je n’ai fait du mal à personne. Moi je pense qu’aujourd’hui pour trouver une telle atmosphère, une telle ambiance, il faut que le chef de l’Etat puisse voir si un tel geste noble ne va pas apporter plus de paix dans le pays. Ceux qui sont sous les liens de la justice, ils doivent savoir qu’il y a quelque chose qui ne va pas entre eux et les normes. Je dis ça parce que si une loi est votée et que la loi demande de faire une chose, il faut le faire. Il ne faut pas vouloir forcer quelque chose. En prison, il y a beaucoup de tentation. C’est regrettable parce que moi je connais, je veux citer Joël Aïvo et dame Reckya. Deux avec qui nous avons travaillé dans le cadre de la société civile. On les retrouve dans les bras de la justice. Je ne sais pas ce qu’on leur reproche, mais si c’est ce qu’on entend qu’on leur reproche, moi je ne suis pas dedans. Mais si c’est politique, je souhaite que la justice travaille et voit clair dans ce qui se passe ».

Kassa Mampo « il faut ramener la balle à terre »

« Je crois que ce qu’il faut faire pour dégeler la situation, comme le Président l’a dit dans son discours d’investiture, il faut privilégier le volet social. Ce qui sous-entend qu’il faut être à l’écoute des travailleurs, des populations. Cela passe par la prise des mesures remettant en cause tout ce qui est à l’origine de la tension. Si je prends le côté social, il y a les lois qui restreignent les libertés syndicales par exemple. Je veux parler des lois sur la grève, sur les contrats à durée déterminée, les licenciements et même le code pénal qui restreint les manifestations et autres. Le coût de vie étant élevé, il faut prendre des mesures. Il faut l’augmentation de salaire pour les travailleurs. Pour les non travailleurs, il faut une diminution des taxes, la suppression dans des domaines donnés. Actuellement, il faut rabaisser la TVA. La vie coûte chère et tout le monde crie. Il n’y a pas d’argent et les produits de première nécessité montent de prix. Il faut augmenter le salaire en revalorisant le point indiciaire. Il faut revaloriser le SMIG pour permettre aux fonctionnaires du privé de souffler un peu. Pour le côté politique, il faut ramener la balle à terre. Il n’y a plus de liberté politique au Bénin. Les prisons sont pleines de détenus politiques. D’autres sont à l’extérieur comme exilés. Il faut libérer les détenus politiques, sans condition. Il faut libérer Laurent Mètognon, Reckya et d’autres détenus politiques. Il faut permettre que les Béninois reviennent dans leur pays pour participer à sa construction. Je fais partie de ceux qui se sont battus pour la démocratie au Bénin. Nous nous sommes battus. C’est un combat grâce auquel l’actuel Président a pu revenir au Bénin. Il y a beaucoup d’hommes politiques qu’on ne connaissait pas et qui ne participaient pas au combat politique ou qui étaient de l’autre côté. Nous nous sommes battus pour qu’il y ait des libertés. Il faut que ceux qui sont au pouvoir sachent que dans un pays, on doit écouter l’autre. On doit accepter la contradiction pour que le pays marche. Tout est pratiquement au point mort. Quelques-uns s’enrichissent. Les travailleurs sont licenciés. Quelques-uns seulement sont privilégiés. Beaucoup d’entreprises privées n’ont pas de marchés. Tout le monde se plaint. Voilà les différents aspects du mandat social que les travailleurs attendent ».



A.B
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