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Débat d’orientation budgétaire 2022 au Parlement: Wadagni apaise les inquiétudes des députés

Publié le jeudi 1 juillet 2021  |  L`événement Précis
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© aCotonou.com par Didier ASSOGBA et Didier Kpassassi
Le ministre d’État chargé de l’Économie et des Finances et son collègue en charge de la culture, ont procédé le jeudi 03 juin 2021 à Cotonou, à la signature d’un accord de financement avec la France représentée par son Ambassadeur au Bénin et le Directeur général de l’Agence Française de Développement (AFD)
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Réunis au palais des gouverneurs ce mardi 29 Juin 2021 sous la présidence effective du Président de l’Assemblée nationale, Louis Gbèhounou Vlavonou, les députés de la 8ème législature ont examiné le rapport de la commission des finances et des échanges relatif au Débat d’Orientation Budgétaire 2022. Le Débat d’Orientation Budgétaire est prévu à l’article 59 de la loi organique N°2013-14 du 27 septembre 2013 relative aux lois de finances. C’est un exercice qui se fait vers la fin du deuxième trimestre de l’année en cours en prélude à l’étude du projet de loi de finances de l’année suivante, donc 2022. A cette occasion, le gouvernement est représenté par le ministre d’Etat chargé de l’économie et des finances, Romuald Wadagni. Il a répondu aux diverses préoccupations des députés à la fin du débat général.
Le rapport présenté par la commission présidée par l’honorable Gérard Gbénonchi s’articule autour de trois points à savoir la situation économique et financière sur la période 2018-2021 ; les perspectives économiques et financières sur la période 2022-2024 et enfin les discussions et amendements. De ces trois points, les députés se sont plus intéressés aux perspectives économiques, parce qu’elles intègrent les prévisions budgétaires pour l’année 2022. Ainsi, on retient avec le rapport de la commission que la politique économique sur la période 2022-2024 sera orientée vers deux axes principaux que sont la consolidation des acquis du PAG 2016-2021 et le relèvement des chaînes de valeurs ajoutées pour le développement du secteur de la transformation. « Concrètement, l’Etat poursuivra et renforcera les mesures en cours visant à promouvoir les secteurs à fort potentiel dont l’agriculture, le tourisme, l’économie numérique et l’économie du savoir, en mettant un accent sur l’enseignement technique et la formation professionnelle. De même, les grands chantiers ouverts visant à combler le déficit infrastructurel du Bénin seront poursuivis, notamment les infrastructures de transport, énergétiques et d’assainissement. » Renseigne le document présenté par la commission. Le gouvernement prévoit accordé une attention particulière au développement de l’industrie de transformation, à la faveur du retour de l’Etat dans l’investissement industriel pertinent ; l’objectif étant de lancer la dynamique industrielle pour rendre l’environnement plus attrayant à l’investissement privé. De même, le gouvernement pense associer à cette politique économique, l’association d’une stratégie qui consiste à diffuser des fruits de la croissance, notamment vers les couches les plus vulnérables. Ceci passera par la mise en œuvre par l’Etat des projets à fort impact social et ceux en cours comme le projet ARCH. Le gouvernement ne pense pas s’écarter de la mise en œuvre des objectifs de Développement Durable (ODD) dont les cibles prioritaires sont déjà retenues et pour lesquelles un système de suivi est mis en place et opérationnel. Pour concrétiser cette politique économique, le gouvernement entend poursuivre l’assainissement des finances publiques, la dématérialisation des procédures et des programmes spécifiques de financement de l’économie. En termes de perspectives et eu égard au cadrage macro-économique, les ressources totales du budget général devraient afficher une hausse 12,6% en moyenne annuelle sur la période 2022-2024. Pour 2022, elles s’afficheraient à 1 567,1 milliards FCFA contre 1 428,8 milliards FCFA en 2021, soit une hausse de 9,7%. Les dépenses du Budget général connaitraient un taux de progression moyen de 9,7% sur la période 2022-2024. Parlant de mobilisation des ressources, la politique de l’Etat se focalisera sur d’une part, la sécurisation des ressources collectées et, d’autre part, l’élargissement de l’assiette fiscale et la promotion du civisme fiscal.

Observations et recommandations des députés
En commission comme en plénière les députés ont exprimé diverses préoccupations à l’endroit du gouvernement. La plupart des observations faites par les députés s’articulent autour des points suivants : Les dispositions prises par le gouvernement pour la maîtrise de l’inflation des prix sur le marché ; le contraste apparent entre le taux d’inflation affiché et le niveau des prix observé notamment en ce qui concerne les produits alimentaires ; la nécessité d’accompagner de mesures sociales la mise en œuvre des réformes ; l’impact de l’utilisation des ressources d’emprunt sur la vie des populations ; les clarifications sur les investissements financiers par les ressources issues des dettes contractées par le Bénin ; la nécessité de prévoir dans le budget 2020-2022, l’augmentation du SMIG et l’amélioration des salaires et des pensions ; la nécessité de soutenir le secteur du tourisme en accordant plus de facilités aux promoteurs ; les clarifications sur le choix du gouvernement entre la monnaie unique ECO de la CEDEAO et l’ECO des pays francophones ; l’évaluation de l’impact des mesures prises pour contenir l’exportation des produits vivriers vers les pays de la sous-région ; les précisions à apporter sur la répartition par commune, des 150 000 ménages bénéficiaires de l’énergie électrique ; la nécessité de prioriser les secteurs de l’éducation et de la santé, dans l’orientation des politiques budgétaires ; la mise en place d’une cellule de veille stratégique, en vue d’assurer la résilience de l’économie béninoise ; le bilan des impacts des réformes, secteur par secteur , sur les conditions de vie des populations ; la nécessité de mettre en place un système intégré de gestion des cotisations sociales entre la Caisse Nationale de Sécurité Sociale et la Direction Générale des Impôts ; les mesures envisagées au profit des établissements scolaires et des PME, dans le cadre de la mise en œuvre des réformes ; la nécessité de préserver la continuité des prestations de la CNSS dans l’utilisation par l’Etat, des cotisations sociales à des fins d’investissement.
Pour ce qui concerne les recommandations, elles portent sur les quatre points suivants : la préservation de la continuité des prestations de la CNSS dans l’utilisation par l’Etat, des cotisations sociales à des fins d’investissement ; la mise en place d’un système intégré de gestion des cotisations sociales entre la Caisse Nationale de Sécurité Sociale et la Direction Générale des Impôts ; le bilan des impacts des réformes, secteur par secteur, sur les conditions de vie des populations et enfin la prévision dans le budget 2022, l’augmentation du SMIG et l’amélioration des salaires et des pensions.

Romuald Wadagni dissipe les inquiétudes des députés
A la suite des députés, le ministre d’Etat Chargé de l’économie, des finances et de la poste, Romuald Wadagni a pris la parole pour apporter des éléments de réponses aux diverses préoccupations des députés. Tel un professeur qui maîtrise bien sa matière, le ministre des finances a répondu aux députés en ces termes : « …Je voudrais remercier les députés pour leurs différentes questions. En résumé, je retiens des différentes interventions que deux points reviennent. Il y a que nous devons rester premiers dans les domaines où nous avons excellé et le déficit d’industrialisation c’est à dire le déficit de transformation des produits agricoles. Ces deux commentaires qui ont démarré les échanges résument largement le 3e sujet qui est pour moi le volet social. Ces trois points réunis à savoir comment faire pour garder la place de premier, le déficit d’industrialisation et le social constituent la quintessence de l’action du gouvernement pour les 5 prochaines années. Pour le premier point, c’est difficile mais nous ferons en sorte de maintenir le cap. S’agissant du déficit d’industrialisation, il faut faire remarquer que le développement part du secteur secondaire. Quand on prend le PIB, il y a trois secteurs: le secteur primaire, le secteur secondaire et le secteur tertiaire. Nous ne pouvons pas développer notre pays en restant un pays dont le secteur primaire est confortable et un secteur secondaire inexistant. Si nous voulons transformer notre économie, nous devons passer par une industrialisation sélective et ciblée sur les atouts du secteur primaire. D’où la création de la zone industrielle de Glo-Djigbé depuis 2017 pour la transformation de nos produits agricoles. À ce niveau, il y a trois projets dont le Projet de transformation du coton. Il y a eu également pour l’anacarde. Toutes les conditions sont réunies pour bien démarrer en dehors de la main d’œuvre qualifiée. Pour ce qui concerne l’aéroport de Glo-Djigbé, le projet est bouclé à 100%… »

Fidèle KENOU
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