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Qualité du Pur Water commercialisé : Des chiffres glaçants dévoilés par Seïdou Adambi

Publié le jeudi 1 juillet 2021  |  Fraternité
Samou
© aCotonou.com par dr
Samou Seidou Adambi, Ministre de l’Eau et des Mines
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C’est un secret de polichinelle. Les eaux conditionnées communément appelés Pure Water sont des poisons lents, du fait des conditions dans lesquelles elles sont produites. Plusieurs études l’ont démontré déjà par le passé et l’intervention du Ministre de l’Eau, Samou Seïdou Adambi sur Canal 3 le 29 juin dernier confirme cette réalité. « Le constat est que la plupart de ce qu’on nous vend, environ 58% est de très mauvaise qualité. Et donc expose nos compatriotes à de graves maladies dans cinq ou dix ans », a-t-il souligné. Il s’est surtout basé sur la campagne annuelle réalisée en 2020 pour avancer des chiffres glaçants. Tout est parti d’un recensement de 466 unités de production déclarées, sur un effectif probable de 1200. La campagne de vérification de la qualité de l’eau a été menée sur 346, soit environ 75% donc de ces 466. « Le constat, est que la plupart de ce qu’on nous vend comme eau, ce n’est pas de bonne qualité. Les conditions de fabrication ne sont pas réunies. C’est dans des zones insalubres. L’environnement laisse à désirer et personne ne contrôle la qualité de cette eau, l’eau de forage, l’eau de puits et même l’eau de la Soneb. Ce sont les trois sources », a déclaré Samou Seïdou Adambi.

Un désordre qui persiste malgré les textes
Pourtant, En réalité, la production d’eau conditionnée est soumise à une autorisation du Ministre de la Santé. L’article 4 de l’arrêté n°4567/MS/DC/SGM/CTJ/DHAB/SA du 22 août 2008 stipule que : « Toute personne physique ou morale ou entreprise qui veut procéder au conditionnement et à la mise en consommation des eaux destinées à la consommation humaine doit obtenir une autorisation délivrée par le Ministre de la Santé ». Le texte prévoit même que soient effectuées de façon trimestrielle par le producteur, des analyses de conformité. Mais sur le terrain, la réalité est toute autre, depuis toujours. Chaque année, un rapport est produit par la Direction nationale de la santé publique sur la surveillance de la qualité de l’eau. En 2016, 48,57% des eaux en sachets contrôlés sont contaminés par la flore totale et 17,14% par des présumés coliformes. Et de façon générale pour les eaux conditionnées, le taux de contamination par les présumés coliformes est passé de 23% en 2014 à 24,19% en 2015 puis à 14,75% en 2016. Le taux de non-conformité par rapport au dénombrement de la flore totale est quant à lui passé de 36,7% en 2014 à 43,55% en 2015 puis à 45,90% en 2016.

Et après ?
Il est temps d’agir enfin, à commencer par le contrôle des sources de prélèvement. « Nous avons décidé de fermer systématiquement, toutes les unités de production, où nous avons des eaux avec un taux de fluor supérieur à 2,5 mg par litre ou de nitrate supérieur à 70 mg /L. Les puits ordinaires que nous connaissons, il faut les fermer automatiquement. On ne peut pas vendre cette eau aux gens, impossible. Là où l’environnement est insalubre, qu’on peut aménager, on les a suspendus, le temps que les propriétaires se mettent en règle. Les directions départementales ont été donc appelées à faire un suivi. « La plupart de ces unités, environ 80% n’ont aucune autorisation de prélèvement. Or lorsque vous prélevez de l’eau, que vous vendez, vous devez avoir l’autorisation préalable du ministère de l’Eau et des Mines. Et vous êtes suivis par le ministère du Cadre de Vie pour que l’environnement soit sain, pour que l’eau que vous vendez à vos compatriotes soit de l’eau potable. C’est une obligation de l’Etat », a expliqué le Ministre de l’Eau.
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