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Opération de libération des espaces publics : Les communes au charbon

Publié le lundi 9 aout 2021  |  Fraternité
Opération
© 24 heures au Bénin par DR
Opération libération des espaces publics à Cotonou : Gbégamey et St Jean nettoyés hier 1er Février
L’équipe de Toboula a poursuivi mercredi l’opération de libération des espaces publics dans les quartiers Gbégamey et St Jean de Cotonou. De nombreux bars, restaurants, boutiques, gargotes et autres hangars ont été rasés laissant leurs propriétaires dans la désolation.
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Elle a repris de plus bel. Avec plus d’intensité que par le passé. Mais cette fois, l’Etat central n’est pas à la manœuvre. Les communes ont pris le relai. Depuis quelques jours, les commerçants installés aux abords des voies des grandes villes ont le feu aux fesses. Sommés de déguerpir manu militari de l’espace public, ils n’ont que leurs yeux pour pleurer. Parée pour l’exercice, la police républicaine ne cesse d’investir les trottoirs des rues bitumées et pavées pour déloger les occupants indésirables. A Abomey-Calavi, c’est un imposant détachement de policiers qui est mis à contribution pour mener cette opération bien connue des populations. Sur place, les étalages, produits, denrées et articles changent de place. Si les propriétaires traînent les pas pour libérer l’espace public, ils sont promptement aidés par les agents en uniforme qui n’y vont pas de main morte. Quelques secondes suffisent à la police pour faire respecter la volonté de la puissance publique. Après leur passage, les trottoirs naguère encombrés de divers produits commerciaux se vident de leurs occupants qui se comportaient comme en territoire conquis. Ce qui n’est pas pour déplaire aux piétons obligés de disputer la chaussée aux engins parce que privés de circuler en toute sérénité. Aujourd’hui, l’espace public dégagé présente un aspect beaucoup plus attrayant.

De jour comme de nuit
Contrairement au passé où l’opération n’avait lieu qu’en journée, cette fois-ci la nuit est aussi mise à contribution même au-delà de 00h par les éléments de la police républicaine qui sillonnent pour déloger les récalcitrants et/ou les commerçants qui ne s’installent qu’en soirée. Les promoteurs de maquis, de débits de boissons et autres vendeuses de nourriture priés de déguerpir y sont contraints par la force publique. Cette détermination est sans doute motivée par la volonté des dirigeants des communes de ne plus laisser perpétuer certains comportements inciviques. A priori, un dispositif de suivi a été mis en place car la police ne cesse de sillonner les abords des voies pour y faire régner l’ordre public. Est-ce une opération limitée à quelques jours ? Ce suivi qui déroute plus d’un sera-t-il permanent ? L’ardeur de la police ne sera-t-elle pas émoussée ? Les conseils locaux sont-ils associés pour prendre le relai ?

L’entêtement des populations en cause
Si cette opération qui a fait grincer des dents et couler des larmes amères courant 2017 est encore d’actualité, c’est que les populations ont envahi à nouveau les trottoirs avec leurs activités commerciales. Celles-ci dans leur quête du pain quotidien, s’arrogent le droit d’occuper l’espace public au point de dénier tout droit de passage aux piétons. Certes, de tous les temps, malgré l’existence des marchés, il y en a qui préfèrent s’installer aux abords des voies. Précision utile, ce comportement n’est pas typiquement béninois. Seulement, l’occupation de l’espace public est sujette à une autorisation moyennant des redevances et cela se passe dans des limites bien précises. Ceux qui font la démarche et qui bénéficient du consentement de l’administration ne devraient pas être inquiétés par l’opération en cours. Le constat le plus récurrent est que ceux qui occupent le plus la voie publique disposent de boutiques transformées en magasins. Ces derniers jours, curieusement, les boutiques en question installées près des voies bitumées et pavées sont occupées comme cela se doit. Si exposer les produits et articles à la vue de tous facilite leur écoulement, il n’en demeure pas moins que la recherche du profit devrait respecter certaines règles surtout lorsque la liberté d’aller et de venir du plus grand nombre est compromise. D’un autre côté, l’argument de l’insuffisance des infrastructures marchandes vaut son pesant d’or. Mais en général, l’incivisme tient le haut du pavé dans cet entêtement quasi permanent des populations.

Réguler l’usage de l’espace public à des fins commerciales
Les communes face à ce phénomène pourraient songer à proposer aux commerçants l’occupation réglementaire de l’espace public par l’établissement de contrats qui garantissent les intérêts des deux parties. Certains types de commerce comme les cafés, maquis et bars se font sur des terrasses ici et ailleurs. Dans ces conditions, les installations débordent le plus souvent sur l’espace public. D’où la nécessité de sensibiliser et de proposer aux personnes intéressées des contrats spécifiques qui les mettent à l’abri des délogements musclés au cours desquels des abus et exactions se commettent au grand dam des victimes.

Le son de cloche du gouvernement
Intervenant sur ce sujet la semaine écoulée, le porte-parole du gouvernement a donné sa part de vérité sur l’opération en cours. « Nous allons tous sensibiliser les acteurs de la Police Républicaine. Tous ceux qui sont sur le terrain sont chargés de mettre à exécution les décisions des communes, de faire en sorte qu’il n’y ait pas d’abus, qu’il n’y ait pas d’exactions, mais de la même façon nous allons tous sensibiliser à nouveau nos parents, nos sœurs, nos enfants, surtout nos femmes. Nous allons demander aux hommes de les sensibiliser et leur dire que leur place n’est pas sur les trottoirs. Elles peuvent être aux abords des voies, dans des boutiques, dans des baraques aménagées, mais qu’elles n’occupent pas l’espace public. Vous conviendrez que les mairies sollicitent le concours de la Force publique pour les aider à nettoyer la ville, à mettre à niveau les trottoirs pour faciliter la tâche aux piétons, dessiner et faire en sorte que ces Communes soient dans le bon tempo des villes modernes, des villes dynamiques. On peut les déplorer, c’est vrai, mais encore une fois sensibilisons nos parents, nos amis pour que cela cesse ».
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