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Libération des espaces publics: Le suivi permanent, le vrai challenge

Publié le lundi 16 aout 2021  |  Matin libre
Opération
© 24 heures au Bénin par DR
Opération libération des espaces publics à Cotonou : Gbégamey et St Jean nettoyés hier 1er Février
L’équipe de Toboula a poursuivi mercredi l’opération de libération des espaces publics dans les quartiers Gbégamey et St Jean de Cotonou. De nombreux bars, restaurants, boutiques, gargotes et autres hangars ont été rasés laissant leurs propriétaires dans la désolation.
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Une vaste opération de libération des espaces publics est en cours dans les villes du Grand Nokoué. Elle ne se passe pas sans grincements de dents, même si l’unanimité est faite sur l’importance de l’opération. Seulement, les conditions de vie difficile, caractérisées par la cherté des produits de première nécessité, font que l’opération en rajoute aux difficultés des populations. Si par endroits, c’est la méthode qui n’est pas appréciée, vu le zèle des certains hommes en uniforme qui n’hésitent pas à renverser les marchandises des bonnes dames, ailleurs la question qui revient sur les lèvres, c’est pourquoi les autorités reviennent déguerpir les populations des mêmes lieux où elles avaient été chassées, il y a 4 ans ?



A Cotonou par exemple, on se souvient que c’est l’ancien préfet Modeste Toboula qui avait conduit l’opération de déguerpissement. Malgré les remous suscités en son temps, des espaces publics avaient été libérés de leurs occupants illégaux. Il y avait une visibilité et Cotonou pouvait respirer. Mais ça n’a pas duré. La nature ayant horreur du vide, peu à peu ces espaces ont été reconquis. La plupart du temps, ce sont les bonnes dames qui installent des hangars juste devant leurs maisons pour vendre. Des vendeurs à la sauvette aussi s’installent sur ces lieux vides (le cas de l’espace triangulaire du marché Dantokpa et des alentours de la pharmacie Les 4 thérapies), le temps de faire écouler leurs produits. Ils ne comprennent pas qu’après les avoir chassés, une première fois en 2017, les autorités laissent vides ces lieux. Alors que, dans le même temps, ils ont besoin d’un petit espace pour vendre et subvenir aux besoins de leurs familles.

Il fallait donc expliquer qu’il ne s’agissait pas, pour le gouvernement, d’entreprendre quelque chose sur les espaces libérés. Cela participe de la beauté de la ville et des infrastructures réalisées à grand frais que trottoirs et autres espaces publics ne soient pas occupés. D’un autre côté, le gouvernement doit faire en sorte d’éviter un éternel recommencement. Un espace libéré doit pouvoir le rester. Pourquoi ne pas responsabiliser, à cet effet, les propriétaires des maisons ? Ils pourront veiller à ce que plus personne ne vienne s’installer devant les devantures des maisons ou signaler, le cas échéant, les récidivistes. La police aussi peut faire une veille permanente. Elle n’a pas forcément besoin qu’une opération soit déclenchée pour cela. Lors des patrouilles, de jour comme de nuit, dans la ville, elle peut détecter des tentatives de reconquête de l’espace libéré, rappeler à l’ordre ou sanctionner. Ne dit-on pas que la peur du gendarme est le début de la sagesse ?

Tant que le suivi n’est pas permanent, on libère de l’espace, on va se reposer pour revenir 4 ans après libérer le même espace, on rentre dans un cycle infernal, comme le serpent qui se mord la queue.

M.M
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