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Finale de la Ligue Pro de Basket-ball: Aspac Bbc vainqueur d’Aspal à l’aller

Publié le mardi 31 aout 2021  |  La Nation
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Par Christian HOUNONGBE,

Fête de passage à l’âge adulte des jeunes gens de 20 ans et plus, la circoncision sans anesthésie est une pratique traditionnelle chez les Wamaa. Elle permet aux candidats d’affirmer leur identité culturelle et de montrer leur bravoure.


Le jeune garçon dans l’ethnie Wamaa ne s’affirme brave et adulte qu’après avoir passé l’étape de la circoncision. Le jeune homme Wamaa a l’obligation de se soumettre à cette cérémonie à partir de 20 ans pour assurer son passage à l’âge adulte.
Il s’agit, selon les témoignages, d’une étape déterminante pour l’avenir de l’intéressé qui doit résister à la peur. A défaut, une cuisante humiliation pour lui et sa famille aux conséquences sociales pesantes. Alors, devant le couteau, le jeune garçon candidat doit faire preuve de bravoure pour se faire couper le prépuce sans anesthésie. Devant le chef coutumier et une dizaine d’hommes âgés réputés, au moment de la circoncision, les hommes ne doivent laisser percevoir la moindre peur, au risque d’être disqualifiés immédiatement. Les initiés jugent que la crainte est une preuve que le Wamaa ne mérite pas de passer à l’âge adulte, témoignent certains villageois qui rapportent que la nouvelle se répand et fait le tour de la contrée. Selon la coutume, les candidats à la circoncision qui tremblent devant le couteau des initiés habilités à mener cette opération sont méprisés. Ils sont parfois obligés de fuir le village pour échapper aux critiques parce que la honte est grande. La tradition ancestrale, au-delà de l’intellectualisme, reste très suivie en dépit de la médicalisation de l’ablation du prépuce.


Faire preuve de bravoure au couteau sans anesthésie

À Cotiakou, un des cinq arrondissements de la commune de Tanguiéta dans le département de l’Atacora au Bénin, la cérémonie de circoncision pour le compte de cette année 2021 se déroule au cours du mois d’août, dans différents villages, selon un calendrier bien précis. À Pénitingou, un village de Cotiakou, huit candidats à la circoncision spirituellement et psychologiquement préparés attendent de connaître leur sort au cours de ladite cérémonie. La cour de l’école primaire de la localité était insuffisante pour contenir le parterre d’invités et de curieux. La préparation spirituelle passe par la prise de tisanes et des produits chimiques pour se protéger contre les éventuels mauvais sorts et renforcer sa capacité de résistance face au couteau. Des semaines, voire des mois de préparation, selon plusieurs personnes, afin de ne pas tomber sous le coup du mauvais sort ni sous des intimidations au cours de ce duel. Le candidat généralement porte un accoutrement conçu à base de cuir d’animaux traité, un bâton en main, sifflet à la bouche, oreilles percées portant des boucles, un chapeau sur la tête, des bracelets aux deux poignets…
À travers des chants et des pas de danse en signe de victoire au son des tambours, le candidat se porte vers le comité de sages et d’initiés chargés de la circoncision. Il fixe le vieux circonciseur, se concentre, souffle dans le sifflet, pendant que les parents et amis s’apprêtent à louer sa bravoure à la coupure du prépuce. Le circonciseur, faut-il le souligner, est un octogénaire qui se distingue aussi par son accoutrement fait de peau de tigre, un bout de bois à la bouche. Il intervient au signal du comité qui prend soin de marquer la partie à couper. « Et il le fait avec précision, sans se tromper malgré son âge avancé », témoignent certains curieux qui ne veulent pas se faire conter cet événement capital dans la vie du Wamaa. Tour à tour, les huit candidats sont passés au couteau avant de se replier avec leurs familles respectives pour poursuivre les autres cérémonies qui durent généralement le temps de la cicatrisation de la plaie.


Injection après la circoncision

Sènan Fachéhoun, infirmière et chef poste au centre de santé de Cotiakou, raconte les instants d’après la circoncision chez les Wamaa. L’équipe médicale dépêchée sur les lieux est acceptée par le comité sans gêne. « Nous faisons juste du sérum antitétanique aux circoncis et les aidons aussi à désinfecter avec de l’eau de Javel le couteau puisque c’est un seul couteau pour les circoncis », témoigne l’agent de santé. Les organisateurs, selon ses explications, sont prévenus et facilitent la venue des infirmiers sur les lieux. « Ils sont prêts à se faire injecter le sérum, le chef féticheur même est prêt à ce qu’on désinfecte le couteau qu’on plonge dans l’eau de Javel et on nettoie le sang avant qu’il ne reprenne », poursuit l’agent de santé. Après la circoncision, ajoute-t-elle, beaucoup viennent au centre de santé pour saignement, puisqu’il y a des veines qui sont lésées au cours de l’opération. Dans ce cas, les infirmiers sont obligés, selon ses dires, de faire la suture pour arrêter le saignement et ils continuent le pansement. À part le saignement, il n’y a pas autre maladie qui menace les initiés.
En guise de conseils, elle recommande l’utilisation d’un couteau par circoncis pour éviter des maladies. « Le même couteau pour plus de cinquante personnes, vraiment, ce n’est pas bon, on ne sait pas le statut sérologique de ces circoncis. Utiliser le couteau unique à tout le groupe fait craindre. S’ils peuvent revoir cela à l’avenir, ce serait salutaire », conseille Sènan Fachéhoun.
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