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La Presse du Jour N° 1839 du 6/3/2013

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Zoom sur une jeune artiste danseuse : Yéba Mélanie, une passionnée des danses traditionnelles (A 26 ans, elle totalise 21 ans de carrière de danse)
Publié le mardi 12 mars 2013   |  La Presse du Jour


Mahumè
© Autre presse par DR
Mahumè Mélanie Yéba


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Jeune artiste danseuse ! Elle s’est fait identifier par sa grande capacité à esquisser des pas de danse sur des scènes. Agée de 26 ans, Mahumè Mélanie Yéba vient de fermer ses 21ans de danse. Ce métier qu’elle exerce avec passion et qui lui a permis de faire le tour du monde, a pris le pas sur son métier de formation, la coiffure. Elle a fait ses preuves dans plusieurs groupes comme le Groupe Espoir du Bénin, Ori danse et le Ballet national. Ses ambitions pour sa nouvelle carrière sont nobles, dit-elle.
Coiffeuse de formation, Mahumè Mélanie Yéba est une danseuse pétrie de talents. Depuis son enfance, à 5ans d’âge, sa passion pour la danse a motivé son oncle Pascal Yéba à la conduire aux séances de répétition du groupe de chorégraphie et d’animation dont il avait la charge. Avec le temps, Mélanie Yéba ne pouvant plus supporter les études, a, en commun accord avec ses parents, décidé d’abandonner les classes au Ce1 à l’âge de 12 ans. Un an après, les parents soucieux de son avenir, l’inscrivent dans un atelier de coiffure. Sa patronne étant aussi une danseuse, Mélanie Yéba reprend avec les mêmes erreurs. C’est-à-dire privilégier la danse au détriment de tout. A 14 ans, elle décide d’intégrer le Groupe Espoir du Bénin. Ici, Mélanie fait également ses preuves et démontre de quoi elle est capable. En 2011, ce groupe l’amène en Chine pour une tournée de danse d’un mois au pays du Dragon. Le spectacle donné par son groupe a épaté plus d’un. Le public chinois en a gardé des souvenirs. Dès son retour, elle prend au sérieux sa formation de coiffure. « A un moment, j’ai compris que je ne pourrai plus esquisser certains pas dès que je serai dans la tranche des personnes de troisième âge. Il fallait donc chercher un métier qui pourra me nourrir à cette période où, je serai inapte pour la danse », confie l’artiste. Après 4 ans d’apprentissage, Mélanie reçoit son parchemin de fin de formation et rentre désormais dans la cour des patronnes de la coiffure et de la tresse. En 2006, elle a été sélectionnée dans le ballet national du Bénin où elle a également séduit le public de par ses pas très spectaculaires jusqu’en 2010. Cumulativement avec ce groupe, l’artiste a décidé de mettre encore son talent au profit du groupe Ori danse. Fin 2010- début 2011, le groupe Ori danse rencontre des difficultés qui l’ont conduit à son éclatement. Mélanie Yéba fut rapidement repêchée par Florent Eustache Hessou pour être pionnière du Groupe les Femmes Battantes. Pour ne pas assombrir sa passion de danse, elle accepte la proposition de Hessou et s’engage à présider les destinées du groupe jusqu’à ce jour.
« La danse m’a rendu riche »
Son principal objectif est d’égayer et distraire les âmes désespérées à traversle monde. Spécialiste des danses traditionnelles, elle entend promouvoir les valeurs culturelles de son pays à travers ce qu’elle fait comme danse. Faire connaitre le Bénin, telle est la mission de Mélanie Yéba. « Grace à la danse aujourd’hui, j’ai des parcelles. Vous savez que, quand tu as une parcelle au Bénin, tu es cité parmi les riches », confie Mélanie. La danse est tout pour elle. « Chose étonnante, même étant malade, je danse. Quoi qu’en soit ma situation ou mes soucis, je fais toujours des mouvements aux sons des rythmes ». En un mot, la danse m’a rendu riche. « Ce n’est pas que j’ai des milliards dans mon compte. C’est juste pour vous dire que la danse m’a rendu heureuse sur la terre »
Des moqueries de l’entourage
Elle est souvent victime d’une idée arrêtée de la tradition, « Une femme artiste est peu sérieuse dans le foyer ». L’artiste Mélanie, pour avoir choisi de faire de la danse une carrière, fait objet d’injures de toutes sortes dans le quartier, et même dans la famille de son épouse. Tous ces « racontars », n’ont jamais émoussé son ardeur. « Ces commentaires et injures ne me disent rien. Je sais que dans la vie, tout le monde ne peut t’aimer au même moment. Les gens vont jusqu’à me dire que je ne m’occupe pas de mon mari, je ne fais que courir dernière les hommes. Un secret, si vous voulez évoluer, il ne faut jamais écouter les rumeurs. C’est l’arme qu’utilise l’esprit malin pour vous empêcher d’évoluer », a laissé entendre l’artiste. La danse est mon premier mari. Elle n’est jamais à l’origine d’un quelconque problème dans mon foyer. Et c’est d’ailleurs pour tout éviter que je me suis mariée à un artiste qui me comprend bien. Ce que je fais mérite d’assez de répétitions donc assez de temps. Mon époux est très compréhensible avec moi sur ce point », livre-t-elle.
Des harcèlements, ça n’en manque pas
La beauté et la forme ronde de Mélanie font courir des autorités et mêmes certains organisateurs qui l’invitent pour des spectacles. Le harcèlement sexuel fait partie des maux auxquels Mélanie est confrontée. Juste à la fin des spectacles, des hommes séduits par sa beauté ne tardent pas à lui demander son numéro. La stratégie de Mélanie est très simple. Elle donne un faux numéro pour s’en débarrasser d’eux. Elle reçoit même des pressions de la part de certaines autorités du pays. « Moi j’ai fait l’option de changer la mentalité de ceux qui pensent que les femmes artistes, chanteuses ou danseuses ne sont pas fidèles dans leur foyer. Ma mission est donc de prouver à tous que l’on peut faire de la danse sans se coucher n’importe comment ». Chaque fois que les hommes viennent vers Mélanie, elle n’hésite pas à leur dire qu’elle s’est déjà mariée. Et avec cet homme, elle se sent très à l’aise. Le tromper serait un grand péché qui ne sera jamais pardonné par le Créateur, confie-t-elle.
Son cri de détresse
L’artiste fait partie de ceux qui soutiennent que les autorités en charge de la culture ne soutiennent pas comme il se doit les artistes, surtout ceux qui pratiquent la danse. Mélanie pense qu’avec le soutien de l’Etat, elle pourrait donner encore le maximum d’elle-même. J’ai des projets à foison dit-elle souvent. Elle lance un appel aux autorités pour leur soutien aux danseuses et danseurs qui font tout comme les artistes chanteuses et chanteurs la fierté du Bénin. Par ce canal, elle remercie son oncle Pascal Yéba qui l’a amenée à faire ses premiers pas dans la danse. Aussi salue-t-elle tous ceux ou celles qui apprécient ce qu’elle fait.
Victorin Fassinou

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