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Le Matinal N° 4245 du 10/12/2013

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Adoption du budget 2014 de Djidja : Placide Avimadjènon défie ses conseillers
Publié le mercredi 11 decembre 2013   |  Le Matinal




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La crise qui secoue le conseil communal de Djidja dans la Commune du Zou est loin de connaître un dénouement heureux. Et pour cause, le maire Placide Avimadjènon a bravé les conseillers dissidents en faisant voter le budget 2014.


Ce budget équilibré en dépenses et en recettes s’élève à 1milliard 200millions 548 mille 614 FCfa dont 913millions 557 mille FCfa sont réservés aux investissements. Il a été étudié et adopté à l’unanimité par les six conseillers présents. Un ouf de soulagement pour le maire. « Nous voici à la fin de l’étude de notre budget. Je constate qu’il y a plus de peur que de mal. Le vote du budget nous emballe tous. Que ce soit vous conseillers présents ou les conseillers dissidents qui sont absents », c’est la déclaration du maire à la fin des travaux. Pour justifier la légitimité de l’acte posé, il a donné lecture du décret n° 2001-414 du 15 octobre fixant le cadre général du règlement intérieur du conseil communal. En son chapitre 4 article 20, il est stipulé qu’après une première convocation régulièrement transmise aux conseillers, si le quorum n’est pas atteint, les décisions prises après la seconde convocation à trois jours au moins d’intervalle, sont valables quel que soit le nombre de conseillers présents. « Donc n’ayez point peur parce que nous avons suivi la loi ». Le maire a donc de justesse sauvé les meubles pour rester dans la légalité des textes régissant la décentralisation afin de faire bénéficier tous les avantages à sa commune.
Une très bonne initiative, mais il vient de confirmer son incapacité à ramener la paix autour de lui en conciliant les conseillers qui, au départ étaient de son bord.

Ce que veulent les dissidents

Préoccupés par le développement de leur localité et dans le souci de trouver une issue favorable à la crise qui ne profite en rien l’essor de la commune, les treize conseillers qui ne parlent plus le même langage avec le maire ont pris des résolutions. Le document qui a été adressé au maire et enregistré au secrétariat général de la mairie le 28 octobre dernier et à la préfecture d’Abomey le 05 novembre 2013 et dont nous détenons copie exige le remboursement par le maire et ses collaborateurs des avenants non autorisés en conseil et la suspension des Chefs de service technique, des affaires financières et de l’Etat civil pour légèreté dans le traitement des dossiers incriminés. Ils ont également recommandé que Placide Avimadjènon retourne dans la caisse de la commune les 5.186.764 FCfa et les 14.864.021 FCfa représentant respectivement la différence de prix entre le coût estimatif et le montant réel payé pour les travaux de construction du bâtiment abritant l’Etat civil et la réfection du logement social de Madjavi. Ces différentes recommandations sont demeurées non satisfaites.

Les dessous de la crise

La crise qui divise les conseillers a son fondement dans la supposée mal gouvernance. « La crise est due au manque du leadership et du savoir-faire du maire » a précisé le premier adjoint au maire de Djidja (Pa) Messan Houdanon, contacté. Après avoir rappelé le contexte dans lequel Placide Avimadjènon conseiller Force-clé a été élu maire, il a estimé qui les a trahis. « S’il avait l’esprit du protocole, il ne peut rien gérer sans nous » selon lui. Mais, erreur. Le maire, juste après son élection, a très tôt oublié l’échelle qui lui a permis d’être au perchoir. A la recherche d’un équilibre après que son parti d’origine ait perdu deux sièges, le maire s’est entendu avec les conseillers de la Renaissance du Bénin (Rb). « Ce virement, il pouvait le faire facilement à condition qu’il nous ait consultés » a suggéré le Pa. Tel n’est malheureusement pas le cas. Ainsi, faute d’un cadre de concertation approprié, il a commencé par commettre des impaires dont la première est le recrutement fantaisiste du personnel auquel il n’a associé personne.

« On l’avait soutenu parce que la honte de caïman est celle du lézard ». La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est l’affaire relative à la Taxe de développement local. A ce niveau, il a engagé des agents collecteurs sans se référer au conseil. « Dans ce dossier, on a été très frustré parce que sur les 45 personnes recrutées nous n’avons que trois pour les sept conseillers qu’on était » a fait observer le Pa. Malgré l’intervention du préfet le maire a maintenu sa liste. Comme pour enfoncer le clou, il a, par des arrêtés, retiré les pouvoirs qu’il avait délégué à ses adjoints. « Depuis ce temps je ne me suis plus rapproché de rien et cela m’avait fait plaisir » a déploré Messan Houdanon.

Du scandale financier

Le pot-au-rose a été découvert le 26 juin 2013, lors de la session consacrée au vote du compte administratif. Au cours de l’étude des documents, les conseillers ont constaté que le maire a fait un détournement du denier public en autorisant des avenants hors norme qui dépassent les 20% du prix initial prévu par la loi sur presque tous les marchés attribués.

De façon détaillée, le premier adjoint au maire a présenté la situation. Réalisation du dalot d’Akanzoungon : marché initial 14.999.122 FCfa, avenant 3.972.836 FCfa. Dalot d’Agondokpoé : marché initial 12.398.786 FCfa, avenant intervenu 6.741.022 FCfa dont 3.000.000 FCfa ont été autorisés. Construction de l’hôtel de ville : montant initial 56.387.836 FCfa, avenant intervenu 14.000.000 FCfa. Réfection logement social abritant les services du receveur percepteur : montant 17.539.545 FCfa. Des chaises bourrées à 42.000 FCfa/unité, sarclage à 200.000 FCfa, installation 600.000 FCfa alors que rien n’a été installé, on n’a même pas construire une baraque, des moustiquaires avec le cadre en bois à 356.000 FCfa, table à manger du maire plus 6chaises à 2.899.000 FCfa.

« Tout ceci sans l’avis du conseil communal ». Néanmoins, le compte avait été voté dans l’espoir de corriger ce qui peut encore l’être. Des séances à huis-clos ont été initiées pour régler le problème à l’interne. Durant les deux rencontres, « le maire a reconnu les faits de malversation et s’est confondu en excuse ». Ainsi, après concertation, les conseillers ont demandé au locataire de l’hôtel de ville de faire rendre gorge. Ce qui n’a pas été fait.

Pour décrisper l’atmosphère, le préfet Armand Maurice Nouatin et sont staff ont rencontré le lundi 09 décembre dernier le conseil communal. Lors de la confrontation entre le Placide Avimadjènon et les dissidents, le maire a été cloué par le camp d’en face. Avec des preuves à l’appui ils l’ont confondu devant la délégation qui a aussi constaté les irrégularités à travers les documents. Ne sachant plus quoi dire, le maire s’est versé dans des « énormités » ». La tutelle dans son rôle régalien n’a pas apprécié le management du maire. Toutefois, elle leur a demandé de s’entendre. Dommage, la crise persiste.

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