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Les déclarations saillantes du Chef de l’Etat Patrice Talon : Le harcèlement sexuel n’est pas dans un sens

Publié le vendredi 24 septembre 2021  |  Fraternité
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© Autre presse par DR
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« Cela est important pour notre pays parce que les déviances dans le secteur de l’éducation sont graves. Celui qui est puni, c’est surtout celui qui est en situation d’ascendance. On ne peut pas dire que les deux sont victimes. La victime, c’est celui qui est dans l’insubordination. Pas dans les deux sens. Si c’est l’enseignant qui est harcelé, il porte plainte contre l’élève. Le harcèlement sexuel n’est pas dans un sens. Il y a des enseignants qui sont harcelés par leurs élèves. Si vous vous laissez harceler et que vous tombez dans le piège, et qu’une relation est établie, elle sera considérée comme victime, mais vous êtes l’auteur. Il faut dénoncer avant pour bénéficier de la protection de la loi comme étant victime de harcèlement.

La relation entre apprenant et professeur crée beaucoup de déviances dans le système éducatif
Nous savons de manière générale que la relation entre apprenant et professeur crée beaucoup de déviances dans le système éducatif de notre pays. Au-delà de la notion de relations sexuelles et autres, cela perturbe beaucoup dans la formation. Quand un enseignant a son amoureuse dans sa classe, on se demande si on peut être certain de sa capacité de discernement et de pertinence dans l’appréciation dans le travail fourni. On se demande si cela n’est pas de nature à perturber l’équilibre de la classe. C’est pour cela que nous avons commencé par dire qu’il sera interdit d’avoir une liaison avec son apprenant. S’il vous arrivait que l’enseignant tombe amoureux de son apprenant, il le déclare et on lui change de classe. Lorsque vous découvrez qu’une élève est amoureuse de vous, vous devez vous abstenir de vous engager dans une telle relation. Au mieux, il attend la fin de l’année pour exprimer ses intentions. Si vous déclarez vos intentions pendant que l’élève demeure votre apprenant, vous êtes en infraction. Je ne pense pas que quelqu’un peut donner un avis qui peut prouver que ce genre de chose est préjudiciable dans l’évaluation des élèves.
Comment punit-on une relation sexuelle entre un enseignant et un apprenant ? C’est qu’on déclare que cette relation est la résultante d’un harcèlement sexuel. C’est le fait d’interdire cette relation qui va être punie dans la catégorie du harcèlement. Mais pour le viol, on n’a pas la preuve qu’ils ont fait l’amour ensemble. Le fait qu’on les ait surpris en train de s’embrasser, même si l’élève avoue qu’elle l’aime, le consentement n’est pas retenu. La relation est donc consécutive d’un harcèlement sexuel.

Punir sévèrement les cas de viol et les enseignants qui harcèlent leurs apprenants
Il faut également punir une relation sexuelle où l’homme et la fillette ont une grande différence d’âge. A condition que la différence d’âge n’excède 5 ans. Si un enfant de 13 ans a une relation sexuelle avec un garçon de 17 ans, il est difficile de le condamner à la prison de 5 à 10 ans. Parfois, une fille de 13 ans peut paraître physiquement mature ou précocement émancipée et peut, dans sa génération, avoir de l’emprise sur quelqu’un qui a à peine le discernement, un garçon de 16 ou 17 ans. Il faut distinguer ces cas. Aujourd’hui, il est courant de voir des enfants de 13 ou 14 ans avoir des relations sexuelles. Il faut donc éviter de compromettre définitivement l’avenir d’un garçon immature. Quand la différence d’âge est de moins de 5 ans, cette considération n’est pas prise en compte si la fille est consentante. Mais si un garçon de 15 ans viole une fille de 13 ans qui n’est pas consentante, il y a viol. Si un garçon de 20 ans ou 25 ans a une relation sexuelle avec une fille de 13 ans, il y a viol. Si l’un a 50 ans et que l’autre a 18 ans, il n’y a pas problème, s’il y a consentement. Le seul cas que nous avons statué, c’est celui d’un enseignant et un apprenant.

Talon demande d’être plus explicite sur les preuves, il y a harcèlement sexuel lorsque les faits sont avérés.
Essayez d’être plus explicite sur les preuves. Que la loi établisse les preuves qui peuvent matérialiser l’infraction pour qu’on ne laisse pas le juge donner des appréciations. Cela peut donner lieu à des vides juridiques. Il faut que la loi aide le juge à définir les preuves sur lesquelles on peut constater l’infraction. C’est toujours très difficile d’être exhaustif.
La preuve qui fait l’objet de débat dans le monde, c’est la preuve au harcèlement dans le milieu professionnel. C’est aussi valable pour les victimes que pour les acteurs. Que faut-il retenir pour établir le harcèlement sexuel ? Aucun pays n’a pu trouver une réponse à cette question. Par contre tout est clair dans le cas d’une relation amoureuse entre l’enseignant et son apprenant. Il y a harcèlement sexuel lorsque les faits sont avérés.
Ces règlements sont utiles pour préserver nos enfants, notamment nos filles. Cela a une conséquence directe sur nos coutumes. Il s’agit du mariage forcé ou précoce. Un homme qui prend une fille qui n’a pas 13 ans avec qui il entretient des relations sexuelles, même si la communauté lui a donné l’enfant, ce sera condamné pour viol. Les parents qui ont été témoins de ce mariage seront également tous condamnés. Si, à l’Assemblée nationale, vous pouvez remonter l’âge à 15 ou 16 ans, ce serait également une bonne chose. Ces mesures sont nouvelles.

Une innovation extraordinaire de la loi, l’Institut national de la femme doit frapper fort
Ce ne sera pas une loi de plus. Nous allons donner les moyens à l’Institut national de la femme pour agir partout sur le territoire national pour sensibiliser et informer, recueillir des plaintes et avoir les points focaux dans toutes les régions du Bénin, pour recueillir la confidence, la dénonciation des gens et engager des procédures judiciaires contre tous les auteurs. Cette lutte sera plus farouche que celle contre les crimes économiques, la lutte contre la corruption et autres. Parce que ce fléau crée plus de dégâts que la corruption et les crimes économiques. Auprès de la Criet, l’institut national de la femme a automatiquement qualité de partie civile, quand bien même la victime n’est pas plaignante. Si le fait est dénoncé et que la fille n’engage pas d’action, l’Inf se constitue automatiquement partie civile. C’est une innovation extraordinaire. Nous allons donner tous les moyens à l’Inf de poursuivre qui que ce soit quand bien même la victime est dans le silence. Ce sera une épreuve de longue haleine pour espérer. Nous allons corriger les tares de notre société. L’essentiel est qu’il faut commencer un jour. Les délits du genre ne seront plus banalisés. Ainsi la femme va retrouver toute sa dignité » .
Propos recueillis par Adrien TCHOMAKOU
Transcription : Patrice SOKEGBE
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