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Le Matinal N° 4247 du 12/12/2013

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Interview de Denis Hodonou, président du Directoire du Prpb : Yayi Boni doit passer la main en 2016
Publié le vendredi 13 decembre 2013   |  Le Matinal


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© AFP par DR
Politique : Thomas Boni Yayi, président de la République


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A la tête du Directoire du Parti de la révolution populaire du Bénin (Prpb), Dénis Hodonou s’est prononcé dans cet entretien, sur l’actualité nationale. La révision de la Constitution, l’affaire Talon, la correction de la Lépi sont entre autres, les sujets abordés. Pour le Président du Directoire du Prpb, Yayi Boni doit partir en 2016 du pouvoir qu’il y ait ou pas élection. Lisez plutôt


Depuis quelques mois, l’actualité béninoise est dominée par plusieurs dossiers notamment l’affaire Talon, le harcèlement des opérateurs économiques, la révision de la Constitution et de la correction de la Lepi. En ce qui concerne l’affaire Talon, notre journal voudrait savoir quelles sont vos réactions ?

Notre parti en son temps avait sorti un communiqué pour déclarer que la Justice étant saisie, nous ne pouvions faire aucun commentaire. Les déclarations des uns et des autres constituent une infraction à la loi, étant entendu que la procédure continue devant la Cour suprême. Ces déclarations peuvent être perçues comme une pression exercée sur les Juges de la Cour suprême qui sont des Juges de droit et non de faits. Le Prpb demande aux avocats du Chef de l’Etat de donner une bonne leçon de droit à la population. Au Prpb un conflit entre amis ne saurait devenir un conflit national pour diviser la nation. Aujourd’hui que force reste à la loi et aux décisions de Justice. Nous rappelons qu’il est du devoir constitutionnel du Président de la République de garantir l’exécution des décisions de justice revêtues de l’autorité de la chose jugée.

Dans cette même affaire Talon, le Juge Angelo Houssou a demandé l’asile politique aux Etats-Unis d’Amérique. Quelle est votre appréciation ?

Nul ne peut être persécuté pour avoir fait son travail. Dans le cas d’espèce, il existe des voies de recours qui ont été exercées et qui ont confirmé la décision du Juge. Les agissements du pouvoir en place ont porté préjudices à Boni Yayi et la fuite du Juge Houssou a terni l’image démocratique de notre pays à l’extérieur, surtout aux Etats-Unis. Ces agissements sont confirmés dans les différentes motions de grèves du syndicat des Magistrats (Unamab).

Plusieurs opérateurs économiques nationaux se plaignent de harcèlement fiscal de la part du Gouvernement. Que pensez-vous de cette situation ?

Le Prpb en son temps avait mené une politique pour mettre l’homme d’affaires béninois au cœur du développement. Sans entrer dans la polémique, il est toujours préférable de créer et d’encourager une bourgeoisie nationale. C’est elle qui crée la richesse. C’est la raison pour laquelle la plupart des grands hommes d’affaires nationaux d’aujourd’hui ont été favorisés par le Prpb. La même politique sera menée en 2016 après l’alternance au pouvoir pour aider tous les opérateurs économiques béninois de toutes tendances politiques confondues. Et pour cela nous y veillerons. On nous a trop rabattu les oreilles avec les conceptions théoriques et vides de lutte contre la pauvreté, dont on n’aperçoit aucun résultat sur le terrain. Pour vaincre la pauvreté, il n’y a qu’une seule solution : rendre les opérateurs économiques nationaux riches et libres de toutes pressions.

Tout harcèlement des opérateurs économiques nationaux relève de la myopie, car quelque soit sa richesse, aucun étranger ne fera le bonheur des Béninois d’aujourd’hui et de demain. Que désormais le Président de la République, dans ses voyages à l’extérieur se fasse accompagner de nos hommes d’affaires, quel que soit leur bord politique, et qu’ils aient les mains libres.

Selon vous la révision de la Constitution est telle une bonne chose pour le pays ?

Nous notons que le Président de la République a toujours affirmé de respecter la Constitution en quittant le pouvoir en 2016.
Si la révision de la Constitution n’est faite que pour créer une Cour des Comptes, une Loi organique suffit. La Cour suprême prévue dans la Constitution comporte une Chambre des comptes qu’il suffit d’ériger en Cour des Comptes ; mieux, sa Chambre administrative peut être également érigée en Conseil d’Etat. Il ne restera que la Chambre Judiciaire qui peut rester Cour Suprême ou devenir une Cour de Cassation.
En ce qui concerne les crimes économiques, la Constitution n’en a pas besoin puisque ces crimes sont déjà intégrés dans le projet de Code pénal toujours pendant devant l’Assemblée nationale.
L’autre démarche serait de compléter certains articles de la Constitution en ce qui concerne le pouvoir judiciaire et les domaines relevant de la loi par de simples amendements.

Pensez-vous que ce projet pourra t-il aboutir ?

D’abord, l’attachement du Béninois à sa Constitution, ensuite la crise économique qui s’aggrave, la tension sociale qui s’approfondit, la configuration actuelle de l’Assemblée nationale, certaines ambitions non déclarées, le principe de l’alternance au pouvoir et le terme prochain du mandat du Président en exercice, ne militent pas en faveur du succès de ce projet.

Nous devons mentionner que pour le Prpb, aucun Président ne fera pas plus de deux mandats successifs, quelle que soit la forme de la République. Ainsi, le Chef de l’Exécutif actuel, s’il n’a pas eu le temps de réaliser son programme en dix ans, doit irrévocablement passer la main en 2016, qu’il y ait ou pas élection. En cas de vacances le schéma est prévu par la Constitution.

Les élections municipales ne sont pas toujours organisées à cause du retard que prend la correction de la Lepi. Qu’elle est la position du Prpb à ce sujet ?

C’est un parjure pour le Chef de l’Etat de ne pas organiser les élections municipales et locales à bonne date. C’est la première fois dans l’histoire du Bénin qu’une telle situation est observée.

Si la Lepi nous crée plus de problème qu’elle n’en résout, autant retourner à l’ancienne forme de liste électorale, ou rendre obligatoire la carte d’identité nationale à tous les Béninois. Cette carte le moment venu peut servir de carte d’électeur.
Si la Cour du Président Robert Dossou avait estimé que seule la Lepi peut nous amener aux élections, cette même Cour a foulé aux pieds des décisions des précédentes Cours. Les erreurs humaines se corrigent toujours par l’homme. Les revirements de jurisprudences sont monnaies courantes en matière de droit.

Compte tenu de tout ce tableau noir que vous venez de peindre sur la situation au Bénin, quels conseils pourriez-vous donnez à Boni Yayi ?

Quelques soient les conseils donnés, ça ne servira à rien. Des Béninois et des étrangers d’un certain âge et plus expérimentés que nous, lui en ont tellement prodigués que nous n’allons pas perdre le temps. Mais nous lui proposons l’adage « allons y doucement parce que nous sommes pressés ».

Voilà plusieurs années qu’on ne vous voit pas sur la scène politique nationale. Pourquoi ce long silence ?

Ce n’est pas parce que nous ne nous affichons pas que nous avons déserté la scène politique. Bien qu’il fasse nuit, le soleil est toujours présent vingt quatre heures sur vingt quatre.

Et comment se porte le Prpb ?

Le Prpb se porte à merveille. Notre Parti fait un travail de fourmi et suit calmement l’actualité nationale, bien que ses militants ne s’affichent pas.
Au vu de l’échec de la politique actuelle, les demandes d’adhésion sont nombreuses. La preuve, moi-même qui ait combattu pendant longtemps le Prpb pour l’avènement du Renouveau démocratique, suis actuellement à la tête du Directoire du Parti, à la reconquête du pouvoir. Les Béninois, même s’ils ne savent pas où ils vont, ils savent d’où ils viennent.

Aujourd’hui quelles sont vos relations avec le Général Mathieu Kérékou ?

Elles sont très bonnes et le Général Mathieu Kérékou est toujours Président d’honneur de notre Parti. Il se porte très bien. Nous sommes en contact régulier avec lui et ses conseils sont suivis à la lettre. Vous savez, c’est le baobab de la politique béninoise, notre Mandela national.

Votre mot de fin

Le Prpb a eu le mérite de faire l’unité de ce pays et de la consolider. Pour le temps qui lui reste, mon ami Boni Yayi peut regarder de ce côté là.
Mais une chose est sûre. En 2016 Boni Yayi partira. Et le prochain Président de la République du Bénin sera fait par le Prpb, s’il ne provient pas du Prpb lui-même.

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