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Adjinakou N° 2355 du 16/12/2013

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Rétablissement des recrues de 2012 : Qui veut légaliser la fraude au ministère des Finances?
Publié le lundi 16 decembre 2013   |  Adjinakou




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Le dossier des fraudes dans le dernier concours de recrutement organisé par le ministère de la Fonction publique au profit du ministère des Finances fait, à nouveau, débat. Alors que des voix continuent de s'élever pour exiger l'annulation pure et simple dudit concours, le Conseil des ministres a décidé de mettre à la disposition du ministère, les agents déclarés admis. Une décision du gouvernement qui relève du deux poids deux mesures aux yeux des organisations syndicales et de quelques députés?

Le dossier des fraudes dans le dernier concours de recrutement organisé par le ministère de la Fonction publique au profit du ministère des Finances revient sur tapis. Malheureusement, le gouvernement semble ne pas être résolu à clarifier les tripatouillages révélés aussi bien par les organisations de lutte contre la corruption que des cadres du ministère. Après une bonne année de diversion animée par la création d'une commission d'enquête fictive, le gouvernement vient d'afficher clairement sa position. Point de recul, le ministre de la Fonction publique et du travail est autorisé à rétablir quelques-uns des nouvelles recrues au profit du ministère des Finances. En effet, le Conseil des ministres lors de sa séance du mercredi 04 décembre 2013 a instruit, le ministre de la Fonction publique, après avoir écouté une communication qu'il venait de présenter, de régler la situation du concours de recrutement contesté " dans un esprit de justice et d'équité afin de préserver la cohésion et l'unité nationales ". Dans son exposé, Martial Souton a rendu compte du concours de recrutement d'agents permanents de l'Etat au profit du ministère de l'Economie et des Finances, et des mesures envisagées pour " mettre à la disposition dudit ministère les agents déclarés admis et non concernés par la polémique ".


Réactions
La résolution du gouvernement relative au concours de recrutement au ministère des Finances ne reçoit pas l'approbation des organisations syndicales et même des députés. Mardi dernier, le Secrétaire général de la Fédération des syndicats des travailleurs des Finances (Fesyntra-Finances), Laurent Mètognon, a réuni les hommes des médias à la Bourse du Travail de Cotonou pour leur exprimer tout son étonnement et son mépris. Condamnant la décision prise par le gouvernement en Conseil des ministres, le syndicaliste y voit une provocation pour le peuple béninois en général et les travailleurs en particulier. Sinon qu'il ne comprend pas "comment des ministres en Conseil, sous la présidence d'un Chef d'Etat, peuvent penser et écrire que, d'un concours sur fond de polémique, de fraudes avérées, on peut extraire une liste d'admis non-concernés par la polémique ? Comment ceux-là qui nous gouvernent peuvent penser que, ce faisant, ils veulent préserver la cohésion et l'unité nationale ? Comment veut-on régler dans un esprit de justice et d'équité un concours dont la majorité des lauréats sont des parents des cadres qui sont sur la chaîne de son organisation, ou des citoyens privilégiés ?". Pour finir, Laurent Mètognon a suggéré au gouvernement d'annuler purement et simplement le concours.

Comme pour confirmer qu'il s'agit d'un vaste scandale qui ne saurait être étouffé aussi facilement, le député Eric Houndété, président du groupe parlementaire " Union fait la nation ", dans une déclaration lue à l'Assemblée nationale, appelait jeudi dernier ses collègues à la vigilance. D'ailleurs, le député semble noter une mauvaise ruse dans la décision du gouvernement. Ce qu'il justifie par deux faits. Primo, le gouvernement avait laissé entendre qu'il a mis en place une commission d'enquête pour se pencher sur la question, mais à ce jour, les résultats de l'enquête ne sont pas connus. Secundo, Eric Houndété fait savoir qu' " au cours des travaux en commission budgétaire, les membres du Gouvernement, manifestement mal à l'aise, ont affirmé que les dispositions sont en train d'être prises pour des concours de recrutement crédibles, avec la création des niveaux de contrôle renforcés. En leur présence, la Commission budgétaire a adopté une résolution qui recommande l'annulation de ce concours ". Partant de ces constats, le Groupe parlementaire l'Union fait la Nation, par la voix de son président a donc lancé un appel à toutes les " personnes frauduleusement admises à ce concours " à s'abstenir de prendre service car elles seront de " faux agents de l'Etat toute leur vie, des fruits de la corruption ". Mieux, Eric Houndété et ses alliés ont prié tous leurs collègues d'user de leurs droits constitutionnels pour exiger du Gouvernement, " l'annulation de ce concours et l'arrêt de toute action ou initiative qui accroit l'injustice, oppose les Béninois et les Béninoises les uns aux autres, viole les lois de la République et jette le discrédit sur le Bénin ".


Démagogie
En dépit de toutes ces alertes, le gouvernement foncera-t-il la tête baisée ? Trop tôt pour le dire, mais il convient tout de même de noter que la décision prise en conseil des ministres soulève trois problèmes auxquels est confronté le régime en place. Tout d'abord, la culture de la corruption illustrée par la perte, la semaine écoulée, du second compact de Mca. Ensuite, le manque de respect des institutions de la République, notamment l'Assemblée nationale et enfin, le non respect de la parole donnée et des engagements que prend l'Exécutif.

Vitali Boton

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